Mon invité dimanche
prochain sera Monsieur Ali Dolamari. Monsieur Dolamari est un diplomate, puisqu’il
représente en France le Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Quelques
mots d’introduction pour bien cadrer cette interview. Les Kurdes sont, selon
les estimations entre 30 et 40 millions, et ils vivent dispersés et sans Etat
indépendant entre quatre pays du Moyen-Orient : la Turquie où ils sont les
plus nombreux ; la Syrie – nous en parlerons dans une prochaine
émission ; l’Irak où ils sont environ 5 millions, et l’Iran.
Paradoxalement, c’est en Irak où ils ne sont pas très nombreux que, pour des
raisons historiques qui leur ont été favorables – guerre du Golfe en 1991,
invasion américaine en 2003 – ils ont obtenu le plus de libertés. En 1991, cela
a été une indépendance de facto, mais non reconnue ; après la chute de
Saddam Hussein, il y a eu la constitution en Irak d’un Etat fédéral, qui n’a
pas rempli ses promesses. Et puis, se trouvant devant une impasse, le gouvernement
autonome du Kurdistan a organisé un référendum sur l’indépendance le 25
septembre 2017 : le « Oui » l’a emporté à une écrasante majorité
de plus de 90%, mais immédiatement après la population du Kurdistan d’Irak a été
soumise à des représailles de la part du gouvernement de Badgad.
Parmi les questions que
je poserai à Ali Dolamari :
-
Je vous avais entendu lors d’une
soirée de solidarité de la communauté juive avec le peuple kurde, c’était au
début janvier. Vous nous aviez dit que le gouvernement central de Bagdad
n’avait pas respecté 56 articles de la constitution fédérale : quelles ont
été ces violations ?
-
Parmi
les contentieux entre vous et le gouvernement central, il y a le statut futur
de la ville de Kirkouk. C’est à la fois une grande ville de plus d’un million
d’habitants, et le cœur d’une région riche en pétrole. Les Kurdes la
revendiquent pour des raisons historiques, mais il y aussi une forte population
arabe. Un référendum était prévu, mais il n’a pas eu lieu. Que s’est-il passé
ensuite ?
-
Lors
de la chute de Kirkouk, il y a eu la trahison de forces kurdes proches du parti
UPK, rival de celui du clan Barzani : est-ce que cette polarisation qui
est ancienne, de votre population entre deux camps, n’empêche pas le Kurdistan
d’avancer ?
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Il
y a eu entre 2014 et 2017 la guerre contre l’Etat Islamique, et pour laquelle
les Peschmergas, les combattants kurdes, ont été presque partout en première
ligne : quel a été le bilan humain de combats ? Quel est le poids des
réfugiés, de toutes origines, qui vivent actuellement au Kurdistan
irakien ?
-
Après
le référendum sur l’indépendance, le gouvernement de Bagdad a imposé un blocus,
empêchant les deux aéroports de votre capitale, Erbil, et de la ville de
Soleymanié de fonctionner : où en est-on ?
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Pensez-vous
pouvoir trouver un compromis avec le gouvernement central, par exemple arriver
à un statut confédéral qui vous donnerait encore plus d’autonomie mais sans
l’indépendance ?
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Pendant
ce blocus, le seul pays qui a permis au Kurdistan de survivre au moment du
blocus avait été la Turquie. Seulement, la même Turquie est en conflit ouvert
avec sa propre population kurde, depuis plus de 30 ans. Elle a envahi la Syrie
et combattu sur place les forces kurdes : comment votre gouvernement
peut-il gérer cela ?
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Concernant
ce référendum, raté finalement puisque aucun pays étranger n’a reconnu votre
indépendance, Joël Rubinfeld, qui est une personnalité politique belge et qui a
fondé la « Jewish coalition for Kurdistan », juge que l’expérience
d’Israël pourrait vous aider : ainsi en 1948, a-t-il dit, l’indépendance
avait été mieux préparé parce que tout de suite, plusieurs pays puissances
l’ont tout de suite reconnu : qu’en pensez-vous ?
Des évènements récents finalement mal connus,
parce que très peu rapportés par les grands médias : j’espère que vous
serez nombreux à vouloir en savoir plus, et à nous écouter !
J.C