Nasrin Sotoudeh
« Elle a été condamnée dans des
conditions ahurissantes », a dénoncé ce jeudi le ministre français des Affaires
étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Nous ferons tout pour obtenir la libération de
Nasrin Sotoudeh », a promis ce jeudi le chef de la diplomatie française,
Jean-Yves Le Drian. L’avocate des droits humains iranienne
purgeait depuis juin 2018 une peine de prison de cinq ans pour des accusations
d’espionnage. Mais la célèbre militante a récemment été condamnée à dix années
d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet, pour « incitation
à la débauche ». Elle s’était en effet présentée devant le tribunal
sans le voile islamique obligatoire pour les femmes dans l’espace public.
« Elle a été condamnée dans des conditions ahurissantes
», a insisté devant le Sénat le ministre des Affaires étrangères français. Et
ce pour « avoir défendu le droit des femmes, en particulier (de) celles qui
contestent l’obligation du voile islamique » en Iran, l’a-t-il défendu.
Télescopage diplomatique
Âgée de 55 ans, Nasrin Sotoudeh a été récompensée en
2012 du Prix Sakharov décerné par le Parlement européen. Elle a passé trois ans
en prison (2010-2013) après avoir défendu des opposants arrêtés lors de
manifestations en 2009 contre la réélection de l’ultraconservateur Mahmoud
Ahmadinejad à la présidence.
Le cas de cette militante, très soutenue en France,
est en train de se télescoper avec la diplomatie entre les deux pays. « Nous
avons fait des efforts considérables ces derniers mois pour préserver l’accord nucléaire
(iranien) en dépit du retrait américain. Nous le faisons parce que nous
respectons notre signature, mais l’Iran doit aussi respecter ses engagements et
en particulier ceux du pacte international relatifs aux droits civils et
politiques », a prévenu Jean-Yves Le Drian. « Notre souci de préserver l’accord
de Vienne n’est pas un blanc-seing accordé à l’Iran et certainement (pas) en
matière des droits de l’Homme », a-t-il insisté.
La République islamique d’Iran a été choisie il y a
plus plusieurs mois pour rejoindre ce groupe de travail dépendant du Conseil
économique et social, l’une des six instances de l’Organisation, au rôle
consultatif.
Le Parisien, 21 mars 2019