Extrait de « Chirac d’Arabie » de Christophe Boltanski et Eric Aeschimann, Editions Grasset
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Une nouvelle page de la diplomatie française est à écrire, moins tonitruante, plus efficace. Une politique délivrée du mythe du « bon arabe » sunnite, bédouin, masculin, autoritaire et qui s’ouvre enfin aux femmes, aux chiites, aux Kurdes, aux Berbères, aux opposants. Une diplomatie plus soucieuse des libertés individuelles ou collectives et moins inféodée aux dirigeants. Désireuse, enfin, de partager son expertise avec ses partenaires européens. Capable, enfin, de regarder en face son histoire coloniale - ce passé qui ne passe pas et dont le fantôme entrave son influence précisément là où elle pourrait être la plus naturelle et la plus bénéfique : le Maghreb.
L’avenir du Proche-Orient ne doit plus être un prétexte à envolées lyriques sur le génie français. L’Orient ne doit plus être une ligne de fuite pour une France qui a cessé de s’aimer. L’autre Arabe doit sortir de sa gangue de fantasmes contradictoires - le jeune beur à qui on impose un couvre-feu, le gentil bédouin avec qui l’on boit le thé. Tel sera le défi qui sortira des urnes en mai 2007. Car c’est à ce prix que la France pourra reconstruire sa crédibilité et, à terme, aider à la paix. Peut-être même parviendra-t-elle, au passage, à se réconcilier un peu avec elle-même.
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Une nouvelle page de la diplomatie française est à écrire, moins tonitruante, plus efficace. Une politique délivrée du mythe du « bon arabe » sunnite, bédouin, masculin, autoritaire et qui s’ouvre enfin aux femmes, aux chiites, aux Kurdes, aux Berbères, aux opposants. Une diplomatie plus soucieuse des libertés individuelles ou collectives et moins inféodée aux dirigeants. Désireuse, enfin, de partager son expertise avec ses partenaires européens. Capable, enfin, de regarder en face son histoire coloniale - ce passé qui ne passe pas et dont le fantôme entrave son influence précisément là où elle pourrait être la plus naturelle et la plus bénéfique : le Maghreb.
L’avenir du Proche-Orient ne doit plus être un prétexte à envolées lyriques sur le génie français. L’Orient ne doit plus être une ligne de fuite pour une France qui a cessé de s’aimer. L’autre Arabe doit sortir de sa gangue de fantasmes contradictoires - le jeune beur à qui on impose un couvre-feu, le gentil bédouin avec qui l’on boit le thé. Tel sera le défi qui sortira des urnes en mai 2007. Car c’est à ce prix que la France pourra reconstruire sa crédibilité et, à terme, aider à la paix. Peut-être même parviendra-t-elle, au passage, à se réconcilier un peu avec elle-même.
J.C