Deux hauts fonctionnaires américains à Jérusalem ces jours derniers, Benyamin Netanyahou et Ehoud Barak invités à Washington par Barak Obama. Tous signes qui indiquent les inquiétudes de la première puissance du monde concernant le Moyen-Orient.
Obama ne veut absolument pas qu’Israël attaque l’Iran et il emploie tous les moyens pour le convaincre de ne pas prendre l’initiative d’une conflagration dans la région. Il ne veut absolument pas être entrainé dans un nouveau conflit en pleine année électorale, après les expériences pour le moins peu probantes en Irak et en Afghanistan. D’autant que l’hypothèse d’une nouvelle guerre froide se profile à l’horizon alors que la Russie entend reprendre ou prendre un rôle majeur en Méditerranée et soutiendra jusqu’au bout dans cette optique son allié Bachar El Assad qui a mis à la disposition de ses navires la base de Tartous lui permettant de prendre pied dans la région.
Et si son grand, son unique allié interdit cette opération, l’état Juif est obligé de se plier. Je ne vois pas le gouvernement israélien envoyer ses avions et ses missiles sur l’Iran sans le feu vert et le soutien des États-Unis.
Le New York Times estime qu’une telle entreprise nécessiterait une centaine d’avions et plus de ravitailleurs en vol que n’en possède Israël et que les résultats sur les sites nucléaires iraniens, souvent enfouis à une grande profondeur sous terre, risquent de ne pas être évidents.
L’Union européenne étant aussi très réticente, l’hypothèse la plus vraisemblable est une pression accrue d’Israël sur les Occidentaux pour renforcer les sanctions contre l’Iran et la poursuite de la guerre secrète telle qu’elle est menée actuellement avec un soutien accru aux forces anti-Ahmadinejad, les actions de sabotage et de commandos, les éliminations ciblées et la guerre informatique dans laquelle les Israéliens excellent et qui risque de faire très mal à leur ennemi. De telles opérations pourraient avoir l’aval de l’opposition iranienne, alors qu’une attaque frontale verrait le peuple entier soudé pour défendre sa patrie comme l’a laissé entendre le fils du dernier Shah.
Outre les réticences américaines, Il y a donc la crainte que tel Nasser après sa défaite cinglante dans la guerre des six jours, Ahmadinejad puisse s’en sortir sur le plan national et le plan international, et que se renforce au lieu d’être détruite la main mise des Ayatollahs sur le pays.
Ceci sans parler des nombreuses destructions et des nombreuses victimes qu’entrainerait une confrontation entre Israël et l’Iran.
On peut alors se demander si ces bruits de bottes que répercutent à loisir la presse et certaines personnalités israéliennes ne seraient que de l’intox pour forcer à agir maintenant un président américain qui aura les mains libres s’il est réélu en novembre prochain pour conduire à se guise sa politique moyen-orientale ?
En conclusion, je dirai comme ma grand-mère : Que Dieu rapproche le bien et éloigne le mal.
André Nahum
Judaïques FM, le 22 février 2012