L’Iran, soumis pour la première fois à la procédure de « l’examen périodique universel » du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, réuni à Genève, s’est opposé à toutes les demandes formulées par les pays occidentaux . Il a rejeté la visite d’un rapporteur spécial de l’ONU contre les actes de torture et de viols et son accès aux lieux de détention, que demandaient en particulier les Etats Unis, la France, et les Pays Bas. Il a refusé l’arrêt immédiat des exécutions, dont celles des mineurs, la libération des prisonniers politiques, ainsi que la garantie de procès équitables. Il a également refusé de mettre fin à la répression contre les minorités dont celle, religieuse des Bahaïs, et de supprimer les entraves à la liberté d’expression.
Mohamad Jabad Larijani, secrétaire général du « Conseil supérieur des droits de l’Homme d’Iran » - oui, ça existe -, qui dirigeait la délégation iranienne, a rejeté en bloc toutes ces accusations, proclamant, très sérieusement que son pays était « fermement engagé en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’Homme ». Oui vous avez bien entendu !
Rien d’étonnant, que de tels propos puissent être tenus dans une enceinte de l’ONU, quand on sait par ailleurs que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelle tous les jours à la destruction de l’Etat d’Israël, un membre des Nations Unies, sans que cela ne soulève d’indignation particulière dans un grand nombre de pays.
L’Iran peut continuer, encore longtemps, à narguer les Occidentaux, en développant son arsenal militaire, en produisant un uranium fortement enrichi qui lui permettra de fabriquer sa bombe, en foulant aux pieds les droits de l’Homme. La République Islamique pousse l’arrogance, jusqu’à être candidate au sein de ce même « Conseil des droits de l’Homme » dont la mission est « de promouvoir la défense des droits humains et d’émettre des recommandations sur ses violations ». Le loup se déguise en agneau, le voleur en gendarme !
Au mois de mai prochain, l’assemblée générale de l’ONU doit renouveler 15 membres sur les 47 que compte ce Conseil, et en application d’un système de quotas géographiques qui permet une représentation équilibrée des continents, l’Iran pourrait y accéder, sans qu’on puisse empêcher son élection. L’Iran fait partie du groupe asiatique, qui présente cinq candidats, dont l’Iran, pour quatre postes ; il suffirait que l’un des candidats en lice, le Qatar, la Malaisie, les Maldives ou la Thaïlande se retire pour que l’Iran soit automatiquement élu. Les pressions religieuses - trois des états sont musulmans -, les pressions commerciales, financières ne vont pas manquer ; le gouvernement iranien emploiera tous les moyens en sa possession pour prendre place au sein du « Conseil des droits de l’Homme », ce serait un camouflet pour les démocraties et un mauvais coup pour ceux qui luttent au péril de leur vie, contre la dictature iranienne.
L’Organisation des Nations Unies, mériterait bien alors le surnom dont le Général de Gaulle l’avait affublé : « le Machin »
Gérard Akoun
Judaïques FM, le 18 février 2010