J’avais déjà eu le plaisir de recevoir
Albert Naccache, c’était en 2012 à propos d’un livre tout à fait charmant,
« Les roses de l’Ariana », où il nous faisait partager ses souvenirs
d’une enfance tunisienne. Il a eu une carrière extrêmement riche : docteur
en économie, ancien élève de Sciences Po, il a été manager, et directeur du
marketing de la société IBM France. On ne peut pas dire que sa retraite soit
ennuyeuse puisqu’il écrit beaucoup. Nous allons parler de son dernier ouvrage, impressionnant
de 370 pages : « Hamas et Hezbollah de France », publié aux
Editions Saint-Léger, écrit après la consultation de milliers de textes qu’il a
analysés, triés, et dont il nous propose des extraits commentés et éclairants.
Il n’était pas possible de tout évoquer en une seule émission, c’est pourquoi dimanche
prochain nous allons rappeler d’abord ce que sont ces deux puissantes
organisations islamistes armées, et quelles ont été les répercussions,
médiatiques et politiques des guerres qu’elles ont provoquées ; et puis
dans deux semaines, nous ferons un tour d’horizon des leurs soutiens, dans la
France d’aujourd’hui.
Parmi les questions que je
poserai à Albert Naccache :
-
L’Union Européenne considère le Hamas (et ses
alliés le Djihad Islamique et le FPLP) comme terroriste, et exige la
reconnaissance d’Israël, la fin du terrorisme et l’acceptation des accords
signés entre Israël et l’Autorité Palestinienne. Le Hamas n’a pas évolué mais
cependant il a des avocats, aussi bien diplomates que journalistes : qui
sont-ils et quels sont leurs arguments ?
-
On est passé ces derniers mois à plusieurs
reprises très près d’un nouveau conflit généralisé entre Israël et le Hamas,
mais il y a eu à ce jour deux vraies guerres qui ont duré plusieurs semaines,
entre décembre 2008 et janvier 2009, puis à l’été 2014. Vous évoquez de manière
détaillée ce que furent les grandes manifestations dites « de soutien à
Gaza » : qu’est-ce qu’elles nous ont appris – par leurs slogans,
leurs organisateurs, et parfois leur violence ?
-
Concernant le Hezbollah, c’est à la fois une véritable
armée et un parti politique dominant à Beyrouth. Vous débutez à juste titre
votre chapitre 2 par des rappels essentiels concernant son sponsor, la
République Islamique d’Iran : idéologie à la fois islamiste et
révolutionnaire ; soutien armée au régime syrien ; obsession de
détruire Israël, etc. Pourtant, ce régime est mieux vu en France que l’Arabie
Saoudite : à votre avis, pourquoi ?
-
Le moment clé a été la guerre de 2006, qui a
plusieurs points communs avec les conflits. Vous dites que Nasrallah est un
tribun remarquable, et vous en donnez des exemples. Cependant, son organisation
a subi de lourdes pertes en Syrie lors de bombardements israéliens ; il
prétend, lui aussi, que toute la Palestine sera « libérée », mais il
laisse les Palestiniens sans secours à chaque conflit : est-ce que cela ne
le décrédibilise pas dans un monde arabe divisé ?
Le spectre d’une guerre totale, avec Israël
subissant des attaques de missiles sur deux fronts est hélas une menace bien
possible : il était donc tant de reparler du Hamas et du Hezbollah, soyez
nombreux à l’écoute !
J.C