C’est une information capitale pour l’avenir démographique d’Israël ; mais comme tout ce qui concerne les « temps longs », chers au grand historien Fernand Braudel, elle passe inaperçue par rapport aux feux de la rampe imposés par l’actualité, et elle reste donc transparente pour les observateurs à œillères idéologiques ...
Résumons ce que l’on sait déjà : la minorité arabe de l’état hébreu a un taux de natalité nettement supérieur à celui de la majorité juive ; donc même en cas de retrait total des territoires palestiniens (et le gouvernement israélien s’y dirige à grands pas, puisque 90 % de la Cisjordanie sera évacué en 2010 dans le cadre du « plan de convergence »), le caractère juif du pays risque d’être remis en question par la démographie. Partant de là, deux catégories d’observateurs opposées vont trouver de l’eau pour leur moulin et jouer aux prophètes de malheur : les antisionistes avoués ou honteux vous diront que décidément, Israël est condamné à n’être qu’une « parenthèse de l’Histoire » ; les Israéliens de l’opposition de droite (et singulièrement, Benjamin Netanyahou qui en a parlé régulièrement), diront - de manière plus ou moins directe - qu’il faudra contraindre au départ cette dangereuse cinquième colonne !
Ce sujet des Arabes israéliens avait été le thème d’une émission marquante avec Nissim Zvili, ancien ambassadeur à Paris (voir ici le compte-rendu). Et les auditeurs avaient pu, ainsi, entendre beaucoup de réalités mal connues (par exemple l’inflation des chiffres, due au comptage systématique de la population arabe de Jérusalem Est ; ou l’oubli de l’immigration de dizaines de milliers de Palestiniens jusqu’en 2000).
Mais voici des chiffres intéressants, tirés d’une étude tout à fait sérieuse publiée dans le journal « Haaretz » en date du 16 juin (lire l'article complet en anglais). Le journal libanais « l’Orient - Le Jour » a trouvé l’information importante, puisqu’il en donne un résumé, cette fois en langue française, et que je reproduis ci-dessous :
« Le taux de natalité des Arabes israéliens a enregistré une baisse continue depuis cinq ans, selon une étude publiée hier par le quotidien israélien Haaretz. Le nombre de naissances pour mille habitants a baissé de 11 % au sein de la population musulmane, qui représente plus de 80 % de la minorité arabe, passant de 37,5 à 33,2 pour mille entre 2000 et 2004, selon des données officielles reprises par cette étude. Dans la même période, le nombre de naissances augmentait légèrement au sein de la majorité juive, passant de 18,7 à 19,2 pour mille.Cette baisse de la natalité s’explique par une augmentation du niveau de vie de la minorité arabe, bien qu’il reste nettement inférieur à celui de la majorité juive. »
Intéressant, non ? Si on revient à la logique des « temps longs », on constate que ce taux de natalité était de 9 enfants par femme chez les Arabes israéliens dans les années 60 ... Moralité : les extrapolations ne sont valables qu’à paramètres constants - mais est-il nécessaire d’avoir fait des études d’ingénieur pour le comprendre ?
J.C
Ce sujet des Arabes israéliens avait été le thème d’une émission marquante avec Nissim Zvili, ancien ambassadeur à Paris (voir ici le compte-rendu). Et les auditeurs avaient pu, ainsi, entendre beaucoup de réalités mal connues (par exemple l’inflation des chiffres, due au comptage systématique de la population arabe de Jérusalem Est ; ou l’oubli de l’immigration de dizaines de milliers de Palestiniens jusqu’en 2000).
Mais voici des chiffres intéressants, tirés d’une étude tout à fait sérieuse publiée dans le journal « Haaretz » en date du 16 juin (lire l'article complet en anglais). Le journal libanais « l’Orient - Le Jour » a trouvé l’information importante, puisqu’il en donne un résumé, cette fois en langue française, et que je reproduis ci-dessous :
« Le taux de natalité des Arabes israéliens a enregistré une baisse continue depuis cinq ans, selon une étude publiée hier par le quotidien israélien Haaretz. Le nombre de naissances pour mille habitants a baissé de 11 % au sein de la population musulmane, qui représente plus de 80 % de la minorité arabe, passant de 37,5 à 33,2 pour mille entre 2000 et 2004, selon des données officielles reprises par cette étude. Dans la même période, le nombre de naissances augmentait légèrement au sein de la majorité juive, passant de 18,7 à 19,2 pour mille.Cette baisse de la natalité s’explique par une augmentation du niveau de vie de la minorité arabe, bien qu’il reste nettement inférieur à celui de la majorité juive. »
Intéressant, non ? Si on revient à la logique des « temps longs », on constate que ce taux de natalité était de 9 enfants par femme chez les Arabes israéliens dans les années 60 ... Moralité : les extrapolations ne sont valables qu’à paramètres constants - mais est-il nécessaire d’avoir fait des études d’ingénieur pour le comprendre ?
J.C