Le
Hamas a donc, hélas, décidé de rompre la trêve, Israël n'ayant pas cédé à
toutes ses exigences ; en même temps, il a laissé sa délégation au Caire pour
continuer de "négocier" : logique de terroriste, "je te mets un
pistolet sur la tempe, je tue des otages de temps en temps mais c'est de ta
faute parce que tu ne fais pas tout ce que je demande" ! Bien
entendu, l'état hébreu n'a pas cédé à ce chantage, retirant immédiatement ses
représentants pour ces négociations si vite avortées. Il a simplement attendu
deux heures et demi avant de commencer à répliquer, et la guerre a repris
vendredi en fin de matinée.
Comme
l'a écrit un ami sur ma page FaceBook, "des civils vont encore mourir,
mais ils seront à nouveau satisfaits de leur folie suicidaire et pourront
encore jouer les martyrs tout en criant au génocide face aux médias débiles et
compatissants du monde entier…" Pauvres civils de Gaza, qui
souhaitaient à une majorité de 92 % la prolongation du cessez-le-feu, comme le
révélait un sondage publié le 7 août sur le "Times of Israël" : mais
qui le relève ? Qui a repris ce sondage dans la presse française ?
Alors
justement, à propos de ces "médias débiles et compatissants" dont
parlait mon ami, on ne peut que relever l'absence totale d'analyse par rapport
à ce que le Hamas exige d'Israël, et sur les raisons qu'a ce dernier de ne pas
céder sur tout : la "levée du blocus" est présentée comme un simple
et naturel objectif "humanitaire", ce qui sous-entend que les
Israéliens sont des monstres obtus, ayant un plaisir sadique à opprimer la
population de Gaza mais absolument aucun soucis sécuritaire : soyons clair,
certaines choses peuvent être aménagées, comme l'élargissement de la zone de
pêche, ce qui n'empêchera pas un contrôle en haute mer par la marine
israélienne : mais ce que souhaite dans le fond l'organisation terroriste,
c'est pouvoir vraiment faire du mal pour le prochain "round", et on
peut le démontrer.
1. Premier
souhait du Hamas, "non dit" bien sûr, ils veulent une levée totale
des importations, sans aucun contrôle sur l'usage des matériaux y compris
"civils" : cela signifie pratiquement, "livrez moi des sacs de
ciment et de l'acier, et je ferai tous les tunnels que je souhaite ; livrez moi
des produits chimiques et des tôles, et j'en ferai des missiles maison"
... Israël peut-il l'accepter ?
2. Deuxième
souhait du Hamas, l'ouverture sans aucun contrôle des postes frontières aux
Gazaouis souhaitant se rendre en Israël, et là il faudrait rappeler
l'historique complet des attentats menés en territoire israélien juste à la
frontière ou au delà, pendant la seconde Intifada : je me souviens en
particulier de celui-ci, des conteneurs de marchandises destinés à être
embarqués à Ashdod avec à l'arrivée, sortie de terroristes qui ont tué
plusieurs personnes . Ceci sans parler des innombrables infiltrations
"kamikazes" de véhicules et hommes armés à chaque point de passage.
3. Troisième
souhait, "un port en eau profonde et un aéroport", comme si
l'importation terrestre de marchandises débarquées par bateaux à Ashdod ou El
Arish était une gêne pour eux. Or ce qu'ils veulent, en réalité, ce sont des
livraisons directes d'armes venues d'Iran ou du Soudan : seulement là, ce ne
seront plus quelques "Fajr" et des missiles "maison" plus
ou moins bricolés. La prochaine fois, ce seront des missiles de croisière, du
matériel russe de toute dernière génération pouvant atteindre ses objectifs
malgré le "dôme d'acier". Et là il faut être net, clair et précis
pour les lecteurs mal informés : les armes pour mettre Israël à genoux existent
! La technologie russe est assez avancée, et Poutine - grande idole de toutes
les extrêmes droites antisémites de la Planète - assez dangereux pour que cela
finisse entre les mains du Hamas. La prochaine fois si on accepte ce que
demande le Hamas, ce sera "Ben Gourion Airport", les centrales
thermiques, les usines de dessalement d'eau de mer, les aéroports militaires
... tout ce qui est vital qui pourra être détruit !
Voici
les réflexions que je voulais échanger avec vous. Alors donc que cette sale
guerre a repris et qu'on n'en voit pas encore la fin, sauf à calculer la
consommation de missiles par le Hamas - il leur en restait selon certaines
évaluations, un tiers du stock initial au bout de quatre semaines de combats.
Jean
Corcos