Shlomit Kishit-Cohen
Alors qu'elle vivait au pays du Cèdre, Shlomit
Kishik-Cohen avait tissé des liens avec de hauts responsables du
gouvernement et aurait rencontré les présidents Camille Chamoun et Pierre
Gemayel.
Shoulamit Kishik-Cohen, espionne israélienne surnommée
"la perle du Mossad", est décédée dimanche à l'âge de 97 ans, d'après
les médias israéliens.
Elle avait longtemps travaillé au Liban, aidant
notamment au transfert de juifs libanais et d'autres pays arabes vers Israël.
Elle aurait ainsi fait venir un millier de juifs du Liban en Israël.
"Adieu (...) l'espionne israélienne numéro un au Liban", écrivait
lundi le quotidien Yediot Aharonot.écouvrez-la
Cette femme, également connue sous le nom de
"Shoula", était née en 1920 en Argentine dans une famille juive qui a
émigré à Jérusalem, selon le site officiel des services de renseignement
israéliens.
Elle épouse un riche commerçant libanais juif, Joseph
Cohen, de 20 ans son aîné, et va vivre avec lui à Beyrouth où elle tisse des
liens avec des hauts responsables libanais et commence à travailler
bénévolement pour le futur Etat israélien.
D'après le "Centre du patrimoine des
renseignements", elle aurait ainsi obtenu, à la veille de la proclamation
de la création de l'Etat d'Israël en 1948, des informations sur des préparatifs
militaires au Liban et dans des pays arabes pour la guerre contre Israël.
Cette femme qui avait rejoint le Mossad à la création
de l'Etat d'Israël a transmis des renseignements militaires venant de Syrie et
du Liban de 1947 à 1961.
Il y a quelques années, elle affirmait avoir rencontré
les chefs de la police et des services de renseignement libanais, ainsi que des
présidents et des responsables de ce pays: "J'ai rencontré à l'époque le
président Camille Chamoun, (...) puis Pierre Gemayel (fondateur du parti phalangiste,
ndlr)".
Elle disait n'avoir jamais rien révélé à son époux de
ses activités et avoir réussi à faire venir deux de ses fils en Israël.
"Shoula" a été arrêtée en 1961 au Liban où
elle a été condamnée à mort avant que sa peine ne soit commuée en appel.
Elle faisait partie d'un "réseau d'espionnage
très important" à l'époque, "sinon le plus important",
expliquait dans un documentaire d'al-Jazeera diffusé en 2016 Sami al-Khatib, un
ex-responsable des services de renseignement libanais.
Elle a été libérée lors d'un échange de prisonniers
après la guerre israélo-arabe de juin 1967 et vivait depuis à Jérusalem avec sa
famille.
Un de ses enfants, Yitzhak Levanon ("Liban"
en hébreu), a été ambassadeur d'Israël au Caire. Il avait été évacué en 2011
après une attaque contre l'ambassade menée par des manifestants lors de la
révolte qui avait chassé du pouvoir Hosni Moubarak.
L'Orient Le Jour /AFP
22 mai 2017