Rechercher dans ce blog

18 novembre 2009

Islamisation sournoise en Malaisie : même l’amour est interdit à Kuala Lumpur !

Carte de la Malaisie

L’islam radical avance en Malaisie : ce «dragon asiatique», en plein essor économique, est en train de se radicaliser et la tolérance dans les rues est de plus en plus contestée.

La Justice malaisienne vient d’ordonner la flagellation d’amants qui tentaient de faire l’amour dans une voiture. Ce n’est que l’un des derniers châtiments infligés aux Musulmans en Malaisie. Pour y échapper les amants ont payé une amende de 1500 $ chacun et rapproché la date de leur mariage. Ils pouvaient être condamnés à 3 ans de prison.

Pourtant, on a longtemps considéré la Malaisie comme un État modéré à majorité musulmane (60% de Musulmans sur 28 millions d’habitants) (1). Mais des verdicts de plus en plus sévères sont prononcés, se conformant à la loi musulmane, la Charia. Ainsi des coups de fouet pour l’usage d’alcool, notamment pour une femme qui buvait de la bière. La police religieuse sévit partout aujourd’hui et la Cour condamne à 6 coups de fouet et à un an de prison tout Musulman surpris à boire de l’alcool. La fameuse richesse de ce pays musulman présente un tableau trompeur de leur situation en matière de Droits de l’Homme.

En application du bizarre système d’apartheid de la Malaisie, tous les citoyens reçoivent à l'âge de 12 ans une carte d'identité appelée « MyKad ». Cette carte mentionne la race et la religion du titulaire, données qui sont tenues à jour par le « National Registration Department » (NRD). Tous les Malais sont automatiquement considérés musulmans.

La loi ne permet à aucun musulman de se convertir de l'Islam à une autre religion. Les tribunaux islamiques (tribunaux d’application de la Charia) sont seuls compétents pour les questions telles que l'apostasie, le mariage etc. Le NRD ne reconnaît pas les conversions de l'islam à une autre religion, à moins de produire un arrêt d’un tribunal islamique l’autorisant. Et jusqu'ici, ces tribunaux ont toujours refusé aux Musulmans d’apostasier. Des convertis célèbres comme Lina Joy et Kamariah Ali bataillent toujours contre les tribunaux pour que leurs soient reconnus le droit d’être "non musulmans". Un tel droit n'existe pas en Malaisie. L'article 11 de la constitution du pays déclare que quiconque peut pratiquer la religion de son choix. Toutefois depuis 1988, un amendement (1A) à l'article 121 a été fait, qui a déclaré que les tribunaux civils n'ont aucune compétence sur « n'importe quelle matière » qui relève de la juridiction des tribunaux islamiques.

La majeure partie des 13 États de la fédération de Malaisie ont adoptés la « Control and Restriction Bill » qui prévoit une amende de 10.000 ringits ($2.653) ou une peine d’un an de prison pour ceux qui « persuadent, invitent un musulman à quitter l'islam pour une autre religion. » Le 23 août, une semaine avant la fête de l'indépendance, Mohamed Nazri Aziz (2) , « Ministre auprès du Premier ministre » au sein du Cabinet du Premier ministre, ordonnait que l’application de la « loi constitutionnelle » qui interdit de propager d’autres religions que l’islam parmi les musulmans, soit renforcée dans tout le pays.

Dans ce pays présenté comme soi-disant moderne par rapport aux restes des pays musulmans, la religion est une affaire d’État qui est du ressort des gouvernements des États respectifs (de la fédération). Et ceux qui a critiquent l'Islam sont poursuivis en justice en application du « Sedition Act » ! Les peines prévues en cas de transgression du Sedition Act peuvent aller jusqu’à trois ans de prison avec une amende additionnelle pouvant s’élever jusqu'à 5.000 ringits ou 1.350$.

Confronté à l’islamisation croissante, l’islam radical avance dans ce pays, et les extrémistes exigent aujourd’hui que l’on retire les crucifix et détruise les statues chrétiennes dans les écoles des missions. La loyauté des écoles des missions a été mise en doute sur base de l’allégation sans fondement qu’elles refusent d’observer le congé de l’Aid el fitr et de fermer les écoles pendant cette fête. On a même proféré l’absurde accusation que les écoles des missions étaient administrées depuis l’étranger par les églises, y compris le Vatican.

Depuis son ralliement à l’islam au XVe siècle - pour des raisons économiques avant tout - la Malaisie a toujours été ouverte et tolérante envers les autres religions. Tout ne va pourtant plus de soi ! Depuis quelques années, le pays affronte une radicalisation croissante de l’islam politique. Certains musulmans rêvent en effet d’instaurer à l’ombre des palmiers une république islamique basée sur le modèle iranien.

Actuellement, deux États (sur treize que compte la fédération) sont aux mains du PAS, parti islamiste d’opposition. Piaffant aux portes du pouvoir, le parti a déjà rédigé un projet d’État islamique pour la Malaisie, fruit d’un équilibre complexe entre les partisans d’une république islamique totale et ceux qui souhaitent ménager l’importante fraction non musulmane de la population. Les prochaines échéances s’annoncent à haut risque pour la tolérante Malaisie.

Mais pour commencer, il parait que les extrémistes dans ce pays ont déjà réussi à faire un retour en force en imposant la loi musulmane, la Charia Ainsi des coups de fouet pour l’usage d’alcool sont de plus en plus courants dans ce pays. Et la police religieuse sévit partout aujourd’hui au Putra Center de Kuala Lumpur.

Ftouh Souhail,
Tunis

(1) Démographiquement, les Malais forment 50,8% des 26 millions d’habitants, suivis de 23,8% de Chinois, de 10,9% d’indigènes, de 7,1% d’Indiens et de 6,8% de citoyens non malaisiens. En termes de religions, 60% de la population est musulmane, avec 19,2% de bouddhistes, 9,1% de chrétiens, 6,3% d’hindous et 2,6% de confucéens (taoïstes). Les autres fois représentent seulement 2.8% du total démographique.

La Fédération de Malaisie est composée d’une péninsule (au sud de la Thaïlande) et des États de Sabah et Sarawak, au nord de l’île de Bornéo, qu’elle partage avec l’Indonésie. La Malaisie est relativement riche et moderne par rapport à ses voisins du Sud-Est asiatique.