Le port de Haïfa
Ftouh Souhail,
Tunis
Depuis son élection en mai 2007, Nicolas Sarkozy a fait de l'Union pour la Méditerranée (UPM) son projet phare en politique étrangère. Défendue par Henri Guaino, conseiller spécial du président, et par Alain Le Roy, diplomate chargé de la question, cette Union est en train de se constituer aujourd'hui autour de nombreux projets communs : pollution, interconnexion électrique, accès à l'eau potable, éducation, recherche, régulation des flux migratoires, lutte contre le terrorisme. Après que le 13 mars 2008, le projet d'Union pour la Méditerranée ait officiellement été adopté par le Conseil Européen, profitant de la présidence française de l'Union Européenne au deuxième semestre 2008, Nicolas Sarkozy avait organisé le 13 et le 14 juillet dernier un sommet historique réunissant les pays concernés et l'UE qui avait lancé officiellement cette nouvelle entité (1).
Devant les freins qui ont bloqué le processus Euromed (conflits régionaux, droits de l'Homme), la France a proposé de mettre de côté les questions qui fâchent. A l'image des pères de l'Europe qui, en 1951, avaient commencé par créer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Nicolas Sarkozy voudrait aujourd'hui aboutir à une Union solidaire économiquement et qui pourrait aider un jour à traiter, plus sereinement, les questions politiques, en l'occurrence et surtout, celle du conflit du Proche Orient.
Nous avons un slogan commun aujourd'hui : « l'économie rapproche, la politique divise, la culture différencie». C'est dans ce sens que l'UPM pourrait être une première démarche pour le futur rapprochement, à partir du volet économique, entre Israël et les pays arabes. Regardez la Chine et Taiwan : leurs gouvernements se disputent... pendant que leurs patrons font des affaires ensemble. L'économie est un langage universel. L'Europe s'est construite comme cela.L'économie ne reconnaît pas les barrières idéologiques ni les tabous politiques. Israël existe bien sur la scène économique mondiale ... et elle existera toujours !
Si Israël fait aujourd'hui partie de cette Union pour la Méditerranée, c'est d'abord parce qu'elle y est géographiquement parlant, c'est aussi parce qu'avec ses technologies de pointe elle peut beaucoup apporter, dans tous les domaines, à ses voisins arabes situés eux aussi sur toute la rive méditerranéenne. Elle doit être impliquée dans ce processus, c'est une reconnaissance obligatoire et nécessaire.
Israël a la plus grande concentration de sociétés de « high-tech » dans le monde après la Silicon Valley. Israël est le deuxième pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ. Le Produit Intérieur Brut (PIB) atteste une croissance économique record de 5,5% par an pendant 60 ans. Le (PNB) d'Israël est supérieur à la somme de ceux des quatre pays qui l'entourent : Égypte, Jordanie, Syrie et Liban. Analysant 55 pays selon 331 critères, la Business School de Lausanne (IMD) a classé en 2007 l'économie Israélienne au 20ème rang sur le plan de la compétitivité, après les États-Unis, Hong Kong et Singapour. Et en un an, Israël a gagné une place ! Si on observe d'ailleurs le poids du « Capital Investissement » au sein des 11 pays de la région méditerranéenne partenaires de l'Union européenne on remarque qu'Israël arrive en tête avec 181 fonds dédiés au Capital Investissement d'un montant global de plus de 16,7 milliards de dollars (2). L'essor que connaît l'économie israélienne lui permet donc de jouer un rôle déterminant dans le monde méditerranéen des affaires.
Ce petit pays, qui fait partie aujourd'hui de la grande famille méditerranéenne, pourra apporter une aide précieuse à ses voisins arabes qui ont intégré l'UPM. La solidarité et l'esprit de l'entraide étaient - et seront - toujours des valeurs sures pour l’État hébreu. On peut citer à ce sujet les propos tenus le 21 novembre 1977, par Golda Meir, et alors que son pays venait de recevoir le président Anouar El-Sadate : "Nous, peuple d'Israël, sommes les derniers à être insensibles au désespoir des autres. Nous n'avons jamais dit que nous voulions que les Arabes palestiniens restent comme ils sont : dans des camps, dans la misère, dépendant de la charité"...
Le grand potentiel économique que représente un jeune État dynamique comme l’État d'Israël est susceptible d'inspirer ses partenaires. Les pays arabes ont donc un grand intérêt à s'ouvrir économiquement sur Israël pour développer l'énergie, l'agriculture ou encore leurs espaces financiers. Israël peut leur apporter son savoir-faire. Israël a même conçu et installée une gigantesque station de production électrique par énergie solaire dans le désert de Mojave en Californie du Sud. Cette expérience israélienne pourrait être une bonne perspective en matière d'énergie renouvelable pour la Tunisie et le Maroc.
L'UPM demeure la seule enceinte où Arabes et Israéliens se retrouveront et s'entraideront. La Fédération des Chambres Israélienne de Commerce (ICC), ainsi que l'Institut Israélien des Échanges et de la Coopération Internationale (IEICI) sont les noyaux durs de ces nouveaux liens qui s'établiront. Les routes commerciales par exemple entre le Maroc et Israël existent. Le dialogue méditerranéen permettra de les officialiser. Le nouveau port de Tanger est un maillon de la chaîne économico-commerciale qui relie le Maroc à l'Europe. Initialement prévu sur la côte atlantique, le projet s'appelait « Tanger Atlantique » ; ce port, baptisé « Tanger Med », a été implanté, en 2003, sur le cap marocain le plus proche de l'Espagne (14 km). L'idée est de brancher des «autoroutes de la mer» sur cet énorme couloir maritime entre les détroits de Suez et Gibraltar, pour relier en continu les différents ports de la Méditerranée - et parmi eux ceux de Haïfa et de Tanger -, qui constitueront la plus grande autoroute maritime de la méditerranée. Le port de Tanger, qui est idéalement positionné pour redistribuer les conteneurs de marchandises sur de plus petits navires, a déjà signé en juin dernier un accord avec Barcelone. Il faut s'attendre que d'autres autoroutes soient ouvertes. Puisque le Sommet du 13 juillet 2008 a prévu une directive pour la construction d'autoroutes maritimes et terrestres pour améliorer la fluidité du commerce entre les deux rives de la Méditerranée. La Tunisie ne devait pas traîner aussi pour s'intégrer dans ces liaisons maritimes.
Devant l'importance des ambitions que représente l'Union pour la Méditerranée, l'économie et les échanges commerciaux pourront aider à résoudre progressivement les problèmes communs de coexistence. Nous devons au préalable ouvrir les frontières économiques afin d'abolir les obstacles psychologiques et établir ainsi une confiance réciproque entre les peuples.
Devant les freins qui ont bloqué le processus Euromed (conflits régionaux, droits de l'Homme), la France a proposé de mettre de côté les questions qui fâchent. A l'image des pères de l'Europe qui, en 1951, avaient commencé par créer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Nicolas Sarkozy voudrait aujourd'hui aboutir à une Union solidaire économiquement et qui pourrait aider un jour à traiter, plus sereinement, les questions politiques, en l'occurrence et surtout, celle du conflit du Proche Orient.
Nous avons un slogan commun aujourd'hui : « l'économie rapproche, la politique divise, la culture différencie». C'est dans ce sens que l'UPM pourrait être une première démarche pour le futur rapprochement, à partir du volet économique, entre Israël et les pays arabes. Regardez la Chine et Taiwan : leurs gouvernements se disputent... pendant que leurs patrons font des affaires ensemble. L'économie est un langage universel. L'Europe s'est construite comme cela.L'économie ne reconnaît pas les barrières idéologiques ni les tabous politiques. Israël existe bien sur la scène économique mondiale ... et elle existera toujours !
Si Israël fait aujourd'hui partie de cette Union pour la Méditerranée, c'est d'abord parce qu'elle y est géographiquement parlant, c'est aussi parce qu'avec ses technologies de pointe elle peut beaucoup apporter, dans tous les domaines, à ses voisins arabes situés eux aussi sur toute la rive méditerranéenne. Elle doit être impliquée dans ce processus, c'est une reconnaissance obligatoire et nécessaire.
Israël a la plus grande concentration de sociétés de « high-tech » dans le monde après la Silicon Valley. Israël est le deuxième pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ. Le Produit Intérieur Brut (PIB) atteste une croissance économique record de 5,5% par an pendant 60 ans. Le (PNB) d'Israël est supérieur à la somme de ceux des quatre pays qui l'entourent : Égypte, Jordanie, Syrie et Liban. Analysant 55 pays selon 331 critères, la Business School de Lausanne (IMD) a classé en 2007 l'économie Israélienne au 20ème rang sur le plan de la compétitivité, après les États-Unis, Hong Kong et Singapour. Et en un an, Israël a gagné une place ! Si on observe d'ailleurs le poids du « Capital Investissement » au sein des 11 pays de la région méditerranéenne partenaires de l'Union européenne on remarque qu'Israël arrive en tête avec 181 fonds dédiés au Capital Investissement d'un montant global de plus de 16,7 milliards de dollars (2). L'essor que connaît l'économie israélienne lui permet donc de jouer un rôle déterminant dans le monde méditerranéen des affaires.
Ce petit pays, qui fait partie aujourd'hui de la grande famille méditerranéenne, pourra apporter une aide précieuse à ses voisins arabes qui ont intégré l'UPM. La solidarité et l'esprit de l'entraide étaient - et seront - toujours des valeurs sures pour l’État hébreu. On peut citer à ce sujet les propos tenus le 21 novembre 1977, par Golda Meir, et alors que son pays venait de recevoir le président Anouar El-Sadate : "Nous, peuple d'Israël, sommes les derniers à être insensibles au désespoir des autres. Nous n'avons jamais dit que nous voulions que les Arabes palestiniens restent comme ils sont : dans des camps, dans la misère, dépendant de la charité"...
Le grand potentiel économique que représente un jeune État dynamique comme l’État d'Israël est susceptible d'inspirer ses partenaires. Les pays arabes ont donc un grand intérêt à s'ouvrir économiquement sur Israël pour développer l'énergie, l'agriculture ou encore leurs espaces financiers. Israël peut leur apporter son savoir-faire. Israël a même conçu et installée une gigantesque station de production électrique par énergie solaire dans le désert de Mojave en Californie du Sud. Cette expérience israélienne pourrait être une bonne perspective en matière d'énergie renouvelable pour la Tunisie et le Maroc.
L'UPM demeure la seule enceinte où Arabes et Israéliens se retrouveront et s'entraideront. La Fédération des Chambres Israélienne de Commerce (ICC), ainsi que l'Institut Israélien des Échanges et de la Coopération Internationale (IEICI) sont les noyaux durs de ces nouveaux liens qui s'établiront. Les routes commerciales par exemple entre le Maroc et Israël existent. Le dialogue méditerranéen permettra de les officialiser. Le nouveau port de Tanger est un maillon de la chaîne économico-commerciale qui relie le Maroc à l'Europe. Initialement prévu sur la côte atlantique, le projet s'appelait « Tanger Atlantique » ; ce port, baptisé « Tanger Med », a été implanté, en 2003, sur le cap marocain le plus proche de l'Espagne (14 km). L'idée est de brancher des «autoroutes de la mer» sur cet énorme couloir maritime entre les détroits de Suez et Gibraltar, pour relier en continu les différents ports de la Méditerranée - et parmi eux ceux de Haïfa et de Tanger -, qui constitueront la plus grande autoroute maritime de la méditerranée. Le port de Tanger, qui est idéalement positionné pour redistribuer les conteneurs de marchandises sur de plus petits navires, a déjà signé en juin dernier un accord avec Barcelone. Il faut s'attendre que d'autres autoroutes soient ouvertes. Puisque le Sommet du 13 juillet 2008 a prévu une directive pour la construction d'autoroutes maritimes et terrestres pour améliorer la fluidité du commerce entre les deux rives de la Méditerranée. La Tunisie ne devait pas traîner aussi pour s'intégrer dans ces liaisons maritimes.
Devant l'importance des ambitions que représente l'Union pour la Méditerranée, l'économie et les échanges commerciaux pourront aider à résoudre progressivement les problèmes communs de coexistence. Nous devons au préalable ouvrir les frontières économiques afin d'abolir les obstacles psychologiques et établir ainsi une confiance réciproque entre les peuples.
Ftouh Souhail,
Tunis
(1) Les 43 pays représentés au sommet inaugural de l'UPM ont lancé cette nouvelle alliance Nord-Sud née à l'initiative de la France sous les arches du Grand Palais de Paris. Nicolas Sarkozy a exhorté les pays de la rive Sud de la Méditerranée à suivre l'exemple de l'Europe après 1945. "C'est ensemble que nous allons construire la paix en Méditerranée, comme hier nous avons construit la paix en Europe", a estimé le président français.
(2) Le Maroc est en seconde position avec 18 fonds qui représente 846 millions de dollars. En troisième position nous avons l'Egypte qui compte 10 fonds et 611 millions de dollars en capitaux levés. La Tunisie avec 9 fonds pour 64 millions de dollars arrive en quatrième position. Les derniers de la classe régionale s'appellent Algérie, Libye, Syrie et Autorité palestinienne. Ces derniers accueillent peu ou pas du tout d'activités de Capital Investissement.
(2) Le Maroc est en seconde position avec 18 fonds qui représente 846 millions de dollars. En troisième position nous avons l'Egypte qui compte 10 fonds et 611 millions de dollars en capitaux levés. La Tunisie avec 9 fonds pour 64 millions de dollars arrive en quatrième position. Les derniers de la classe régionale s'appellent Algérie, Libye, Syrie et Autorité palestinienne. Ces derniers accueillent peu ou pas du tout d'activités de Capital Investissement.