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05 juin 2005

La musique adoucit les moeurs !

 
Musiciens juifs tunisiens
Fusain et lavis sur papier, Eugène Burnand (1850-1921), école suisse

Une toile sur la Toile
- juin 2005

Passionné par « l’Orientalisme » sous toutes ses formes, j’aurai le plaisir d’agrémenter mon « blog » par des copies d’œuvres anciennes ou récentes, illustrant les pays évoqués. Plaisir multiple avec ce dessin, puisqu’il évoque à la fois ma Tunisie natale, la musique qui est toujours associée à la fête dans nos traditions, et un domaine de création partagée entre Juifs et Musulmans ! Les trois Pays du Maghreb ont vu s’illustrer pendant des siècles des groupes orchestraux autour de « l’école andalouse » (surtout au Maroc et en Algérie, plus particulièrement à Constantine), ou avec une tonalité plus proche de la musique orientale du Machrek (essentiellement en Tunisie). 

Nous avions au début de « Rencontre » consacré plusieurs émissions à cette tradition, en invitant notamment à deux reprises (1998 et 1999) Simon Elbaz, musicien, et Rachid Aous, producteur du premier CD de « Matrouz », composition originale mêlant des chansons en hébreu et en arabe. Nous avions aussi évoqué Enrico Macias et son voyage avorté en Algérie, en avril 2000 avec Sheherazade Hadid, journaliste algérienne. Oui, la musique adoucit les mœurs et réunit les cœurs, c’est bien pourquoi la fréquence juive de Paris compte un auditoire musulman régulier pour les émissions consacrées à cet art, avec parfois des appels du public. « Judaïques FM » s’illustre en la matière, avec l’émission « La fête orientale » de Maurice Azoulay le samedi soir, et « L’Andalouse », produite par Sammy Ghozlan un dimanche soir sur deux. Oui, la musique ouvre les portes des âmes, c’est bien pourquoi les intégristes les plus fanatiques l’ont toujours interdite, ainsi les horribles Talibans lorsqu’ils régnaient à Kaboul. Le monde arabe vient de produire à Beyrouth sa première « Star académie », et le vainqueur a été, ironiquement, un ressortissant d’Arabie saoudite, un des états les plus fermés à la modernité ! Le journal « Libération » vient de publier le portrait de Hicham Abdel Rahman, jeune saoudien de 24 ans brutalement métamorphosé en star par des millions de jeunes de son pays, qui ont voté par téléphone pour l’élire. Et ce, au grand dam de la « police des mœurs » locale, qui l’a condamné à resté cloîtré à domicile, en attendant une tournée triomphale.

J.C