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27 octobre 2008

Que faire pour Gilad Shalit ? Maître Emmanuel Altit et Karim Hervé Benkamla seront mes invités le 2 novembre

Noam Shalit lors d'une manifestation demandant la libération de son fils Gilad

Le sujet que j’ai choisi pour ma prochaine émission est un peu particulier par rapport à la thématique générale de « Rencontre ». Avec mes invités, nous cherchons, en règle générale, à mieux connaître le monde musulman, et à aborder soit un pays, soit un sujet transverse, mais le conflit israélo-palestinien est rarement abordé frontalement. Non pas parce que ce conflit m’indiffère, loin de là ; mais pour deux raisons : d’abord parce que le suivi de cette actualité là accapare déjà largement la fréquence juive ; et ensuite parce que mes émissions ont pour but de vous apporter un peu de recul sur cette actualité, en plantant en quelque sorte le décor entourant Israël. Mais pour l’émission de dimanche prochain, nous allons traiter d’un sujet récurrent, angoissant, qui concerne directement Israël et les Palestiniens et qui a beaucoup ému les communautés juives à travers le Monde : nous parlerons en effet du sort du caporal Gilad Shalit, otage du Hamas depuis juin 2006.

Mon premier invité sera maître Emmanuel Altit. Je l’avais reçu sur ce plateau il y a presque trois ans, c’était à propos des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye, et à l’époque Judaïques FM avait été un peu un pionnier parmi les radios en informant les auditeurs d’un drame alors peu médiatisé : heureusement, cette affaire est terminée aujourd’hui, au terme d’une mobilisation que l’on aimerait retrouver pour cet autre otage. Il y a environ un an, Noam Shalit, le père de Gilad, l’a chargé, avec son confrère maître Stéphane Zerbib, de défendre les intérêts de son fils en France, car - et cela sera le fil rouge de cette interview - ce jeune appelé israélien a aussi la nationalité française, et c’est donc un otage français qui est détenu à Gaza.

Mon deuxième invité sera mon ami Karim Hervé Benkamla. Karim et moi nous nous connaissons depuis presque dix ans, et il a déjà été mon invité à plusieurs reprises. C’est un jeune et brillant militant associatif, dont l’amitié envers notre communauté est exemplaire : il est par exemple le vice président de l’Amitié Judéo Musulmane de France, et il est membre du comité français des amis de « Shalom Archav » : il suffit de cliquer sur son nom en libellé pour avoir quelques illustrations de cette longue et belle amitié. Aujourd’hui, c’est au titre d’une autre association humaniste et laïque, « Paroles de Femmes » (cliquer en libellé pour avoir d’avantage d’informations) que Karim Hervé Benkamla s’est engagé dans le collectif français de solidarité avec Gilad Shalit, un engagement particulièrement beau et courageux alors qu’il est musulman.

Parmi les questions que je leur poserai :
- qu’est ce qu’un avocat peut faire pour défendre un otage innocent prisonnier d’une organisation terroriste ?
- comment arriver à mobiliser le public français pour la cause de cet otage, présenté souvent comme un soldat israélien capturé lors d’une opération militaire ?
- combien de députés ont-ils signé la pétition en faveur de Gilad Shalit, et comment ont-ils réagi selon leur étiquette politique ?
- est-ce que de trop fortes manifestations pour sa libération ne risquent pas de faire monter les enchères côté Hamas ?

Je vous espère nombreux à l’écoute le 2 novembre !

J.C

A noter aussi, toujours à propos de Gilad Shalit, cet article plutôt sympathique et publié mercredi dernier dans un journal (« Le Monde ») ne débordant pas de tendresse pour Israël, lire sur ce lien. J’y ai appris, surtout, que Florence Aubenas - l’ex-otage envoyée spéciale de « Libération » en Irak -, soutenait la mobilisation en faveur de Gilad, en disant que, bien que soldat « c'est le statut de victime d'une détention arbitraire qui doit primer ».

04 avril 2006

Florence, François, Florian et les autres ...

François Hollande

Je vous avais dit (article du 28 mars) que j’évoquerais mon deuxième petit-déjeuner avec « les amis du CRIF », dont l’invité était cette fois François Hollande, Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Rappelons que - auditoire oblige - les problèmes de l’antisémitisme et du Proche Orient ont constitué l’essentiel du menu pour les échanges entre le leader de l’opposition et son auditoire. Je ne reviendrai pas sur ces sujets, en vous invitant simplement à aller sur le site du CRIF par le lien déjà donné, ou à lire l’excellent résumé publié sur le site « diaspora blog » (cliquer ici) ; ce dernier article se termine par une conclusion quelque peu désabusée de Bernard Koch, que je reproduis : « En résumé, quelques bonnes intentions, une légère remise en question, mais peu ou pas de propositions concrètes. Une tentative de rassurer la communauté juive de la bonne disposition du PS à son égard à quelques mois de la présidentielle. Bien maigre échange, en somme. »

Mais revenons à la question que j’ai eu la chance de pouvoir lui poser. « Rencontre » a eu des invités prestigieux, mais jamais encore de personnalités politiques de ce niveau, il fallait donc en profiter même si ce n’était pas à la radio ! Il m’a semblé plus intéressant d’évoquer notre pays et l’actualité brûlante - la crise sociale due au projet du CPE et la révolte d’une grande partie de la jeunesse ; mais en lui posant une question qui - langue de bois oblige - est très rarement évoquée dans les innombrables débats à la radio et à la télé. Je ne l’avais pas écrite, en voilà en gros la teneur : « Et si le chômage des jeunes diplômés était d’abord lié au fait que leur formation ne répondait pas aux besoins de la France ? Que pensez-vous quand vous entendez qu’il y a une Université où quinze mille étudiants en lettres et sciences humaines sont en grève, vous croyez vraiment qu’ils vont trouver un travail intéressant, CPE ou pas ? Nous manquons d’infirmières, de médecins, d’informaticiens, on doit en importer de l’étranger. Mais certains professeurs d’université - qui sont le plus souvent des sympathisants de la gauche - continuent de patronner des thèses de doctorat qui ne servent à rien ... ».Et bien, je dois reconnaître que François Hollande m’a étonné par la clarté et l’honnêteté de sa réponse.
« Oui », a-t-il dit en substance, « l’orientation est très mal faite en France. La coordination entre l’Université et les entreprises est tout à fait insuffisante. Les jeunes se détournent des disciplines scientifiques, c’est très mauvais pour l’avenir du pays. Il faut rénover l’éducation nationale, relancer la recherche, accorder plus d’autonomie aux académies en liaison avec les régions».
Comme on aimerait que ce discours soit repris ailleurs, sans crainte du corps enseignant dont les syndicats corporatistes brisent régulièrement tous les ministres de l’éducation essayant de secouer le Mammouth ... comme par exemple Claude Allègre, un socialiste « balancé » par sa base et lâchement abandonné par Jospin, comme Chirac abandonna non moins lâchement le malheureux Alain Devaquet !
Dans la même veine d’une gauche qui peut être lucide une fois débarrassée du « politiquement correct », cet article publié dans « Libération » du 4 avril sous la plume de ... Florence Aubenas (voir article sur le blog) ! Son titre : « Le bac en 1999, quelle vie en 2006 ? ». Elle retrace le parcours d’une dizaine d’ex-bacheliers du lycée Thiers de Marseille, un excellent établissement, fréquenté en majorité par des enfants d’origine non défavorisée ; et raconte comment le paradis de l’enseignement supérieur à la française, celui des études que l’on peut choisir en toute liberté et gratis - tant que les parents peuvent héberger leurs enfants et les impôts peuvent financer le gâchis - comment donc ce paradis de post-soixante-huitards (qui veulent changer le reste de monde mais surtout pas se remettre en question), va aboutir à des galères. Extrait :


« Dans les dernières années scolaires, la classe a défilé dans le bureau de la conseillère d'orientation. A chacun, elle posait une seule question : «Il faut être heureux. Qu'est-ce que tu préfères ?» Suivant la réponse, elle regardait dans un grand classeur quelle formation suivre pour le bonheur (...)
«On nous avait donné à tous le même mode d'emploi : les études comme une évidence et une assurance contre tout.» Après le bac, Florian n'a pas de projet à long terme. Il s'inscrit en Histoire, à Marseille. «Par luxe, et sans me poser la question une seconde.» Les années s'enchaînent. Deug, licence, maîtrise. Florian a l'impression que le passage des examens n'ouvre aucune nouvelle porte. Au contraire, il en ferme. Dans les amphis, les profs répètent à présent : «Histoire, c'est devenu plus difficile que médecine. Vous ne serez pas plus de 10 % à arriver au bout. Et de toute façon, si vous n'êtes pas enseignant, vous ne gagnerez pas votre vie.» Dans la famille de Florian, père médecin, mère orthophoniste, on pratique l'escalade. «Le plus dur a été de m'avouer que je voulais en faire mon travail. J'ai trouvé ça dix fois plus qualifiant que mon diplôme d'Histoire.» Florian se souvient de la réflexion de son père quand il a été reçu à l'examen d'escalade. «De toute manière, tu as fait Histoire. Les clients verront bien que tu n'es pas qu'un simple prof de sport.»

Florence, François, Florian ... et les autres, rassurez-vous, je vais arrêter là ce petit article qui n’a pas beaucoup de rapport avec mon émission. Si, un petit peu, quand je pense à un dernier personnage : « Jean », celui qui va signer. Celui-là était brillant en Français, en Histoire, il aurait aimé, lui aussi, avoir la carrière de certains journalistes ou écrivains interviewés à mon émission. Mais il a choisi, il y a presque quarante ans, des études scientifiques, un diplôme d’ingénieur, et l’assurance d’un travail correctement rémunéré - réservant pour ses « loisirs » ses passions adolescentes. Et c’est pourquoi il achève ce « post » sur son micro, à 23 heures 25 !

Jean Corcos

15 juin 2005

Florence Aubenas libérée : un billet émouvant d'André Nahum, ce matin sur Judaïques F.M

Introduction :
Mon ami André Nahum lit tous les mercredis matin un billet-éditorial sur l'actualité. Voilà le texte émouvant qu'il a consacré à la journaliste Florence Aubenas, enfin libérée.
J.C
 
Florence Aubenas a décrit hier au cours de sa conférence de presse avec beaucoup de dignité, beaucoup d’émotion et pas mal d’humour, ses cinq mois de detention dans une sorte de tombeau, sans air et sans lumière où elle ne pouvait même pas se tenir debout. Peu nourrie, les yeux bandés, pieds et mains liés, elle passait ses jours et ses nuits sur un mauvais matelas, sans avoir le droit de parler ou même de bouger.
A cela s’ajoutaient des tortures morales que ses ravisseurs ne manquaient de faire subir à cette femme courageuse qu’ils avaient privée de son nom en l’affublant d’un numéro, comme cela s’est fait naguère en d’autres lieux.
En la voyant hier à la télé, je ne pus m’empêcher de penser à Daniel Pearl et à cet autre journaliste italien, qui après avoir subi les mêmes sévices ont tous deux été décapités "en direct", face à une camera.
Je pensais aux tortures que d’autres nazis infligeaient à leurs victimes, à cette déshumanisation impitoyable de l’être humain et bien que rien ne soit comparable, vous me permettrez de vous lire ces vers de Primo Levi que cite François Rastier dans son livre "Ulysse à Auschwitz" :
"Considérez si c’est un homme que celui qui peine dans la boue,
qui ne connait pas le repos,
qui se bat pour un quignon de pain,
qui meurt pour un oui pour un non...
Considérez si c’est une femme que celle qui a perdu son nom et ses cheveux..."
En séquestrant dans des conditions inhumaines une journaliste française, ressortissante d’un pays qui avait refusé de cautionner la guerre d’Irak et que sa politique pro-arabe mettait croyait-il à l’abri de pareilles mésaventures, les barbares qui se prétendent "résistants" et "bons musulmans". donnent la preuve que seuls comptent leur fanatisme et leur intérêt matériel, sans aucune autre considération. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : fanatisme et intérêt. Les prises d’otages sont une affaire qui rapporte gros. Malgré la discrétion des autorités, il est difficile de croire qu’il n’y a pas eu versement d’une rançon substantielle, et s’il l’a fait, le gouvernement a bien fait.
Mais cet odieux trafic d’êtres humains, particulièrement répandu et prospère en Irak, comme il le fut naguère au Liban risque si l’on n’y prend garde de s’étendre à d’autres pays. Il faut donc le dénoncer et le combattre , comme il faut dénoncer et combattre ces voitures piégées et ces attentats-suicides qui font quotidiennement des dizaines de victimes au sein de la population irakienne. Il faut, en collaboration avec les autres pays de l’Union européenne, les Américains et l’ONU, aider le peuple et le gouvernement irakien, comme il faut aider le peuple et l’ Autorité Palestinienne, comme il faut aider le peuple et le gouvernement israélien à vaincre le terrorisme sous toutes ses formes. Cette guerre d’un nouveau genre qui a été imposée à notre civilisation doit être gagnée.  

André Nahum

08 mai 2005

Florence Aubenas, une photo inédite


Un site consacré au monde musulman ne peut ignorer l’actualité la plus largement connue du grand public. L’inquiétude pour le sort de Florence Aubenas et de son interprète Hussein Hanoun El Saadi est - heureusement - quotidiennement entretenue par les journaux, les chaînes de télévision et les mairies qui ont affiché leurs portraits à travers toute la France. L’enlèvement, la séquestration, le silence depuis le bouleversant appel au secours de la jeune femme, filmée par des preneurs d’otages cyniques et sadiques, ont bouleversé les consciences. Un site Internet a été créé par le Comité de soutien dédié à cette action, cliquer sur le lien http://www.pourflorenceethussein.org/. Un site écrit par un journaliste (même et modestement amateur) ne peut pas ignorer les risques courus par les « vrais » reporters, ceux qui peuvent être assassinés en allant recueillir la réalité du terrain.

Cet enlèvement m’a, en plus, rappelé un souvenir personnel en rapport avec notre émission. J’avais eu la chance de faire au printemps dernier la connaissance de Nicolas Hénin, correspondant de Radio France en Irak. Nous avions convenu d’une émission avec interview au bout du fil à Bagdad, une première pour la fréquence juive de Paris. Puis vinrent les vacances, et l’intérim de Nicolas Hénin fut assuré par Christian Chesnot - qui eut ainsi la malchance d’être enlevé à sa place, avec Georges Malbruno ! A son retour, Nicolas Hénin fut prudemment déplacé sur Amman, et c’est depuis la capitale jordanienne que nous l’avons eu comme invité, c’était le 14 novembre dernier. Les deux journalistes français n’avaient pas encore été libérés, et c’était avant la disparition de Florence Aubenas. 
Un dernier mot sur la photo que j’ai choisie pour illustrer ce « blog ». Je n’ai pas voulu reprendre le cliché reproduit à des dizaines de milliers d’exemplaires, celui où elle sourit dans son bureau de « Libération ». Dans cette photo inédite, elle est radieuse, debout dans une rue à Paris ou ailleurs, mais en plein air, cet air libre dont la privent ses lâches ravisseurs. Elle semble à l’aise comme toute jeune française ou occidentale, tête nue, pouvant aller là où bon lui semble : exactement ce que ne supportent pas les fanatiques preneurs d’otages !

J.C