J’ai eu le plaisir, à
plusieurs reprises, de vous parler de l’Association Judéo-Musulmane de France
(AJMF), avec son président et fondateur, le Rabbin Michel Serfaty. Née en 2004,
l’AJMF s’est déployée dans un très grand nombre de villes françaises, et elle a
évolué dans ses activités, comme nous l’avait expliqué Michel Serfaty il y a
deux ans ; il était alors accompagné par deux jeunes animateurs musulmans
de son équipe. Mais en parallèle, cette association a commencé à développer des
antennes locales, et parmi elles la plus importante est celle de Paris, notre capitale
où vivent aussi de nombreux juifs et musulmans, en proportion très supérieure à
la moyenne nationale. Or l’AJMF Paris a proposé des manifestations originales,
elle existe maintenant depuis plusieurs années, et il était temps d’en parler
dans ma série. Mes deux invités seront dimanche prochain les deux nouveaux
co-présidents juif et musulman, ou plus précisément une coprésidente et un
coprésident, Christine Taieb et Akim Helitime.
Parmi les questions que je
poserai à mes deux invités :
-
Qu’est-ce qui vous a conduit à entrer dans
cette antenne de l’AJMF : est-ce que vous étiez militants par ailleurs
dans une association anti-raciste ? Est-ce que c’est un désir de
pédagogie, par rapport à des communautés qui ne connaissent pas assez ? Ou
est-ce d’autres motivations ?
-
Quelles sont les différences avec l’association
mère présidée par le Rabbin Michel Serfaty ? Est-ce qu’on peut dire que le
public n’est pas du tout le même entre Paris, et les cités à problèmes qu’il a
parcourues - ce qu’il appelle lui-même « les brasiers » ? Et
est-ce que ces publics très différents n’appellent pas des activités très
différentes ?
-
Pour l’avenir, que vous proposerez-vous en
priorité à vos adhérents : mieux se connaitre, à travers des réunions
conviviales ? Ou apprendre à mieux connaitre l’identité des autres, à
travers des manifestations culturelles ?
-
Vous commencez très fort avec un grand projet le
mercredi 15 mai en soirée, à la Maison de la Tunisie – qui se trouve dans
l’enceinte de la cité universitaire, Boulevard Jourdan à Paris. Que
proposez-vous comme programme ? Pourquoi avoir choisi la Maison de la
Tunisie comme cadre ? Et est-ce que tout le monde, donc y compris des non
adhérents, pourra assister à cette soirée ?
-
Il y a 15 ans, lorsque Michel Serfaty a fondé
l’AJMF, l’idée était simple : il
fallait en quelque sorte dédiaboliser l’image des juifs chez une partie de la
jeunesse musulmane. Mais aujourd’hui, cela semble dépassé : il y a maintenant
un grand retour de l’antisémitisme, chez des Français de toutes origines ;
la crise des Gilets Jaunes a démontré la banalisation de la violence ; il
y a eu l’irruption du terrorisme islamiste ; mais il y a eu aussi
l’apparition d’une extrême droite radicale, pour qui l’islam est
l’ennemi : est-ce qu’il ne faut pas voir plus loin que le dialogue
judéo-musulman ?
Encore une occasion de donner un « coup de
chapeau » à une association de terrain qui travaille pour rapprocher les
communautés et religions ; et cela, alors que la France, hélas, est de
plus en plus fracturée par les peurs et les conflits.
Soyez nombreux à l’écoute !
J.C