Retour sur cette "fin
de partie" dans la bande de Gaza. Une fin de partie sifflée un 9 Av, la
date la plus triste du calendrier juif - en souvenir, en particulier, de la
chute des deux Temples de Jérusalem. Et en même temps, pour l'actualité
immédiate ce fut peut-être un jour heureux car le conflit avec le Hamas semble
prendre fin, avec enfin le cessez-le-feu obtenu grâce à la méditation de
l’Égypte.
Alors bien sûr, il faut
s'attendre à ce que l'Organisation terroriste publie des communiqués de
victoire, à ce que les correspondants étrangers sur place relaient sans nuances
la propagande du Hamas - comme ils le font régulièrement et depuis des années
-, et à ce que des "experts" nous expliquent que, bien sûr, Israël a
été à la fois barbare mais surtout perdant dans cette guerre :
"bullshit", comme on dit vulgairement !
Donc quelques rappels : le
Hamas a refusé ou brisé toutes les trêves demandées ou initiées par Israël
depuis 4 semaines, mais là il accepte, et sans conditions préalables ... ah
bon, il aurait obtenu quelque chose ? Plus de ruines sur Gaza, plus de victimes
innocentes, c'est cela qu'il voulait ? Il aurait pu l'accepter depuis
longtemps, et c'est son obstination que son propre peuple a payé.
Deuxième point : le Hamas
n'a pas voulu de la proposition égyptienne, qui était un cessez-le-feu sans
conditions préalables, avec des discussions "ensuite" ...
rappelez-vous de ce que demandaient Mohamed Deif, le chef de son aile militaire
et Khaled Mechaal le chef du Politburo : "levez le blocus d'abord, pas de
trêve avant" ... qui a cédé ? Bien sûr, ils peuvent jouer aux idiots et
dire que le cessez-le-feu avait une "clause secrète", la levée du
blocus, etc. Ce n'est pas ce que dit l’Égypte, qui n'a pas modifié une virgule
de sa proposition initiale.
Troisième point : le Hamas
voulait que ses deux "sponsors", le Qatar et la Turquie, soient ses
intermédiaires pour la table des négociations, il était même arrivé à entraîner
les USA dans son jeu aussi trouble que transparent. Israël a tenu bon, et
envoyé paître à la fois l'Emirat nai, grande force de déstabilisation dans tout
le Moyen-Orient, et la Turquie dont le Premier Ministre actuel est un
antisémite pathologique. Qui a cédé là-dessus ? C'est le Hamas, point barre.
Quatrième point : le Hamas
exigeait un retrait des forces terrestres de Tsahal avant toute discussion, et
considérait la destruction des tunnels comme un acte hostile qui devait cesser
; or ce sont les tunnels offensifs - et non le renversement de son pouvoir -
qui étaient l'objectif de cette offensive à l'intérieur de la bande de Gaza.
Israël a été jusqu'au bout, en a totalement détruit 32 d'après ce que l'on
sait, et il faudra des années pour les reconstruire, si et seulement si il n'y
pas de contrôle, cette fois, sur l'utilisation des matériaux de construction !
Cinquième et dernier point :
le Hamas voulait apparaitre comme un acteur incontournable, sur un pied
d'égalité avec Israël et avec des grandes puissances comme médiateurs ... or
cette guerre voit le grand retour de l'Autorité Palestinienne, qui a négocié en
fait le cessez-le-feu. Tout le monde, Egypte, monde arabe, même Israël - et
même si une partie du gouvernement s'y oppose - s'accorde à lui faire jouer
maintenant un grand rôle dans la reconstruction et la sécurisation de la bande
de Gaza.
Voilà donc mes réflexions à
ce stade. Maintenant, tout est possible, rupture de la trêve, blocage immédiat
des négociations, reprise des hostilités après un méga attentat du Hamas - et
hélas, le terrorisme est revenu lundi à Jérusalem. Mais je pense avoir
développé ici quelques vérités, car je n'aime pas être pris pour un bourricot
et avaler ce que les copains du Hamas nous vendent, ici ou ailleurs ...
Jean Corcos