Ce sont peut-être les premiers jours d’une nouvelle ère peut-être dans la voie de la normalisation avec Israël.
On notera ici trois signes encourageants :
1. Pour la première fois, Israël est invité à participer à un évènement organisé par les Saoudiens. Le pays arabe le plus conservateur et le plus influent, l’Arabie Saoudite, vient d’adresser une invitation au président israélien Shimon Pérès et à la chef de la diplomatie Tzipi Livni, conviés par le roi Abdallah, pour assister le 13 novembre 2008 à un congrès sur le dialogue interreligieux, à New York. Voici une décision courageuse qui pourra mettre un terme à un boycott injustifié sur nos voisins israéliens.
2. Le secrétaire général de la Ligue des États arabes, l’égyptien Amr Moussa, a affirmé solennellement que "le droit d’Israël à exister est très clair" ce mercredi 5 novembre 2008, devant la commission des affaires étrangères du Parlement Européen. M. Moussa, a estimé que l’initiative de paix de la Ligue arabe recherche une solution pacifique sur la base de la reconnaissance d’Israël "Nous avons dépassé le débat sur le droit d’Israël à exister", a-t-il répondu au député européen Tunne Kelam (PPE-DE, ET). Cette rencontre se déroulait dans le cadre de la semaine arabe organisée conjointement par le Parlement européen et la Ligue arabe.
3. Enfin, Marseille a accueilli ces 3 et 4 novembre 2008 les 27 Ministres des Affaires Étrangères de l’Union européenne et leurs homologues des 16 pays de la rive Sud. C’était le premier sommet de l’UPM depuis son lancement en juillet à Paris. Un consensus ministériel s'est dégagé pour que l'Union pour la Méditerranée siège à Barcelone et que la Ligue arabe en soit membre à part entière, en contrepartie d'un secrétariat général adjoint pour Israël. Siège du secrétariat, statut de la Ligue arabe, processus de paix : 43 partenaires euro méditerranéens ont tenté à Marseille de surmonter leurs divergences pour mettre sur les rails l'Union pour la Méditerranée. Des avancées sur les projets concrets : autoroutes de la mer, dépollution, aide aux PME et à l’enseignement supérieur, plan solaire et protection civile étaient à l’ordre du jour. Rappelons que le sommet de Paris du 13 juillet avait donné naissance à l'UPM. Nicolas Sarkozy avait alors réussi un joli sommet réunissant 40 chefs d’état et de gouvernement.
Voilà donc, dans un espace d’une semaine, une ouverture arabe qui se confirme sur Israël : de quoi surprendre les plus enragés, persuadés qu’aucun dialogue, même indirect, n’est possible entre les « frères ennemis » du Moyen Orient !
Ftouh Souhail,
Tunis