Albert Naccache
Nous allons poursuivre
avec Albert Naccache l’entretien diffusé le 2 juin à propos de son dernier livre, « Hamas et
Hezbollah de France », publié aux Editions Saint Léger. Pour rappel,
après avoir eu une carrière très riche d’ingénieur et de manager, il a écrit
plusieurs ouvrages qui tournent tous autour de l’Histoire juive et du conflit
israélo-arabe. Pour rappel aussi, son ouvrage impressionnant de 370 pages, a
été écrit après la consultation de milliers de textes qu’il a analysés, triés,
et dont il nous propose des extraits éclairants. La dernière fois, nous avons
fait des rappels sur ces organisations terroristes engagées pour détruire
Israël, on a évoqué les conflits passés et leurs répercussions en France, et on
a parlé aussi du traitement médiatique de ces guerres. Cette fois ci, nous
allons parler des réseaux et soutiens français du Hamas et du Hezbollah, qui
sont à la fois divers et très actifs.
Parmi les questions que je
poserai à Albert Naccache :
-
Vous dites tout à fait à la fin du livre :
« j’ai été écœuré pendant ma recherche par l’atmosphère de haine
rencontrée à la lecture de nombreux articles ». Votre travail n’en est que
plus méritoire, n’avez-vous pas été déprimé par toutes ces lectures ?
-
Votre chapitre 3 est intitulé « HHF
organisations et actions en France », HH comme Hamas et Hezbollah. Vous
soulignez les points communs entre les deux organisations terroristes mais vous
n’insistez pas sur le clivage Sunnite/Chiite, qui a isolé le Hezbollah dans le
monde arabe. Toutes les mouvances islamistes françaises sont plutôt dans le
sillage des Frères Musulmans, les musulmans de France sont sunnites dans leur
majorité, et soutenir le Hezbollah ne les dérange pas ?
-
Vous avez découpé les soutiens du Hamas et du
Hezbollah en deux groupes. Le premier, ce sont les soutiens ouverts. Il y a les
représentants de ces organisations en France – mais si elles sont considérées
comme terroristes, pourquoi les autorités les tolèrent ? Vous y ajoutez
les soutiens inconditionnels, et les compagnons de route. Et puis, il y a le
deuxième groupe, ceux qui dites-vous sont hypocrites car ils propagent un
antisionisme radical tout en ne le reconnaissant pas : pourriez–vous
donner des exemples tirés de ce classement ?
-
En ce qui concerne le deuxième groupe, vous
apportez une note d’humour avec ce vous appelez le « jeu des 7
familles » : diplomates et anciens du Quai d’Orsay, universitaires et
chercheurs, journalistes politiques, etc. Vous avez mis à l’index l’IREMMO,
« Institut de recherche et d’études Méditerranée et
Moyen-Orient » : pourquoi ? A propos de l’IRIS et de Pascal
Boniface, est-ce que leur hostilité à Israël ne s’explique pas par une
hostilité contre les Etats-Unis et une complaisance pour l’Iran ?
-
Je vous suis reconnaissant, - alors que trop
souvent la communauté juive fait une fixation sur ce qu’on appelle « les
islamo-gauchistes » -, d’avoir souligné la vieille tradition antisioniste
de l’extrême-droite, d’avoir parlé des « rouges bruns », de Soral,
etc. Est-ce qu’aujourd’hui, justement, on n’assiste pas, et bien au-delà de la
haine d’Israël, à une radicalisation qui unit les extrêmes ?
L’antisionisme radical est-il un symptôme ou un vrai catalyseur ?
Un livre plein d’enseignements, et aussi bien
inquiétant tant les soutiens aux pires ennemis d’Israël sont nombreux et divers
dans notre pays : soyez nombreux à l’écoute !
J.C