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27 août 2005

Des femmes courageuses


Le 30 janvier dernier mon invitée fut Safia Lebdi, vice-présidente de l’association « Ni putes ni soumises ». Une manière pour « Rencontre » de rendre hommage à ces femmes courageuses (ce fut d’ailleurs le titre choisi pour présenter ce numéro).

Le combat pacifique de "ni putes ni soumises" (voir le site en lien permanent) a brisé le mur de silence qui recouvrait la condition d’un grand nombre de femmes musulmanes des cités, victimes de violences morales et physiques. Après la mort atroce de la jeune Sohane, brûlée vive à Vitry en 2002 parce qu’elle refusait de se soumettre à la loi d’un petit caïd de banlieue, cette association a posé sur la place publique ce problème refoulé par la République, en organisant une grande marche à travers toute la France en février-mars 2003, marche constitutive du mouvement. Organisation sœur d’« SOS Racisme », elle a aussi travaillé et lutté pour l’intégration des jeunes d’origine maghrébine ou africaine, une intégration non encore pleinement réalisée, ce que comprend enfin notre pays après hélas une longue période de déni. Du courage, il leur en a fallu aussi beaucoup, pour dénoncer de façon extrêmement claire la montée en France d’un antisémitisme nouveau, véhiculé par un islamisme, minoritaire mais très dangereux qui manipule une partie des jeunes d’origine maghrébine. Et enfin, femmes courageuses elles le sont aussi, en étant membres d’une association qui soutient une paix de compromis entre Israéliens et Palestiniens, paix fondée sur la coexistence de deux états viables (voir également en lien le site du collectif "deux peuples - deux états" dont « ni putes ni soumises » fait partie des membres fondateurs).

J’avais eu la chance l’année précédente d’écouter Fadela Amara, leur présidente, présenter ses analyses devant la « commission pour les relations avec les Musulmans » du CRIF, à laquelle j’ai le plaisir de participer. Grippée, elle fut remplacée avec brio par sa jeune vice-présidente que j’ai reçue à Judaïques F.M, et avec laquelle nous avons eu une discussion passionnante en abordant presque tous les sujets, du « foulard islamique » au personnage du « grand frère » dans les cités, en passant par la fracture du front antiraciste depuis le retour des violences entre Juifs et Arabes.

J.C