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25 avril 2010

Emission : « Des racines et des Ailes », numéro spécial Tunisie, mercredi 28 avril

Sidi Bou Saïd, le panorama

Pour son 265e numéro, le magazine « Des racines et des Ailes » installe son plateau en Tunisie. Cette émission réalisée depuis le musée du Bardo à Tunis et le palais du baron d'Erlanger à Sidi Bou Saïd, proposera quatre reportages : L'héritage de Carthage - Au coeur de la médina - Tunis, Art nouveau - Entre oasis et désert.

Le Mercredi 28 avril 2010 à 20h30 (heure de Paris) on parlera de Carthage. Cette ville est réputée pour son palais archéologique qui demeure intact jusqu'à aujourd'hui, en dépit d'une extension urbaine importante depuis le siècle passé. L'ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d'Afrique proconsulaire, est aujourd'hui une banlieue huppée de Tunis regroupant de nombreuses résidences d'ambassadeurs. Le site archéologique de Carthage, dispersé dans la ville moderne, est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979. Dominé par la colline de Byrsa qui était le centre de la cité punique, il se distingue par la silhouette massive de la cathédrale Saint-Louis édifiée à l'emplacement présumé de la sépulture du roi Louis IX de France qui y mourut au cours de la huitième croisade. Forte de son héritage historique, Carthage se développe et devient une vaste banlieue résidentielle de Tunis autour du palais présidentiel. Toutefois, le développement rapide de la ville moderne risquant de détruire à jamais les vestiges, de grands archéologues tunisiens ont alerté l'opinion et l'Unesco a lancé une vaste campagne internationale. La difficulté pour le visiteur réside aujourd'hui dans l'extrême dispersion des vestiges, même si certains pôles peuvent être distingués. Jusqu'à la redécouverte de Carthage au XIXème siècle, les ruines sont pillées pour ses marbres afin de construire, en Afrique comme en Europe, des édifices publics ou religieux. À l'époque des conquêtes arabes, Carthage est en proie aux épidémies. Les Arabes prennent la ville en 698 mais lui préfèrent Tunis, la cité voisine, qui donne son nom au pays, celui d'Afrique désignant désormais le continent entier. Carthage ne connaît plus jamais sa gloire d'autrefois.

L’émission « Des racines et des Ailes » passera ensuite à la médina de Tunis .Ce quartier est aussi inscrit depuis 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco. Fondée en 698 autour du noyau initial de la mosquée Zitouna, elle développe son tissu urbain tout au long du Moyen Âge. Devenue capitale d'un puissant royaume à l'époque hafside, foyer religieux et intellectuel et grand centre économique ouvert sur le Proche-Orient, le Maghreb, l'Afrique et l'Europe, elle se dote de nombreux monuments où se mêlent les styles de l'Ifriqiya aux influences andalouses et orientales, mais qui empruntent également certaines de leurs colonnes ou leurs chapiteaux aux monuments romains ou byzantins. Ce patrimoine architectural est également omniprésent dans les maisons de particuliers et les petits palais des personnalités officielles, aussi bien que dans le palais du souverain à la kasbah. Avec une superficie de 270 hectares (plus 29 hectares pour le quartier de la kasbah) et plus de 100 000 habitants, la médina représente le dixième de la population tunisoise et le sixième de la surface urbanisée de l'agglomération.

Le domaine bâti est caractérisé en général par l'accolement de grandes parcelles (600 m2 environ) avec des maisons prestigieuses telles que le Dar Othman (début du XVIIe siècle), le Dar Ben Abdallah (XVIIIe siècle), le Dar Hussein, le Dar Chérif ainsi que d'autres maisons plus ou moins vastes et richement décorées (2).Au début du XXIème siècle, la médina est ainsi l'un des ensembles urbains traditionnels les mieux préservés du monde arabe. Les principaux outrages qu'a subi la médina remontent à l'époque suivant l'indépendance du pays avec la destruction de l'enceinte et la précarisation de l'habitat (mais aussi le manque de propreté). La médina regroupe la plupart des grandes mosquées de la capitale. La principale d'entre elles, la mosquée Zitouna, bâtie en 732 au coeur de la médina puis entièrement rebâtie en 864, a aussi été pendant longtemps un important lieu de culture et de savoir en abritant les locaux de l'Université Zitouna jusqu'à l'indépendance de la Tunisie. Il accueille encore les cérémonies marquant les principales dates du calendrier musulman. On y trouve aussi la mosquée de la Kasbah, fondée en 1230 et pratiquant le rite hanéfite depuis 1584, se distingue surtout par la coupole en stalactites précédant le mihrab, ainsi que par son minaret qui rappelle celui de la Koutoubia de Marrakech et qui est le plus haut de la ville. On tombe ici sur la mosquée Youssef Dey qui fonctionne d'abord comme oratoire avant de devenir une véritable mosquée en 1631.Un décret beylical de 1926 fait de cette mosquée une annexe de l'Université Zitouna où l'enseignement est dispensé jusqu'à son transfert dans de nouveaux locaux à l'aube de l'indépendance. En plus de la mosquée Hammouda-Pacha, construite en 1655, qui est la deuxième mosquée de rite hanéfite construite à Tunis, on trouve la mosquée Sidi Mahrez qui est la plus grande mosquée de ce type dans le pays. Construite en 1692, elle est d'inspiration ottomane et rappelle la mosquée Süleymaniye. Enfin la mosquée Saheb Ettabaâ, bâtie entre 1808 et 1814, est la dernière mosquée construite à Tunis par les Husseinites avant le protectorat français.

L’émission « Des racines et des Ailes » comportera un troisième reportage sur l’Art Nouveau en Tunsie. En cette fin du XIXe siècle, Tunis possède la vivacité spontanée d’un creuset d’ethnies et de traditions qui anime la vie sociale tunisienne, et qui lui vaut le qualificatif de « tour de Babel » ; c’est dans cette babélique atmosphère que l’Art Nouveau fait son apparition à Tunis, signe précurseur et authentique de modernité dans le domaine artistique. L’architecte français Jean Resplendy, né en 1866 à Perpignan et formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, a été le premier initiateur de ce style avec la réalisation de l’Hôtel de France, rue Léon Roches, l’actuelle rue Mustapha-M’Barek. A cet heureux début de l’Art Nouveau, s’ajoute un exploit encore plus important pour le profil dimensionnel de Tunis. Il s’agit du grand îlot au croisement des deux principaux axes de la ville nouvelle, destiné à accueillir un compact mais articulé complexe : le Théâtre municipal, le casino d’hiver "Le Palmarium" et l’hôtel Tunisia Palace. La réalisation de tout le complexe est confiée à Resplendy. De l’ensemble municipal, prévu et défini dans ses différentes parties depuis 1899, entamé en 1901 et terminé en 1904, il ne reste aujourd’hui que le théâtre. Le Théâtre municipal est certainement l’édifice le plus remarquable du complexe. Les divers espaces internes du théâtre, du vestibule au foyer, reflètent le langage Art Nouveau d’inspiration baroque. La salle de spectacle, les baignoires et le reste ont été confiés à l’architecte Lucien Voog , spécialiste des espaces théâtraux, ayant déjà travaillé à d’analogues typologies, successivement à Paris et à Vichy.

Enfin « Des racines et des Ailes » s’envolera pour le sud pour faire connaissance des oasis et du désert tunisien. Ici on découvrira le sable des grandes dunes, le plaisir de se ressourcer dans une oasis, la visite de villages du désert, la beauté d'un lac en plein désert. Une immersion complète dans la plénitude du désert. L ‘équipe de France ira à la rencontre des Ksars, les villages troglodites, et le désert tout d'abord en 4x4 puis en dromadaire à la manière bédouine. La traversée du Sud-Ouest du Grand Erg Oriental et des grandes dunes de sable sera une occasion pour découvrir l’oasis (zone de végétation isolée dans un désert) qui ont toujours joué un rôle important dans l'établissement des routes commerciales empruntées par les caravanes. Ce ne furent donc pas des points isolés et perdus dans les déserts, mais toujours de véritables carrefours et plaques tournantes. Leur contrôle politique ou militaire était donc d'une grande importance stratégique. C'est ici que les Romains avaient construit des avant-postes pour défendre le limes saharien. C'est ici, également, que le général Rommel, le renard du désert, avait dû faire marche arrière, encerclé par les Alliés.

Alors soyez au rendez-vous avec l’émission : Des racines & des Ailes - Numéro spécial Tunisie, le mercredi 28 avril, 20h30 !

Ftouh Souhail,
Tunis


(1) En même temps L'exposition tunisienne itinérante ''l'héritage de Carthage'' poursuit sa tournée dans les villes japonaises permettant à des publics curieux et ouverts de découvrir l'histoire de la Tunisie et son riche patrimoine. Dans le cadre de sa septième étape, cette exposition se tient du 17 avril jusqu'à fin mai 2010, au musée de Hamamastu (connue comme étant la ville de la musique). Cette ville se situe au sud de la capitale Tokyo. A l'instar des étapes précédentes, l'exposition a été largement médiatisée par la presse nippone qui a mis en exergue l'histoire et les spécificités touristiques de la Tunisie. Il est à rappeler que cette exposition a depuis sa première tournée, accueilli plus de 150 mille visiteurs.
(2) Dar Al Jaziri (rue du Tribunal), abrite la Maison de la poésie ;
Dar Bach Hamba ;
Dar Ben Abdallah (impasse Ben Abdallah) ;
Dar Ben Achour (rue du Pacha), abrite la bibliothèque de la ville de Tunis ;
Dar Chahed, devenu le restaurant Dar Hammouda Pacha ;
Dar Hussein (place du Château) ;
Dar El Bey (place du Gouvernement), abrite le siège du Premier Ministre