Le premier ministre islamiste turc, Recep Tayyip Erdogan a menacé mercredi 17 mars 2010 de virer 100.000 arméniens de son pays en réponse à la reconnaissance par la Suède et les États-Unis du génocide arménien perpétré en 1915 par les soldats de l'empire Ottoman. La Turquie continue d'exiger de la communauté internationale de ne pas qualifier ce massacre de « génocide ». Elle avait même rappelé le mois dernier les ambassadeurs suédois et américain.
Les Arméniens de Turquie, après la fondation officielle de l'État turc en 1923 par Mustafa Kemal Ataturk, pour la plupart survivants du génocide arménien de 1915-1916, vivent actuellement principalement à Istanbul (60%), mais aussi dans d'autres villes, notamment à l'est du pays. Il reste quelques résidus d'implantation arménienne, notamment près d'Antioche (village de Vakif) et, plus au nord, autour de Van, un des centres spirituels de l'Arménie historique (église d'Aghtamar). Au total 100.000 Arméniens vivraient en Turquie. Ce nombre ne prend pas en compte les Hémichis, musulmans arménophones.
Le peuple arménien s'était établi historiquement depuis des millénaires dans l'est de l'Asie mineure et au sud du Caucase. Mais, au XIe siècle, les Turcs, venus d'Asie centrale, s'imposèrent sur cette région et fondèrent ultérieurement l'Empire ottoman. Les Arméniens devinrent alors une minorité de plus en plus en proie à des discriminations. Durant la Première Guerre mondiale, la majeure partie des Arméniens fut victime d'une politique de massacres et de déportations organisée par le gouvernement des « Jeunes Turcs ». À la fin de la guerre, l'Empire ottoman est démembré et laisse la place à la Turquie moderne.
Les Arméniens de Turquie sont aujourd’hui pris en otages par le gouvernement islamiste d’Ankara qui pourra déclencher à tout moment un exode massif de cette population chrétienne, une expropriation de leurs biens et ordonner la fermeture définitive des institutions arméniennes. Cette menace de la part de Recep Tayyip Erdogan va faire apparaître la question arménienne au grand jour et engendrer un vaste mouvement de sympathie envers les populations arméniennes, et peut être même élargir la reconnaissance du génocide au niveau international.
Ces derniers mois, les observateurs notent une dangereuse radicalisation du gouvernement. Le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis le 11 mars 2003, est à la tête d’un gouvernement islamiste. Au moment de prendre le pouvoir, Erdogan avait voulu tempérer l’islamisme de sa mouvance politique et rassurer les observateurs étrangers en disant que son parti (AKP, le Parti de la Justice et du Développement) était à l’islam ce que les démocrates-chrétiens (en Allemagne ou en Italie) étaient au christianisme. Une sorte de mouvement démocrate musulman. Son but, éviter d’être confondu avec des islamistes fondamentalistes. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de proposer une loi sur l’adultère pour criminaliser l’infidélité conjugale, projet qu’il avait vite abandonné après de nombreuses protestations.
Aujourd’hui le gouvernement turc prône l'expulsion des chrétiens pour renforcer encore les islamistes au pays. Cela est un signal de radicalisation rampante dans ce pays, comme dans d’autres pays musulmans, de nature à fermer définitivement la porte à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Cette nouvelle provocation de l'homme fort de Turquie (pays à écrasante majorité musulmane) démontre - si besoin était - que la Turquie actuelle est très exactement l’État continuateur de l’Empire ottoman totalitaire et qu’elle n’a absolument pas renoncé à son projet de purification ethnique. Les Kurdes sont bien placés pour le savoir.
Il ne faut pas non plus être aveugle à l'intolérance morbide de ce gouvernement envers les juifs en Turquie, qui font face à une remontée inquiétante de l’antisémitisme.
Ftouh Souhail,
Tunis
Note :
Le rapprochement entre la Turquie et les pays de l’axe du Mal, et les sérieuses tensions dans les relations entre Ankara et Jérusalem pourraient aussi avoir des effets collatéraux au sein de la communauté juive turque. Voir article Danny Benely - HAMODIA
Les Arméniens de Turquie, après la fondation officielle de l'État turc en 1923 par Mustafa Kemal Ataturk, pour la plupart survivants du génocide arménien de 1915-1916, vivent actuellement principalement à Istanbul (60%), mais aussi dans d'autres villes, notamment à l'est du pays. Il reste quelques résidus d'implantation arménienne, notamment près d'Antioche (village de Vakif) et, plus au nord, autour de Van, un des centres spirituels de l'Arménie historique (église d'Aghtamar). Au total 100.000 Arméniens vivraient en Turquie. Ce nombre ne prend pas en compte les Hémichis, musulmans arménophones.
Le peuple arménien s'était établi historiquement depuis des millénaires dans l'est de l'Asie mineure et au sud du Caucase. Mais, au XIe siècle, les Turcs, venus d'Asie centrale, s'imposèrent sur cette région et fondèrent ultérieurement l'Empire ottoman. Les Arméniens devinrent alors une minorité de plus en plus en proie à des discriminations. Durant la Première Guerre mondiale, la majeure partie des Arméniens fut victime d'une politique de massacres et de déportations organisée par le gouvernement des « Jeunes Turcs ». À la fin de la guerre, l'Empire ottoman est démembré et laisse la place à la Turquie moderne.
Les Arméniens de Turquie sont aujourd’hui pris en otages par le gouvernement islamiste d’Ankara qui pourra déclencher à tout moment un exode massif de cette population chrétienne, une expropriation de leurs biens et ordonner la fermeture définitive des institutions arméniennes. Cette menace de la part de Recep Tayyip Erdogan va faire apparaître la question arménienne au grand jour et engendrer un vaste mouvement de sympathie envers les populations arméniennes, et peut être même élargir la reconnaissance du génocide au niveau international.
Ces derniers mois, les observateurs notent une dangereuse radicalisation du gouvernement. Le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis le 11 mars 2003, est à la tête d’un gouvernement islamiste. Au moment de prendre le pouvoir, Erdogan avait voulu tempérer l’islamisme de sa mouvance politique et rassurer les observateurs étrangers en disant que son parti (AKP, le Parti de la Justice et du Développement) était à l’islam ce que les démocrates-chrétiens (en Allemagne ou en Italie) étaient au christianisme. Une sorte de mouvement démocrate musulman. Son but, éviter d’être confondu avec des islamistes fondamentalistes. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de proposer une loi sur l’adultère pour criminaliser l’infidélité conjugale, projet qu’il avait vite abandonné après de nombreuses protestations.
Aujourd’hui le gouvernement turc prône l'expulsion des chrétiens pour renforcer encore les islamistes au pays. Cela est un signal de radicalisation rampante dans ce pays, comme dans d’autres pays musulmans, de nature à fermer définitivement la porte à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Cette nouvelle provocation de l'homme fort de Turquie (pays à écrasante majorité musulmane) démontre - si besoin était - que la Turquie actuelle est très exactement l’État continuateur de l’Empire ottoman totalitaire et qu’elle n’a absolument pas renoncé à son projet de purification ethnique. Les Kurdes sont bien placés pour le savoir.
Il ne faut pas non plus être aveugle à l'intolérance morbide de ce gouvernement envers les juifs en Turquie, qui font face à une remontée inquiétante de l’antisémitisme.
Ftouh Souhail,
Tunis
Note :
Le rapprochement entre la Turquie et les pays de l’axe du Mal, et les sérieuses tensions dans les relations entre Ankara et Jérusalem pourraient aussi avoir des effets collatéraux au sein de la communauté juive turque. Voir article Danny Benely - HAMODIA