"Jeunesse perdue", tableau de Nir Or
Une toile sur la Toile
- juillet 2005
Ce tableau du peintre israélien Nir Or fait partie d’une exposition sur l’art israélien qui se tient à Berlin jusqu’au mois de septembre, à l’occasion des quarante ans de relations diplomatiques entre les deux Pays. Un anniversaire marqué notamment par la visite du Président Katsav dans la République Fédérale, la remise à l’écrivain Amos Oz du très prestigieux Prix Goethe par la municipalité de Francfort, et d’innombrables visites d’officiels.
Un mot d’abord, pour rappeler à nos lecteurs francophones de toutes les confessions la solidité des liens entre les deux états, qui s’explique bien sûr par un terrible passé assumé de façon exemplaire par l’Allemagne. Aujourd’hui, par ses liens économiques, scientifiques et culturels, la RFA est dans l’Union Européenne le partenaire le plus proche d’Israël, une réalité peu connue par nos compatriotes.
Un mot ensuite de ce tableau, de style « hyper réaliste », évoquant l'enterrement d'un jeune soldat. Réaliste il l’est par la composition, mais aussi par la vérité reproduite. Oui, le conflit israélo-palestinien n’a que trop duré, et il inflige des souffrances des deux côtés, comme ne veut pas le comprendre la majorité de l’opinion publique française qui se refuse à la moindre empathie pour l’une des parties. Lire à ce sujet le magnifique éditorial de Denis Jeambar, rédacteur en chef de « l’Express » qui dénonce ce manichéisme abject, comme je le fais régulièrement dans mes émissions sur Judaïques FM. Non, "Tsahal" n’est pas une armée de monstres sans âme, comme le suggèrent des reportages orientés à la télévision. Constituée en majorité de très jeunes appelés de 18 à 21 ans, garçons et filles tout juste sortis de l’enfance, cette armée comprend comme toute collection humaine des citoyens représentatifs de toutes les opinions ; certains sont d’extrême gauche et ont été mis aux arrêts pour avoir refusé de servir dans les territoires ; certains sont d’extrême droite, et aujourd’hui les condamnations pleuvent contre ceux qui refusent de participer à la nécessaire évacuation de Gaza ; mais en majorité, ces très jeunes sont d’abord des humains, défendant simplement leur pays contre la plaie du terrorisme, et capables de pleurer comme vous et moi.
J.C