Nous allons poursuivre et achever le tour du Moyen Orient commencé ensemble depuis un mois et demi, et nous allons le terminer par les voisins proches d’Israël mais principalement par le Liban, où se déroulaient dimanche dernier des élections très importantes. Mon invité sera Chawki Freiha, que les auditeurs de notre station connaissent bien, puisqu’il a déjà été plusieurs fois mon invité : il est journaliste, franco-libanais, et responsable du journal en ligne « mediarabe.info ». Nous avons fait ensemble des points réguliers sur la situation dans son pays depuis maintenant trois ans, on avait commencé au moment de la seconde guerre avec Israël, à l’été 2006. Lorsque je l’avais reçu, fin juin de l’année dernière, le Hezbollah et ses alliés venaient de faire une sorte de putsch à Beyrouth Ouest, imposant leur retour dans un gouvernement d’Union Nationale et ils donnaient l’impression d’une force irrésistible, contre laquelle la majorité élue en 2005 n’allait pas pouvoir résister longtemps. On avait vraiment l’impression que la roue de l’Histoire avait tourné à l’envers, et que tous les acquis de « la révolution des cèdres » étaient perdus. Pire encore, peut-être, la montée en puissance de l’Iran au cours des quatre dernières années risquait aussi, par Hezbollah interposé, de transformer peu à peu le pays en annexe de la République Islamique, et on se demandait même si l’avenir n’allait pas être plus sombre que les décennies d’occupation syrienne : or, miracle, contre toute attente c’est la coalition pro-occidentale qui a gagné les dernières élections législatives, et le Hezbollah et ses alliés qui les ont perdues !
Parmi les questions que je poserai à Chawki Freiha :
- C’était la première fois que la Diaspora libanaise pouvait participer aux élections, est-ce que cela a influencé les résultats ?
- Est-ce que la division était surtout profonde chez les Chrétiens, avec en gros d'une part les pro-occidentaux et d'autre part les partisans du Général Michel Aoun, qui avait fait alliance avec le Hezbollah ?
- Comment expliquer la dérive de ce dernier, qui était il y a vingt ans un héros de la résistance anti-syrienne ? Comment expliquer le rejet de l’électorat maronite à son égard ?
- Est-ce que les populations sunnites sont restées fidèles au « Courant du Futur » de Saad Hariri, un des piliers du camp pro occidental, et dont on dit qu’il pourrait succéder à Fouad Siniora au poste de Premier Ministre ? Que s’est-il passé chez les Druzes ? Et puis, surtout, comment ont voté les Chiites, parce que le Hezbollah contrôle militairement les régions de la banlieue sud de Beyrouth, de la frontière avec Israël et de la plaine de la Bekaa, et le parti Amal de Nabih Berri semble complètement satellisé ?
- Quelle est la position globale de la population libanaise vis-à-vis du processus de Paix ? Ce que l’on a vu et entendu depuis un an en provenance de ce pays, même de responsables politiques dits « pro occidentaux » a pas mal écœuré les Israéliens : le gouvernement libanais a refusé d’appliquer la résolution 1701 du Conseil de Sécurité et de désarmer le Hezbollah ; il y a eu la déclaration de Fouad Siniora, disant que le Liban serait le dernier pays arabe à signer la paix ; et il y a eu aussi l’accueil triomphal fait par toute la classe politique libanaise à Samir Kuntar, un terroriste assassin d’enfants libéré l’été dernier.
Soyez nombreux à l’écoute dimanche prochain !
J.C