Rechercher dans ce blog

06 avril 2012

Had Gadia (un chevreau), par André Nahum



Dans deux jours, vendredi soir exactement, débuteront les fêtes de Pessah.

Pessah, c’est la sortie d’Égypte,  la libération d’un peuple jusque là  asservi.
Pessah c’est le bonheur de passer de l’esclavage à la liberté.
Un évènement  majeur qui est rappelé quotidiennement dans nos prières et dont, selon la Haggada,  Eleazar ben Azaria  et Ben Zouma, illustres rabbins du Talmud demandent de se souvenir tous les jours et toutes les nuits de notre  vie.
Un évènement par lequel  débute l’existence de ce peuple juif, tant décrié, tant nié aujourd’hui.
Pessah, une fête religieuse ? Oui, mais aussi une fête nationale et une fête universelle. Un soulèvement d’esclaves, le premier qu’ait connue l’humanité, bien avant Spartacus.
Alors pendant ces huit jours de fête, mettons une parenthèse à tous les problèmes qui nous assaillent.
Ahmadinejad, le Hezbollah et le Hamas 
L’irrésistible montée de l’Islamisme dans le monde.
Les Frères Musulmans  en Égypte, Ennahda en Tunisie et les Salafistes partout, Al-Qaida qui après s’être  confortablement installée en Afghanistan, dans les zones tribales du Pakistan, au Yémen, en Somalie, dispose  maintenant d’un territoire en Afrique en occupant  la moitié nord du Mali.

Mettons entre parenthèses la vigoureuse entreprise de délégitimation d’Israël, la montée de l’antisémitisme, dont nous venons d’avoir à Toulouse la preuve dramatique. 
Mettons tout cela entre parenthèses.

Mais, Pessah, c’est aussi l’héroïque révolte du ghetto de Varsovie, un combat sans espoir de quelques centaines de jeunes Juifs, presque  mains nues  contre des divisions allemandes surarmées. Ils sont l’honneur de notre peuple et par leur sacrifice ont assuré sa pérennité.
Ne les oublions jamais !

Après les quatre  verres de vin rituels, après  la lecture de la Haggadah, après le repas, nous chanterons une contine, « Had Gadia », « Un chevreau » dont j’entends encore les paroles que traduisait mon grand-père père dans le judeo-arabe de ma lointaine  enfance  et qui peuvent se résumer ainsi :   un chevreau que m’a acheté mon père  pour deux flouss. Un chien l’a mordu . Un bâton  a frappé le chien. Le feu a brulé le bâton . L’eau a éteint le feu. Le taureau a bu l’eau. Le « shohet » a égorgé le taureau. L’ange  de la mort a tué le shohet et le Saint-Béni- Soit-il a tué l’ange de la mort.
Comme pour  enseigner à nos enfants et petits enfants que le méchant trouvera toujours plus méchant que lui et le fort, plus fort que lui, mais que  le dernier mot appartiendra à  la justice divine. 

Hag Saméah !
Excellentes fêtes à tous dans la joie et la paix
Et à la semaine prochaine

André Nahum
Judaïques FM, le 4 avril 2012