Farid Abdelkrim
(source : SaphirNews.com)
Le 17 janvier 2016, Farid Abdelkrim a mis en ligne sur
le site SaphirNews un article intitulé « Pour un
islam français, soyons déterminés à agir ». Anciennement islamiste et
Frère musulman, Farid Abdelkrim prône aujourd’hui un islam français.
Ci-dessous, il évoque « l’hypocrisie » de ceux qui affirment que
les derniers attentats n’avaient rien à voir avec l’islam. « C’est pourtant bien le contraire qu’affirment ces criminels qui
revendiquent qu’ils sont musulmans et qu’ils incarnent l’islam
authentique », précise-t-il.« Extraits :
Un an après les premiers attentats qui ont bouleversé
la société française, que faut-il retenir de ces funestes événements et de
leurs conséquences ? Quels messages promouvoir et que préconiser pour
construire une société meilleure ? Le point sur Saphirnews avec Farid
Abdelkrim, auteur et humoriste, ancien membre de l’Union des organisations
islamiques de France (UOIF) et cofondateur et ancien président de Jeunes
musulmans de France (JMF). Derniers ouvrages parus : « Pourquoi j’ai cessé
d’être islamiste, Itinéraire au cœur de l’islam en France » et « L’islam sera
français ou ne sera pas » (Les points sur les i, 2015).
« Les attentats qui ont touché la
France en 2015, comme tous les crimes perpétrés au nom de la folie des hommes,
non seulement m’attristent mais me plongent dans une incompréhension chaque
fois plus grande. Et en tant qu’homme et croyant, ma compassion pour les
victimes, leurs familles ainsi que leurs proches croît tout autant.
Ma colère, qui ne changera rien à ce qui
s’est passé et à ce qui risque de se passer à nouveau, est, elle aussi, très
grande. Elle l’est à cause de la lâcheté des coupables. Elle est aussi en
partie liée à la manière dont se dédouanent tous ces prétendus « religieux »
qui affirment sans sourciller que tout cela n’a rien à voir avec l’islam
! « Ce n’est pas ça, l’islam… », « Ceux qui ont commis ces actes ne sont
pas musulmans », disent-ils. C’est pourtant bien le contraire qu’affirment
ces criminels qui revendiquent qu’ils
sont musulmans et qu’ils incarnent l’islam authentique.
Tristesse, incompréhension et colère
n’altèreront cependant pas ma détermination à agir. Aujourd’hui plus qu’hier.
Le camp des grands absents
Aussi, je crois qu’on ne saurait parler
des conséquences de ces actes sans revenir sur les causes. Autrement dit, « il
n’y a pas de fumée sans feu ». C’est sans aucun doute la première leçon à tirer
de ces événements. (…)
Le constat est donc simple : l’islam se
trouve prisonnier entre l’ignorance de ses adeptes et l’incapacité de ses savants d’y
remédier. Comment, dès lors,
s’étonner que l’islam soit en proie à toutes les interprétations possibles,
même les plus déviantes ?
(…)
Apprentis sorciers de la religion
À mes concitoyens, j’aimerais dire que je
les comprends. Je sais leurs questionnements, leurs angoisses, leurs
inquiétudes… Je partage les mêmes. L’affirmer, c’est en finir avec la langue de
bois ! Ce n’est par ailleurs rien d’autre qu’assumer ma responsabilité, qu’il
ne faudrait pas confondre avec une quelconque forme de justification.
Aux fidèles de l’islam, ceux
qui le souhaitent, j’affirme que ceux qui les mènent en bateau sont en premier
lieu tous ces apprentis sorciers de la religion. Ils sont nombreux. Et avec le
temps, ils se sont mis à exceller sur le marché de la pleurniche, de l’excommunication et de
la médiocrité.
À nos politiques enfin, ceux qui sont en
charge de ce dossier de l’islam, il est impératif qu’ils s’inspirent de ceux
qui ont une expérience, une expertise et qui font de vraies propositions.
Faire société
En finir avec les vœux pieux et devenir
humble, notamment dans notre volonté d’œuvrer pour faire société consiste,
selon moi, non pas à chercher à changer le monde, mais à agir là où nous le
pouvons durant le temps qui nous est imparti.
Limiter ainsi mes prétentions revient à admettre ce que je crois être en mesure d’assumer. C’est d’ailleurs un enseignement divin en même temps qu’une promesse, puisque Allah affirme qu’il ne change l’état d’un peuple que si chaque individu qui le compose change ce qui est en lui-même.
Or, s’il est avéré que je suis l’un des problèmes qui empêche de faire société, ne devrais-je pas commencer par moi et m’occuper de ce problème en priorité ? Avec honnêteté ? C’est un déni et cela est totalement irresponsable de penser et de dire que ce sont les autres qui ne savent pas y faire avec l’islam et les musulmans.
Pour conclure, améliorer mon monde à mon niveau passe par l’élaboration de contributions. L’une d’elles se trouve dans mon dernier livre qui se veut être une série de pistes et de propositions : « L’islam sera français ou ne sera pas.’ »
Limiter ainsi mes prétentions revient à admettre ce que je crois être en mesure d’assumer. C’est d’ailleurs un enseignement divin en même temps qu’une promesse, puisque Allah affirme qu’il ne change l’état d’un peuple que si chaque individu qui le compose change ce qui est en lui-même.
Or, s’il est avéré que je suis l’un des problèmes qui empêche de faire société, ne devrais-je pas commencer par moi et m’occuper de ce problème en priorité ? Avec honnêteté ? C’est un déni et cela est totalement irresponsable de penser et de dire que ce sont les autres qui ne savent pas y faire avec l’islam et les musulmans.
Pour conclure, améliorer mon monde à mon niveau passe par l’élaboration de contributions. L’une d’elles se trouve dans mon dernier livre qui se veut être une série de pistes et de propositions : « L’islam sera français ou ne sera pas.’ »
Source : Memri, 20 janvier 2016