Ahmed Bey
Je n’aurais jamais cru qu’une touche beylicale serait
à l’origine de cette expression dans notre dialecte tunisien atypique et dont
les équivalents dans le monde arabe sont presque inexistants. « ABABAB
! » est cette exclamation des plus spontanées qui véhicule un
émerveillement ou une hyperbole quant à notre appréciation de quelque chose ou
de quelqu’un !
Mes échanges quotidiens, dans ma quête de sens, m’ont
permis de découvrir l’origine de certains mots utilisés dans notre vocabulaire
quotidien. Certaines histoires valent vraiment le détour.
Docteur Seif Karoui a partagé avec moi cette anecdote
rattachée à l’exclamation « ABABAB ! », voici son histoire:
La succession de syllabes ABABAB séculaire et
authentiquement Tunisienne résume en un mot l’émerveillement du Tunisien face à
quelque chose d’extraordinaire ou de rare.
Le Bey Ahmed premier qui a régné de 1837 à 1855 celui-là même qui a aboli l’esclavagisme avait de grandes ambitions pour son pays, il voulait monter une armée nombreuse, créer une marine de guerre, moderniser son arsenal, instaurer une école polytechnique et un hôtel de monnaie, il a même entamé la construction d’un grand palais à la Mhamdia, petite réplique du château de Versailles qu’il n’habitera jamais et dont les ruines sont encore visibles de nos jours. Son idée était d’imiter les nations Européennes. Cependant ni lui ni son ministre du trésor Khaznadar n’avaient aucune idée du financement de ces projets pharaoniques.
Le Bey Ahmed premier qui a régné de 1837 à 1855 celui-là même qui a aboli l’esclavagisme avait de grandes ambitions pour son pays, il voulait monter une armée nombreuse, créer une marine de guerre, moderniser son arsenal, instaurer une école polytechnique et un hôtel de monnaie, il a même entamé la construction d’un grand palais à la Mhamdia, petite réplique du château de Versailles qu’il n’habitera jamais et dont les ruines sont encore visibles de nos jours. Son idée était d’imiter les nations Européennes. Cependant ni lui ni son ministre du trésor Khaznadar n’avaient aucune idée du financement de ces projets pharaoniques.
En 1846 il entreprit un voyage décisif en France pour chercher des financements
à son projet.
Louis Philippe roi de France à cette époque lui réserva une réception splendide au château de Versailles. A la fin de la visite de ce prestigieux château Amed Bey écrasé par autant de faste s’est exprimé spontanément en disant ABABAB. Louis Philippe interloqué demanda au traducteur Tunisien que voulait dire ce mot. Le traducteur embarrassé se lança dans une longue tirade:
Louis Philippe roi de France à cette époque lui réserva une réception splendide au château de Versailles. A la fin de la visite de ce prestigieux château Amed Bey écrasé par autant de faste s’est exprimé spontanément en disant ABABAB. Louis Philippe interloqué demanda au traducteur Tunisien que voulait dire ce mot. Le traducteur embarrassé se lança dans une longue tirade:
"Son Altesse Ahmed Bey voulait exprimer combien il est impressionné par
la somptuosité des salons, la brillance du parquet, la
« magestuosité » des tentures des fenêtres, la beauté des tapisseries
et des tapis, l’immensité des pièces, la galerie des glaces, les jets d’eau
réglés comme du papier à musique, les jardins impeccablement entretenus, les
mets succulents qu’il a dégustés etc…" puis le souffle coupé s’arrêta
brusquement.
Le roi Louis Philippe, ébahi rétorqua au traducteur: son Altesse a dit tout
cela rien qu’en prononçant le seul mot: ABABAB ? Eh bien je dois reconnaître
que la langue Tunisienne ne s’embarrasse pas de fioritures comme la nôtre.
Cette anecdote est véridique rapportée dans les carnets du scribe qui
accompagna le bey à l’époque.
L’originalité est personnifiée dans le Tunisien !
F.B.A
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