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03 mars 2013

Tunisie, impasse politique ou espérance démocratique ? Said Aïdi sera mon invité le 10 mars

Said Aïdi

Nous allons revenir dimanche prochain à l'actualité, une actualité brûlante puisqu'il s'agit de la Tunisie et que dans ce pays, la situation est le moins que l'on puisse dire, instable. Mais ce sera aussi une émission particulière pour deux raisons, d'abord parce que nous aurons notre invité au bout du fil depuis Tunis ; et ensuite en raison de sa qualité exceptionnelle, car c'est un acteur de la politique tunisienne, et une personnalité de l'opposition au gouvernement Ennahda, il s'agit de Said Aïdi. Said Aïdi est né à Tunis en 1961, il a fait ses études supérieures en France, des très brillantes études puisqu'il a intégré l'Ecole Polytechnique en 1982 ; il a eu ensuite eu une carrière dans l'informatique, comme créateur d'entreprise puis comme directeur général ; puis est venue la révolution dans son pays en janvier 2011, et là il a fait partie des cadres de haut niveau qui ont été dans les deux gouvernements de transition, comme Ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Puis il y a eu les élections le 23 octobre 2011, la victoire d'Ennahda et de ses deux alliés laïcs, l'opposition a été laminée mais, fidèle à ses convictions il l'a rejointe et, depuis l'année dernière il fait partie du comité exécutif d'une nouvelle formation, "Al Joumhouri", le Parti Républicain. Mes auditeurs fidèles savent les liens qui m'attachent à la Tunisie, mon pays natal, et combien j'ai toujours été convaincu que ce pays avait tous les atouts pour devenir vraiment la première vraie démocratie du monde arabe. Ce que nous voyons depuis plus d'un an, cette violence inconnue dans le pays et dont tout les médias ont parlé avec l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, tout cela nous bouleverse, c'est pourquoi j'ai intitulé cette émission : "Tunisie, impasse politique ou espérance démocratique ?". Et nous comptons vraiment sur ses analyses pour éclairer la situation.

Parmi les questions que je poserai à Said Aïdi :

-        A propos de l'assassinat de Chokri Belaïd : où en est-on de l'enquête ? La police a arrêté le 25 février un membre du commando qui l'a exécuté par balles à El Menzah, mais le principal tueur serait en fuite. On a dit qu'ils appartenaient à une milice tolérée par le pouvoir, la "Ligue de Protection de la Révolution", qui a déjà assassiné un membre du parti "Nida Tounes" il y a quelques mois ; saura-t-on un jour la vérité, et comment ? Vous-même avez été victime d'une agression violente, à la Casbah de Tunis le 4 décembre, pourriez-vous en parler à notre antenne ?

-        On a eu l'impression que cet assassinat a causé une sorte d'électrochoc dans la société tunisienne, les obsèques de Chokri Belaïd ont été suivies par une foule considérable, et il y a eu une journée de grève générale ce que l'on n'avait pas vu depuis des décennies ; mais, surtout, on a eu l'impression que le parti Ennahda vivait lui aussi une crise, puisque le Premier Ministre Hamadi Jebali a proposé un gouvernement de transition ; son parti n'a pas suivi et résultat, il a démissionné. Pensez-vous vraiment qu'il y a, à l'intérieur d'Ennahda, des modérés qui pourraient rejoindre l'opposition, autrement dit des "islamistes modérés" ; et que pensez-vous du nouveau Premier Ministre désigné, Ali Laârayedh, qui était Ministre de l'Intérieur et de son bilan, en termes de sécurité nationale ?

-        Quelle est actuellement la position des Américains ? Tout le monde a compris que, de Tunis au Caire en passant par Tripoli et demain Damas, finalement les Etats-Unis ont intégré une prise de pouvoir par les "Frères Musulmans", avec le soutien financier des Emirats du Golfe : est-ce que pour la Tunisie, ce basculement dans la violence, ce qu'ils ont subi aussi avec l'attaque de leur ambassade - laissée sans protection policière - par les Salafistes  au mois de septembre, les a fait évoluer ?

-        On a largement analysé les causes de l'échec de l'opposition en octobre 2011, et surtout l'éparpillement des voix avec des dizaines de formations politiques qui ont gaspillé les suffrages. Aujourd'hui, il y a trois "blocs", votre parti, les Républicains d'Al Jamhouri ; le parti Nida Tounes de l'ancien Premier Ministre Beji Caïd Essebsi ; et la gauche modérée du rassemblement "El Massar". Sont-ils arrivés à un accord électoral ? Et à part l'opposition aux Islamistes, pour quel programme ?

-         Il est impossible sur cette antenne de ne pas évoquer les inquiétudes de la petite minorité juive tunisienne, qui se trouve bien plus inquiète que sous Ben Ali : citons, parmi les évènements récents, les cris de "mort aux Juifs" scandés à l'aéroport de Tunis Carthage lors de la visite du Premier Ministre du Hamas en janvier 2012 ; la proposition d'un député Ennahda d'interdire la vente de terrains aux Juifs dans l'île de Djerba ; les propos d'un imam d'une mosquée de Radès demandant à ses fidèles de prier pour que les Juifs soient stériles ; et les images lamentables qui nous parviennent de profanations de cimetières ou de synagogues : est-ce une campagne d'intimidation délibérée, et comment la combattre ?

Il est tout à fait exceptionnel d'avoir un responsable politique d'un pays arabe dans notre série ... c'est pourquoi j'espère que vous serez particulièrement nombreux à l'écoute !

J.C