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29 novembre 2008

Bombay : la nounou, deux victimes et le "politiquement correct" …

Moshe Tzvi Holtzberg et sa "nounou" indienne qui lui a sauvé la vie
(photo Amy Ginzbourg pour le "Yedioth Aharonot")

Écrire trois jours après le début de la méga attaque terroriste de Bombay - appelée, fort justement, un « 11 septembre indien » par beaucoup de commentateurs -, n’est pas un exercice simple. Question de pudeur, alors que le sang des 195 tués et des centaines de blessés n’est pas encore séché, et alors que la capitale économique de l’Inde sort à peine de scènes d’apocalypse. Question aussi d’intérêt pratique pour les lecteurs qui en ont déjà tellement lu et appris - et singulièrement, dans les médias juifs et israéliens, à propos de la prise d’otages tragiquement finie au Centre Loubavitch, avec l’assassinat d’au moins cinq personnes (aux dernières nouvelles, d’autres corps auraient été trouvés dans les ruines de l’édifice), et parmi elles, de Rabbi Gavriel Holtzberg et son épouse (zal), qui avaient 29 et 28 ans ...

Tsipi Livni, le ministre israélien des Affaires Étrangères, l’a dit à propos de cet aspect spécifiquement antisémite des évènement, lors d’une conférence de presse suite à l’attentat, et tous les Juifs l’ont compris, même si - hélas, voir plus loin - tellement de soit-disant experts cherchent toujours à noyer le poisson : "Notre monde subit une attaque, cela ne fait aucune différence si elle a lieu en Inde ou ailleurs, il y a des extrémistes islamiques qui n’acceptent ni notre existence ni celle des valeurs occidentales".

Je serais probablement amené à bousculer la programmation prévue les prochains mois, en revenant sur les sujets récurrents et angoissants d’Al-Qaïda, du Pakistan et de ce front bien ouvert de la guerre déclarée par les « nazislamistes ». En attendant, j’ai voulu attirer votre attention sur trois éléments assez peu commentés dans les grands médias.

- D’abord en publiant la photo de la « nounou » héroïque du Centre Chabad, une jeune indienne employée au Centre « Chabad » de Bombay : dès l’intrusion des terroristes, elle a fui en prenant dans ses bras le jeune Moshe Tzvi Holtzberg, deux ans, le sauvant d’une mort atroce ... nouvelle preuve qu’il existe des « Justes », à toutes les époques et parmi tous les peuples ; et que les Juifs ont des amis partout, n’en déplaise aux commentateurs vénéneux que l’on ne lit que trop dans la presse nationale !

- Ensuite, en évoquant les deux victimes françaises de l’attentat, Loumia Hiridjee et son mari : on l’a déjà évoqué, c’était la créatrice de la marque de sous-vêtements « Princess Tam Tam ». Ce que l’on a moins dit - Olivia Cattan lui rend hommage sur le site de l'association "Paroles de Femmes" - c’est qu’elle était engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes par les intégristes religieux. Ce que l’on a surtout moins dit, c’est qu’elle était née à Madagascar de parents musulmans originaires de l’Inde, et que l’islam était aussi la religion de son mari Mourad (lire sur Wikipedia) : preuve, s’il en était besoin, du caractère aveugle et imbécile du terrorisme islamiste, qui tue sans scrupules des « frères en religion » !

- Enfin en rappelant aussi (mais cela me révulse tellement, que je n’ai pas envie d’en parler trop longuement), la cohorte des commentaires fielleux ou odieux lus ici et là : ainsi, sur le gratuit « métro » du 28 novembre, Olivier Guillard, directeur de recherche à l’IFRI qui justifie (en creux) l’attentat, en disant tranquillement : « Il est clair que des ressentiments ont pu naître entre la majorité hindoue et la minorité musulmane, qui représente tout de même 150 millions d’individus. Nombre d’Indiens musulmans estiment - souvent à juste à titre - qu’ils ont moins de droits que d’autres communautés indiennes ». L’indécrottable "20 heures" de France 2 évoquait pour sa part les guerres passées et le départ de 12 millions de musulmans vers le Pakistan après 1947 ... sans rappeler l’échange de populations avec l’Inde qui a concerné autant de personnes de part et d’autre ! Toujours la même ligne « politiquement correcte » donc, de commentateurs faisant passer, en Inde comme au Moyen Orient, le discours réchauffé d’un islam par définition victime des autres . On remarquera, aussi, que le sort des Hindous du Pakistan n’est jamais évoqué - pour la simple raison qu’il n’en reste pratiquement plus. « Politiquement correct » enfin, avec les inévitables guillemets associées au mot « terroriste » à propos des massacreurs de Bombay, dans les dépêches de l’AFP (mais Reuters ou l’A.P ne font pas mieux) : on lui préfère les vocables de « militants » ou « d’activistes » ... quelle belle manière en effet, de militer pour une cause, que de tirer à la Kalashnikov dans une gare, un hall d’hôtel ou un hôpital ! Bref, vous avez compris : si demain de jeunes musulmans français se jugent « à juste titre » avoir moins de droits que d’autres, ils pourront massacrer à vue au titre du « militantisme » ...

J.C