Nous allons pour la prochaine émission
essayer de faire un point sur une actualité à la fois dramatique, polémique et
surtout récurrente puisqu’il s’agit des migrants. On le sait, des millions de
réfugiés, venant du Moyen-Orient mais au-delà d’Afghanistan, et en majorité ces
dernières années d’Afrique, sont venus par tous les moyens possibles frapper
aux portes de l’Europe. Beaucoup fuyaient des guerres sans fin, beaucoup
d’autres aussi sont partis à pied puis sur des embarcations de fortune, fuir la
misère et tenter de se reconstruire une nouvelle vie de l’autre côté de la
Méditerranée. Parmi les pays qui sont directement sur leur chemin – et il
s’agit maintenant d’une voie de passage principale -, le Maroc. Je serai très
heureux de recevoir pour en parler un journaliste franco-marocain, Mustapha
Tossa. J’ai déjà eu le plaisir de le recevoir, c’était pour parler de son pays
natal. Pour rappel, son expertise du monde arabe est très appréciée puisqu’on
peut le voir sur des chaines internationales comme France 24, Al Arabiya, Al
Jazeera et autres. Il est éditorialiste sur le site d’information Atlasinfo. Et puis, et je dois lui rendre hommage à nouveau, il
a un esprit ouvert car on peut le voir aussi sur la chaine internationale I24
News, nous sommes des collègues bloggeurs sur le « Times of Israël » ;
et il y a quelques semaines en visite en Israël, nous en parlerons en fin
d’émission.
Parmi les questions que je
poserai à Mustapha Tossa :
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Le 28 décembre, le journal « Le
Monde » nous apprenait que la marine royale marocaine avait secouru en une
seule journée 367 migrants sur des embarcations de fortune, en route vers
l’Espagne. Mais il y a eu aussi l’année dernière au moins 681 morts par noyade
dans la même zone. Qui sont ces migrants, sont-ils africains et d’où
viennent-ils ? Il y a des Marocains aussi, dans quelle proportion ?
Et quelle est la politique du pays pour gérer cette situation ?
-
Pourquoi, finalement, le Maroc est-il devenu un
axe de passage principal ?
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A propos des drames que sont les traversées de
la Méditerranée sur des embarcations de fortune, d’après les chiffres de l’Agence
Internationale pour les Réfugiés de l’ONU, s’il y a de moins en moins de
traversées, le nombre de morts par noyade est passé de 1 pour 42 arrivées à 1
pour 18, et il y a eu plus de 2000 disparus en mer en 2018 : que faire
pour empêcher des drames pareils ?
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Vous avez écrit sur Atlasinfo le 20 juin
dernier un article intitulé : « Crise migratoire, coup de grâce pour
l’Europe ». Vous rappeliez l’impact incroyable de la peur des migrants sur
la politique intérieure et extérieure de plusieurs pays de l’Union Européenne.
Nous vivons une crise très dure en France avec la révolte des Gilets Jaunes,
Emmanuel Macron a-t-il encore l’autorité pour se faire entendre en
Europe ?
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Il y a un « angle mort » sur le sujet
qui est celui du traitement des réfugiés dans le monde arabe. Avant d’arriver
en Europe, ils passent par des pays du Maghreb, ou par la Libye ou l’Egypte. On
lit beaucoup que ces pays ne font pas preuve de générosité ; et on évoque aussi
les Emirats du Golfe, riches et sous-peuplés et où travaillent essentiellement
des immigrés : ne pourraient-ils pas prendre leur part du fardeau ?
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La signature du Pacte de Marrakech à la fin
2018 a provoqué un torrent de commentaires angoissés, qui se sont répandus
d’abord sur les réseaux sociaux, mais aussi dans des journaux réputés sérieux.
En gros, l’idée était que les Etats signataires s’engageaient à intégrer de
façon contraignante tous les migrants. Le chiffre fou de 450 millions
d’Africains à intégrer en Europe a circulé. Que répondre à ces rumeurs ?
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A propos de votre tout récent voyage en
Israël : vous étiez 6 journalistes arabes à avoir le courage de le faire,
un d’eux d’ailleurs, un Egyptien a été licencié à son retour. Qu’avez-vous vu
sur place, et est-ce que le pays correspondait à l’idée que vous vous en
faisiez ?
Un sujet
très polémique, et sur lequel il était temps de faire le point : soyez nombreux
à l’écoute !
J.C