« Le couperet est tombé », comme l’écrivent si justement les deux responsables du journal en ligne, Elisabeth Schemla et Nicole Leibowitz : « Proche-orient.info », le seul journal d’actualité en continu sur le Proche-Orient, disparaît du WEB, faute de rentabilité car ce journal lancé il y a trois ans n’arrivait pas à équilibrer ses comptes.
Cette disparition me stupéfait et surtout m’attriste, à titre professionnel autant que personnel.
Comme journaliste bénévole de Judaïques F.M, producteur de la seule émission consacrée sur notre fréquence au monde musulman, je perds une des rares sources d’informations fiables en langue française. Cet irremplaçable « vrai journal » nous donnait le pouls du Monde arabe, et on a pu ainsi vivre en direct la révolte du peuple libanais depuis Beyrouth ou l’enterrement d’Arafat depuis la Moukata, avec d’innombrables audios et interviews qui transformaient le site en transistor d’appoint. Nous avons également pu entendre des opposants, des représentants des minorités, des intellectuels, autant de voix subtilement censurées dans la plupart des grands médias. Grâce à la revue de la presse arabe de Chawki Freïha, grâce aux analyses de Marwan Haddad, on pouvait tout savoir et tout retrouver par le moteur de recherche, des « scoops » de « Al Hayat » aux vulgarités de « Tunis Hebdo », en passant par les écrits réconfortants du site « Elaph.com » et le fiel des journaux islamistes divers et variés, en n’oubliant pas le courage de beaucoup de titres algériens ou marocains. Cette irremplaçable veille médiatique pourra-t-elle, au moins, continuer et être disponible ? Je l'espère en lisant le dernier édito du journal.
Pro israélien - au sens réducteur où hélas on le comprend trop souvent aujourd’hui en France, c'est-à-dire simplement attaché à la survie et à la prospérité d’un état juif en Paix au Proche Orient -, ce journal n’était pas un média communautaire. Travaillaient ensemble dans l’amitié et la confiance réciproque des Chrétiens, Juifs et Musulmans, faisant du site un laboratoire de la vérité journalistique au-delà de tous les ghettos. « Rencontre » qui a reçu des Arabes et Musulmans par dizaines depuis sa naissance en 1997 ne pouvait que se reconnaître en un tel journal. Et je reprends volontiers à mon propre compte ce qu’écrit très justement Jean-Yves Camus dans son message d’adieu : « Sur les sujets que j’ai prioritairement traités : antisémitisme, extrémismes politiques et islamisme, j’ai toujours essayé de garder le souci de l’exactitude factuelle, en évitant l’outrance, le repli identitaire et l’enfermement qui caractérisent malheureusement une partie non négligeable de la communauté juive à laquelle j’appartiens. Il n’y avait qu’une seule règle, la bonne : professionnalisme avant tout. »
Pour finir, je voudrais exprimer sur ce bien modeste « blog » toute ma sympathie à Elisabeth Schemla qui, je l’espère, continuera à relever de nouveaux défis, après « l’Express » et le « Nouvel Observateur » qui l’ont vue gagner ses gallons de grande journaliste ; lui dire ma gratitude d’avoir publié sur son journal un article écrit pour faire découvrir un Orientaliste de talent, Pierre Vermeren ; rappeler les émissions où elle fut notre invitée, avec son amie Khalida Messaoudi en direct depuis Alger juste après le 11 septembre en octobre 2001, puis avec Zaher Barakate en octobre 2002, ou pour nous parler des énigmes de Damas en juillet 2003 ; et lui promettre que nous l’écouterons à nouveau avec plaisir sur nos ondes !
J.C
Comme journaliste bénévole de Judaïques F.M, producteur de la seule émission consacrée sur notre fréquence au monde musulman, je perds une des rares sources d’informations fiables en langue française. Cet irremplaçable « vrai journal » nous donnait le pouls du Monde arabe, et on a pu ainsi vivre en direct la révolte du peuple libanais depuis Beyrouth ou l’enterrement d’Arafat depuis la Moukata, avec d’innombrables audios et interviews qui transformaient le site en transistor d’appoint. Nous avons également pu entendre des opposants, des représentants des minorités, des intellectuels, autant de voix subtilement censurées dans la plupart des grands médias. Grâce à la revue de la presse arabe de Chawki Freïha, grâce aux analyses de Marwan Haddad, on pouvait tout savoir et tout retrouver par le moteur de recherche, des « scoops » de « Al Hayat » aux vulgarités de « Tunis Hebdo », en passant par les écrits réconfortants du site « Elaph.com » et le fiel des journaux islamistes divers et variés, en n’oubliant pas le courage de beaucoup de titres algériens ou marocains. Cette irremplaçable veille médiatique pourra-t-elle, au moins, continuer et être disponible ? Je l'espère en lisant le dernier édito du journal.
Pro israélien - au sens réducteur où hélas on le comprend trop souvent aujourd’hui en France, c'est-à-dire simplement attaché à la survie et à la prospérité d’un état juif en Paix au Proche Orient -, ce journal n’était pas un média communautaire. Travaillaient ensemble dans l’amitié et la confiance réciproque des Chrétiens, Juifs et Musulmans, faisant du site un laboratoire de la vérité journalistique au-delà de tous les ghettos. « Rencontre » qui a reçu des Arabes et Musulmans par dizaines depuis sa naissance en 1997 ne pouvait que se reconnaître en un tel journal. Et je reprends volontiers à mon propre compte ce qu’écrit très justement Jean-Yves Camus dans son message d’adieu : « Sur les sujets que j’ai prioritairement traités : antisémitisme, extrémismes politiques et islamisme, j’ai toujours essayé de garder le souci de l’exactitude factuelle, en évitant l’outrance, le repli identitaire et l’enfermement qui caractérisent malheureusement une partie non négligeable de la communauté juive à laquelle j’appartiens. Il n’y avait qu’une seule règle, la bonne : professionnalisme avant tout. »
Pour finir, je voudrais exprimer sur ce bien modeste « blog » toute ma sympathie à Elisabeth Schemla qui, je l’espère, continuera à relever de nouveaux défis, après « l’Express » et le « Nouvel Observateur » qui l’ont vue gagner ses gallons de grande journaliste ; lui dire ma gratitude d’avoir publié sur son journal un article écrit pour faire découvrir un Orientaliste de talent, Pierre Vermeren ; rappeler les émissions où elle fut notre invitée, avec son amie Khalida Messaoudi en direct depuis Alger juste après le 11 septembre en octobre 2001, puis avec Zaher Barakate en octobre 2002, ou pour nous parler des énigmes de Damas en juillet 2003 ; et lui promettre que nous l’écouterons à nouveau avec plaisir sur nos ondes !
J.C