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21 septembre 2018

Quand le bikini était à la mode en Iran


Une pièce unique brodée de soie et de laine, datant du XIXe siècle, est exposée au musée Holburne en Angleterre dans le cadre de l'exposition « Bath to Baghdad » dédiée à l'art islamique et persan. La collection d'objets insolites a été rapportée par la pionnière Ellen Tanner lors de ses voyages au Moyen-Orient.

Un somptueux haut de bikini datant XIXe siècle est exposé en Grande Bretagne dans la ville de Bath. La pièce a été ramenée par la pionnière Ellen Tanner (1847-1937), première femme a voyagé en solo, lors sa tournée au Moyen-Orient dans les années 1890. Le maillot et d'autres objets fabuleux rapportés de ses voyages sont regroupés dans l'exposition « Bath to Baghdad » dédiée à l'art islamique et persan au musée de Holburne situé à Bath en Angleterre, jusqu'au 21 octobre 2019.

Une collection d'objets séculaires

Ellen Tanner a acheté le vêtement brodé de laine et de soie dans un marché de l'Iran moderne, alors qu'elle traversait la région à cheval accompagnée de deux guides. Sa collection d'objets séculaires est composée de vases en métal, sculptures, tasses émaillées, cartes à jouer laquées, et de textiles qu'elle a achetés dans les bazars de Shiraz, Isfahan et Kerman. Catrin Jones, commissaire de l'exposition a dû procéder à un nettoyage du bikini dont les paillettes étaient ternies. « Nous ne voulions pas que le tout soit aussi beau que neuf - nous voulions montrer qu'il avait été porté », dit-elle. Le vêtement aurait été porté à la maison et « pas au bazar », ajoute-elle. Parmi les autres œuvres restaurées figurait un paon en fer forgé tellement corrodé que le musée à découvert par la suite qu'il était incrusté de fil d'or et d'argent.
Catrin Jones souhaitait monter cette exposition depuis son arrivée au musée de Holburne, il y a quatre ans. Environ 50 000 livres ont été collectés grâce à une campagne de crowdfunding pour couvrir les coûts de conservation, d'exposition et de publication. « Nous avons pu conserver plus de la moitié de la collection de 85 pièces », explique-t-elle. Avec cette exposition inédite, le musée espère s'ouvrir sur le monde.

Somaya Aqad,

Le Figaro, 5 août 2018