Audrey Azoulay
Dans le cadre du remaniement ministériel de février
2016 en France, l’énarque Audrey Azoulay, ancienne conseillère culturelle de
François Hollande et ancienne directrice financière et
juridique du CNC, a été promue ministre de la Culture, en
remplacement de Fleur Pellerin.
Née au Maroc, Audrey Azoulay est la fille d’André
Azoulay, conseiller du roi Mohamed VI et avant lui du roi Hassan II. Sa
nomination n’est donc pas passée inaperçue dans les pays d’Afrique du Nord,
notamment en Algérie, où elle a suscité l’ire de Saïd Bouteflika, frère et
conseiller du président algérien. A ce sujet, Mondarique (1) publie un article
intitulé Alger en colère après la nomination d’Audrey Azoulay :
« A Alger, on estime que la scène
politico-médiatique française est ‘infestée’ de politiciens,
journalistes et stars d’origine marocaine... », précise l’article.
Le site marocain francophone Le 360 a également évoqué la colère d’Alger dans un
article intitulé La nomination d’Audrey Azoulay irrite Alger,
qui évoque les deux facettes de la ministre qui déplairaient
aux hauts responsables algériens : ses origines marocaines qui
révéleraient une influence marocaine croissante au sein du gouvernement, et sa
judéité. Extraits des deux articles :
(…) C’est une véritable levée de
boucliers qui a accompagné à Alger l’annonce de la nomination en France
d’Audrey Azoulay au ministère de la Culture et de la Communication. Plusieurs
officiels algériens n’ont pas hésité à faire part officieusement, à leurs
homologues français de leur irritation face à cette « marocanisation la
vie politique française ». (…)
Le premier à enrager a été Saïd
Bouteflika, le frère du chef de l’Etat, qui s’est offusqué auprès de l’un des
conseillers de François Hollande de cette nomination très
« symbolique ». A Alger, on estime que la scène politico-médiatique
française est « infestée » de politiciens, journalistes et
stars d’origine marocaine. Et de surcroit « en mode lobbying » pour le
royaume chérifien.
Pour le pouvoir algérien, la nomination
d’Audrey Azoulay fait doublement mal. Premièrement, la nouvelle ministre est
d’origine juive marocaine, et on sait à quel point la coexistence heureuse
entre juifs et arabes au Maroc a servi à l’étranger l’image du Royaume.
Deuxièmement, elle est la fille du conseiller de Hassan II et de Mohammed VI,
André Azoulay, qui a de nombreux réseaux à Paris.
Le site marocain Le 360 publie les
extraits suivants :
La nomination en France d’Audrey
Azoulay, fille du conseiller du roi Mohammed VI, comme ministre de la culture
et de la communication a fait mal à Alger, surtout au frère du locataire du
Palais El Mouradia, Saïd Bouteflika. Le comment du pourquoi.
Alger «offusquée» de la nomination
d’Audrey Azoulay comme ministre française de la culture et de la communication.
Et c’est le conseiller et néanmoins frère du président de la république
algérienne, Saïd Bouteflika, qui s’est chargé de le dire à l’un des conseillers
du président François Hollande, dévoile le site de Nicolas Beau, «Mondafrique».
(…)
Mais quel « mal » pourrait
bien représenter la promotion de l’ex-conseillère du président Hollande à la
culture et à la communication ? La nomination d’Audrey Azoulay, à un poste
« symbolique » (culture et communication), devait-elle «irriter»
Alger au point de s’en plaindre expressément auprès d’un conseiller de la
présidence socialiste française ? (…)
Récapitulons: la confession juive
d’Audrey Azoulay et sa filiation au conseiller de Hassan II et de Mohammed VI,
en l’occurrence André Azoulay, seraient-elles les deux seules
« raisons » de l’irritation d’Alger ?
Au-delà de cet « argument »
aux relents scandaleusement antisémites, sans compter ce légendaire «Maroc
bashing» (acharnement algérien haineux à l’encontre du Maroc), il y a le fait
que la nomination d’Audrey Azoulay, et bien avant elle celle de Najat Vallaud
Belkacem (ministre de l’Education nationale) ou encore Myriam El Khomri
(ministre de l’Emploi), intervienne sous le mandat du socialiste Hollande, que
le président Bouteflika croyait « acquis » à Alger. (…)
Source : Memri.fr, 14 février 2016
(1) Selon le site Mondafrique : « Le site
Mondafrique.com a été lancé en janvier 2014. Son but est de fournir des analyses et des enquêtes sur
la situation politique et économique des pays du Maghreb et de l’Afrique
francophone, notamment la région sahélienne. »