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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est élevé jeudi 9 septembre contre les conséquences d'un autodafé du Coran, projet lancé par une église baptiste en Floride.
L'organisation de coopération policière Interpol a lancé une "alerte globale" à ses 188 pays membres, pour mettre en garde contre la "forte possibilité d'attaques violentes", en raison du projet d'un groupe minoritaire américain de brûler des exemplaires du Coran. Le président américain Barack Obama a jugé ce jeudi que le projet de l'église "Dove World Outreach Center", en Floride, de brûler samedi des exemplaires du Coran était une "aubaine pour Al-Qaïda" alors que les craintes que cet autodafé provoque des violences surgissent dans le monde entier.
Le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon a aussi condamné ce projet de brûler des exemplaires du Coran, estimant que de tels actes ne peuvent être soutenus "par aucune religion".
L’opposition du Premier ministre israélien au projet de brûler le Coran va encore une fois passer inaperçue dans les médias du Proche-Orient. Pourtant les dirigeants israéliens respectent plus les croyances des musulmans que les gouvernements des pays dits musulmans eux même ! On rappelle ici, à juste titre, l’attitude du gouvernement syrien qui a provoqué des troubles interne, il y’a deux ans, lorsqu'un contingent de la police militaire a entrepris, en 2008, une fouille des cellules au cours de laquelle des exemplaires du Coran ont été jetés à terre et piétinés, dénigrant ainsi les convictions religieuses de nombreux prisonniers et provoquant une émeute qui s'était soldée par la mort de 17 détenus et de 5 policiers ! Apres ce drame aucun dignitaire musulman n’a protesté contre l’attitude de Damas.
En Algérie cette fois, le mois dernier, dix-sept exemplaires du Coran ont été retrouvés, déchirés et mélangés à des amas d’ordures à la mosquée El-Houda de la ville d’El-Eulma (gouvernorat Sétif). Le quotidien algérien El Khabar avait qualifié cet acte de «criminel ». Néanmoins aucune autorité musulmane en dehors de l’Algérie n’a condamné cet acte. Il y’a même tendance musulmane à fermer les yeux sur ces attitudes tant qu’ils ne se reproduisent pas en Occident. En juillet dernier, plusieurs autres exemplaires du Coran ont été retrouvés mélangés à des amas d’ordures au niveau du lieu-dit placette Ennçara (centre-ville de Blida). Il y a quelque temps aussi , du côté de la cité populaire de Ben Achour, à Blida, on avait retrouvé, dans trois endroits différents, des exemplaires du Coran frappés par des clous (lieu-dit El-Barrage) alors que plusieurs autres exemplaires étaient jetés dans les ordures (lieu-dit Essanaouber). Il a été aussi constaté cette année que d’autres exemplaires du Coran étaient souillés par des sécrétions humaines et jetés dans les sanitaires d’une mosquée à la cité d’Aïn Oulmane (gouvernorat Sétif).
Ces événements sont devenus banals tant que se sont des musulmans qui sont les auteurs. Quant aux dignitaires musulmans «idéologisés », ils sont animés de nul souci de respecter leur Saint Coran mais seulement de propager l’ignorance, la manipulation, l’intoxication, la tromperie, la propagande et la haine des autres.
D’ailleurs nous avons commencé à entendre des accusations grossières et absurdes proférées à l’encontre d’Israël dans cette affaire. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a affirmé que ce projet de brûler le Coran avait été "orchestré par les sionistes" selon une information rapporté jeudi par l'agence officielle IRNA. Mottaki a "condamné le projet détestable d'un pasteur américain pour insulter le livre le plus saint des musulmans" et prédit que de telles actions provoqueront "la réaction des musulmans du monde entier et des adeptes des autres religions", ajoute IRNA. Le ministre a également estimé que ce projet avait été "orchestré par le régime sioniste après ses échecs face aux musulmans et au monde islamique", selon la même source.
Cette tentative vise véritablement à préparer la scène internationale à une atmosphère générale de pogrome anti-juif. Comme toujours et depuis des lustres, les juifs sont toujours “montrés du doigt” et utilisés comme des boucs émissaires faciles dans ces moments de tensions. Rares sont les médias objectifs et honnêtes qui rapporteront demain que le Premier ministre israélien s’est déjà élevé contre le projet de brûler des exemplaires du Coran.
Ftouh Souhail,
Tunis
Nota de Jean Corcos :
Comme on l'a appris postérieurement à l'écriture de cet article, le Pasteur Terry Jones a finalement renoncé à son projet - aussi irresponsable qu'abject - de brûler le livre saint des Musulmans. Cependant, cela n'a pas empêché - encore une information reçue après l'article - l'horrible Ahmadinejad de lancer de nouvelles fausses prophéties contre Israël, dont il a prédit la destruction suite à ce "complot sioniste" imaginaire.
Quand aux profanations nombreuses de Coran en Algérie, et sur lesquelles Souhail Ftouh s'est bien documenté, on peut donner quelques explications : rejet de l'islam par une minorité de la population, ne se reconnaissant pas dans cette religion imposée par l'état ; ou "actes de vengeance symboliques" contre l'insurrection islamiste qui a massacré des dizaines de milliers de civils.