Pour notre émission de dimanche
prochain, il sera question d'Israël et de ses voisins arabes. Mon invité sera Samy
Bochner. Il est avocat à Paris, mais surtout très actif dans le domaine de la
coopération franco-israélienne : administrateur de la chambre de commerce
France-Israël ; originaire de Lille où il a été conseiller municipal, il a œuvré
pour le jumelage de cette ville avec Safed. Son livre, édité aux éditions
BibliEurope, a un titre assez long et un peu mystérieux : "1916-1917 : des
accords Sykes-Picot à la déclaration Balfour. Iconoclastie du Moyen-Orient
(2016-2017)".
Parmi les questions que je
poserai à Samy Bochner :
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Pourquoi avez-vous choisi ce titre ? Et
comment définissez vous ce terme "d'iconoclastie", que ne j'ai pas trouvé
dans le dictionnaire ?
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J'ai trouvé votre livre paradoxal. D'un côté
on lit une réelle espérance de paix et de coopération régionale, vous écrivez
dès l'introduction : "nous sommes à l'aube d'une ère nouvelle où paix et
messianisme vont de pair avec la révolution scientifique". Vous affirmez
les droits politiques et historiques du peuple juif, ce qui est bien ; mais
avec une position très dure concernant les Palestiniens de Judée Samarie, en
gros vous êtes pour une annexion totale. Pourquoi cette contradiction ?
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A propos des accords Sykes-Picot, vous avez
reproduit le texte complet de ces accords, que vous avez trouvé au Ministère des
Affaires Etrangères : quel était le contexte, historique et politique dans la
région ? Qui étaient ces négociateurs français et anglais et qu'avaient-ils
prévu? pour l'après-guerre? pour le devenir des populations arabes du
Proche-Orient parce qu'il n'y est pas question des aspirations nationales du
peuple juif ?
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Même si on considère que les droits nationaux
du peuple juif ont été reconnus par la Communauté internationale, toutes les
résolutions depuis la déclaration Balfour jusqu'à la déclaration d'indépendance
d'Israël, évoquent l'égalité des droits pour toutes les populations, y compris
les Arabes ; or les Palestiniens de Cisjordanie ne sont pas des citoyens
reconnus, ils n'ont pas les mêmes droits que les Israéliens, que répondez-vous
à cela ?
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En ce qui concerne la Jordanie, j'ai noté un
discours paradoxal : d'un côté, vous la présentez comme un Etat artificiel,
dont la séparation du mandat britannique aurait privé les Juifs d'un vaste
territoire ; vous dites que depuis qu'elle a renoncé à la Cisjordanie en 1988,
elle n'y a aucun droit ; mais en même temps vous envisagez ce pays comme le
futur état palestinien. Or à la fin des années 80, Shimon Peres avait presque
signé un accord avec le Roi Hussein pour en gros le retour aux frontières de
1967, Itshak Shamir n'a-t-il pas eu tort de saboter ce projet ? Et ensuite,
cela ne résoudrait pas la question des Palestiniens vivant en dehors ?
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Il y a un défi terrible à relever pour tous
les Israéliens comme pour leurs voisins, c'est celui de la démographie,
rappelons deux chiffres : la population a été multipliée par 10 en Israël même
; dans la bande de Gaza, il y a 5.000 habitants au kilomètres carré, et ils
seront plus de deux millions dans quatre ans. Pourtant, dites-vous, on peut
envisager un Etat séparé pour Gaza : pourriez-vous expliquer comment ?
Une discussion passionnante, car comme vous l'aurez
compris je ne partage pas toutes les positions de ce nouvel invité : soyez
nombreux à l'écoute !
J.C