Dimanche 23 avril, notre
invité sera le Rabbin Michel Serfaty et nous allons parler, naturellement, de
l'Amitié Judéo-Musulmane de France, l'AJMF dont il est le Président fondateur,
et surtout l'infatigable locomotive depuis sa création en 2004. Nous sommes
amenés à nous rencontrer, souvent, dans différentes manifestations, réunions et
en particulier dans le cadre de la commission que j'ai l'honneur d'animer au
sein du CRIF. Cette série "Rencontre" a comme objet, entre autres, de
mettre en lumière tout le travail de terrain réalisé par différentes
associations dans le domaine du dialogue inter religieux et inter communautaire,
et c'est tout naturellement que je l'ai déjà reçu ici pour parler de l'AJMF ; mais
je me suis rendu compte que notre dernière interview datait de 11 ans ; depuis,
son association s'est développée, elle propose de nouvelles actions, et j'ai
pensé donc qu'il était temps d'en parler sur Judaïques FM.
Parmi les question que je
poserai à Michel Serfaty :
-
Où en est l'Amitié Judéo-Musulmane ?
Pourriez-vous donner quelques chiffres : nombre d'adhérents, nombre d'antennes
en France ? Nombre de permanents ? Et y a-t-il un équilibre entre juifs et
musulmans ?
-
L'AJMF s'est faite connaitre par son fameux
"bus de l'amitié", qui a voyagé pendant dix ans aux quatre coins du
pays., en particulier dans ce que vous appelez vous-même les
"brasiers", ces quartier périphériques délaissés par la République ?
Est-ce que cela venait des populations visitées ? De la part de représentants
religieux ? De certaines municipalités ? Et comment ont réagi les communauté
juives dans les villes visitées ?
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Vous avez recruté plusieurs jeunes
originaires de cités dites "à problèmes" : quel genre de travail de
terrain font-ils, pour se faire rencontrer des jeunes juifs et des jeunes
musulmans ? Aujourd'hui, en effet un grand nombre de familles juives ont quitté
les zones les plus difficiles, et leurs enfants ont fui les Etablissements de l'Education
Nationale.
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L'AJMF propose des activités auprès
d’établissements scolaires, d’associations ou de maisons de quartier pour
sensibiliser les plus jeunes à la lutte contre les stéréotypes et les préjugés,
ainsi qu’aux valeurs liées à la citoyenneté. Elle n'est pas la seule à le faire.
Que proposez-vous de votre côté ?
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On connait l'extrême réticence de l'Education
Nationale à accueillir des intervenants religieux. Vous êtes vous-même Rabbin,
je suppose que vous allez parfois dans des établissements scolaires accompagné
d'Imams : est-ce que c'est toujours aussi difficile, ou est-ce que les choses
ont changé depuis la vague d'attentats que notre pays a subi depuis deux ans ?
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Au delà de la connaissance plus ou moins
superficielle de la culture de l'autre, il y a aussi les rencontres des fidèles
des deux religions. Les week-ends "Portes ouvertes" entre Mosquées et
Synagogues sont faits pour cela, en général cela se passe au mois de novembre.
Est-ce que c'est une action qui se déroule en France, ou dans plusieurs pays
simultanément ? Combien de lieux de culte sont concernés en moyenne ? Et
comment réagissent les fidèles, des deux côtés ?
Il y aura une lourde symbolique dans la date choisie pour
cette émission : ce sera en effet le premier tour de l'élection présidentielle,
et on redoute un pourcentage record de suffrages pour le Front National, qui
joue toujours sur les divisions de notre société. Je serai donc
particulièrement heureux que l'on rende hommage ce jour là à une association
qui travaille pour rapprocher Juifs et Musulmans, et j'espère que vous serez
nombreux à l'écoute !
J.C