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30 septembre 2009

Vanités des statistiques

Cliquer sur l'image pour avoir les détails jour par jour

Ravi de retrouver les lecteurs du blog !

L’actualité a été fort riche au cours des derniers jours, mais j’avoue avoir savouré ma petite pause sur le Web ... d’autant plus que le « travail à la maison » s’annonce copieux pour les semaines à venir !

Plutôt que de commenter les évènements récents, j’ai préféré commencer par un note d’humour : ce graphe, illustrant les fréquentations sur une durée de 30 jours et couvrant, donc, les fêtes du nouvel an juif pour lesquelles je m’étais accordé un repos. Vous remarquerez les pics extraordinaires pour les journées des 17, 18, 19 et 20 septembre ... soit les deux jours précédant Roch Hachana et ceux de la fête elle-même !

La raison est, hélas, triviale : en faisant sur Google la recherche « Chana Tova » (pour les complètement ignares en matière de Judaïsme : « bonne année »), les Internautes tombaient en numéro 2 sur mon petit papier publié il y a un an pour la nouvelle année 5769 ! D’où l’affluence, ce logiciel jouant vraiment le rôle de « sésame » magique pour attirer du monde.

Ainsi s’explique, bien modestement, le record d’affluence atteint pour ce mois de septembre, qui a dépassé le record de janvier 2009 - correspondant, lui, à une actualité brûlante et à des publications nombreuses ... Et, hélas, ces centaines de visiteurs pressés n’ont pas pris la peine, pour la grande majorité d’entre eux, de feuilleter un peu mon blog et de découvrir quelques uns des plus de mille articles déjà publiés !

Mais restons positif pour l’année nouvelle : et parions que, parmi eux, il se trouvera aussi quelques nouveaux lecteurs fidèles et intéressants.

J.C

17 septembre 2009

Chana Tova 5770… et rendez-vous mercredi 30 septembre



Que le temps passe vite ! L’année hébraïque 5769 s’achève, vive 5770 qui commence samedi 19 septembre.
L’occasion de présenter mes meilleurs vœux aux lecteurs juifs du blog : une année douce, de sérénité dans vos foyers, et de Paix pour Israël, même si hélas et peut-être plus que jamais il s’agit de vœux ... pieux, et sans vouloir faire de mauvais jeu de mot ; la menace iranienne devient lancinante, et les amis de l’état hébreu - États-Unis en tête - continuent de s’entêter à « négocier » alors que la République Islamique ne recule pas d’un millimètre. Mais ceci est un autre débat, et je serai sûrement amené à en reparler au cours de cette année hébraïque ; d’autant plus que j’ai la conviction que de grands bouleversements se préparent au Moyen-Orient.

Pour en revenir à la « convocation d’automne » comme on appelle joliment les grandes fêtes du mois de Tichri, elle sera pour moi, d’abord, l’occasion de souffler un peu : une période d’introspection que je ferai coïncider avec un « jeune de la parole » (avant celui du Yom Kippour), en n’écrivant ni ici ni sur ma page FaceBook jusqu’au mercredi 30 septembre. Pause aussi à la radio, puisque deux de mes émissions devaient tomber des jours de fête, où la fréquence juive est, naturellement, au repos : rendez-vous donc sur les ondes le dimanche 18 octobre.

Merci pour votre fidélité, bonnes fêtes à certains et amitiés à tous !

J.C

16 septembre 2009

Cinq nouveaux podcasts disponibles : merci Lucien !

Comme le savent les lecteurs fidèles du blog, vous avez la possibilité d’écouter en différé mes émissions sur le site :
http://jean.corcos.free.fr/

La réalisation de ces « podcasts » est l’oeuvre de Lucien Pesnot, le sympathique technicien du soir, qui réalise les enregistrements en soirée (comme c’est le cas de la plupart de mes numéros).

Cinq nouvelles émissions sont disponibles, elles recouvrent la période mai à septembre. Voici quels étaient les sujets et les invités :

31 mai 2009 : « Monde slave et monde musulman, affrontements et convergences »
Invité : M. Alexandre DEL VALLE

14 juin 2009
« Le Liban après les élections »
Invité : M. Chawki FREIHA

28 juin 2009
« Les Juifs, les Musulmans et FaceBook »
Invités : Myriam ALLOUCHE et Tewfik SAHIH

12 juillet 2009
« Que se passe-t-il en Iran ? »
Invité : M. Kaveh MOHSENI

6 septembre 2009
« L’autre dans le Judaïsme »
Invité : M. Hervé élie BOKOBZA

Pour en savoir plus sur ces émissions, je vous invite à aller sur ce lien.

Bonne écoute !

J.C

14 septembre 2009

Le sixième Congrès du Fatah : un lourd héritage de corruption

Lors du congrès du Fatah à Bethléem, en Judée Samarie, qui s'est tenu début août 2009, des délégués ont demandé des comptes sur les finances palestiniennes. Ce sommet, vingt ans après celui de Tunis, était censé permettre le renouvellement de la direction, débarrasser le mouvement des soupçons de corruption et le renforcer face à son grand rival islamiste, le Hamas, qui a pris le contrôle de la Bande de Gaza par les armes en juin 2007.

Depuis la dernière réunion en 1989, beaucoup soupçonnent le président Abbas d'avoir manœuvré pour faire élire ses alliés à la direction du parti palestinien. Les sessions à huis clos du mercredi 5 Août étaient ponctuées par des cris, et des délégués sont sortis furieux de la salle de réunion. Un délégué, Hussam Khader, a déclaré qu'il s'était levé et avait demandé au Comité central, l'instance dirigeante du Fatah, de fournir un rapport détaillé de ses activités des 20 dernières années, précisant de quelle façon l'argent a été dépensé.
Mahmoud Abbas a rejeté les critiques et les soupçons de corruption, déclarant qu'il y avait « une différence entre demander des comptes et régler des comptes ».

Il faut savoir que les mains du président Abbas ne sont guère propres. L’homme s’est offert une luxueuse villa à Dubaï pour la somme de 5 millions de dollars, sans compter les sommes bancaires dont il dispose aux Émirats Arabes. Une nouvelle fois, des sommes fabuleuses de l'Autorité palestinienne, octroyés par les pays donateurs finissent dans les comptes des dirigeants palestiniens pour satisfaire les élites palestiniennes aux luxueuses villas.

Les pays du Golfe ainsi que les Occidentaux ont donné des milliards de dollars aux Palestiniens pour qu'ils changent leur situation, qu'ils mettent leur pays en valeur par un travail ardent. Cet argent est allé vers les comptes bancaires de dirigeants palestiniens en Suisse et ailleurs. A titre d'exemple, Mme Yasser Arafat gère une fortune de 300 millions de dollars. Comment oublier les millions d'Euros planqués par feu Arafat dans les banques genevoises, pour lesquels son épouse et, si j'ai bonne mémoire, sa fille et un oncle étaient venus résider à Paris, un mois durant, afin de s'assurer de « l'héritage » ? Sans compter les frais occasionnés par son hospitalisation et toute la sécurité nécessaire (un certain journal avait cité « 300 gendarmes et policiers »). Encore un peu, on l'enterrait au Panthéon. J'aimerais que l'on me cite un Juif qui ait eu le même privilège : il faut dire qu'ils ont une fierté, eux. Argent volé par Arafat, sans compter tout "le butin de guerre" camouflé par tous ces terroristes et dictateurs dans des paradis fiscaux, autres que la Suisse, soit dit en passant, sous de faux noms ou sous numéros, et dont nous ne sommes pas informés jusqu'à présent ...

Le sixième congrès du Fatah à Bethléem aurait du donner des réponses précises pour les 20 ans de pillage qui ont fait que l’Autorité palestinienne est devenue un synonyme de corruption. On attend un jour qu'il n'y ait plus d'héritiers ni de descendants en vie pour « clôturer les comptes », et s'approprier le magot, et pourtant « on » critique les juifs qui « osent » réclamer leur héritage, eux dont leurs parents et grands-parents ont été spoliés pendant la guerre. C'est littéralement honteux, ce deux poids, deux mesures dont les Juifs ont toujours souffert !

En attendant, ils crèvent tous de jalousie de voir qu'Israël ne se laisse pas faire, résiste, continue à construire, à étudier, les enfants à aller à l'école, enfin que du positif, contrairement aux obscurantistes et aux illettrés du Fatah, et rien que pour ça, j'estime qu'ils méritent notre respect et notre admiration, surtout la démocratie israélienne !

Même si au congrès du Fatah à Bethléem ne l'a pas dit ouvertement, tout le monde sait aujourd’hui qu’Arafat était un voleur, un bandit et un corrompu. A t-il pris tout son butin avec lui ? Non dans son cercueil il n’a rien pris, mais il a laissé derrière lui la honte et le déshonneur.

Ftouh Souhail,
Tunis

13 septembre 2009

La crise des transports

Scène de rue, Fez juillet 2009
(photo Jean Corcos)
Le sourire du mois
- septembre 2009

Une photo sympa - cliquer pour agrandir - ramenée de mon dernier voyage au Maroc. Je l'ai faite à l’entrée de la vieille ville de Fez, mais elle aurait pu être prise ailleurs ... les bus bondés sont une réalité dans le pays, et ils voyagent souvent portes ouvertes faute de loger tous les passagers, clandestins ou pas. 

Espérons simplement que les chauffeurs ne freinent pas trop brutalement !

J.C

10 septembre 2009

Le CRIF invité de la cérémonie du « iftar » à la Grande Mosquée de Paris




J’ai eu l’honneur de faire partie d’une délégation du CRIF venue à la Grande Mosquée de Paris, lundi dernier 7 septembre : plusieurs personnalités étaient en effet invitées à la cérémonie du « iftar » (rupture du jeûne), en ce dix-septième jour du mois de Ramadan. Accompagnant donc le Président Richard Prasquier et notre Directeur Haïm Musicant, j’ai pu voir à cette soirée de nombreuses personnalités, dont le Maire de Paris, Bertrand Delanoë (photo, hélas assez floue prise de mon portable). Étant arrivé un peu en avance, j’avais pu me promener dans les magnifiques jardins remis à neuf de la Mosquée, qui a eu dernièrement d’importants travaux d’embellissement (photo du dessous).

On se reportera en lien à cet article publié sur le site du CRIF pour en savoir plus sur les personnalités présentes ... A noter, enfin, qu’à la table d’honneur du dîner qui a suivi figurait Richard Prasquier, assis aux côté du Recteur Dalil Boubakeur.
Je profite enfin de ce "post", pour présenter - avec un peu de retard - mes meilleurs vœux de "Ramadan Moubarak" à tous les lecteurs musulmans du blog !

J.C

08 septembre 2009

Voyage dans l’enfer du discours islamiste : écoutez Latifa Ben Mansour sur le Web

Je conserve un souvenir impérissable de cette émission, diffusée le 3 novembre 2002, il y a près de sept ans déjà ...

En raison de la qualité de mon invitée, d’abord : Latifa Ben Mansour est une personnalité à la fois de haute stature intellectuelle (spécialiste de la linguistique, c’est une ancienne élève de l’École Normale Supérieure d’Alger, Docteur ès lettres et sciences humaines) et d’une grande intégrité morale : menacée de mort par les islamistes, elle a renoncé à vivre dans son pays, comme nombre d’intellectuels algériens qui ont parlé à mon micro et qui comme elle n’ont pas, pour autant, choisi un lâche oubli en ne parlant plus de ces sujets.

En raison du livre objet de notre entretien, ensuite : « Frères musulmans, frères féroces » (Editions Ramsay) est un des ouvrages les plus percutants qui soit, puisqu’il est construit à partir de l’analyse brute de centaines d’enregistrements du Parti islamiste (le F.I.S de la fin des années 80 quand il était légal, avant la terrible guerre civile menée par ses « héritiers », GIA, puis GSPC et aujourd’hui « Al-Qaïda au Maghreb Islamique ». Et le résultat de ce « voyage dans l’enfer du discours islamiste » est sans appel : ces mouvements qui prétendent parler au nom de l’islam sont en réalité des organisations d’extrême droite !

Bonne écoute !

J.C


07 septembre 2009

Le parlementaire irakien Iyad Jamal Al-Din : Le Hezbollah se sert du "slogan sacré" de la Palestine pour promouvoir son programme politique

Voici des extraits d´une interview du parlementaire irakien Iyad Jamal Al-Din, diffusée sur Al-Arabiya le 26 juin 2009:
&Link=http://www.memritv.org/subject/en/484.htm.


Interviewer : « Etes-vous un laïque en tenue islamique ou un musulman au discours laïque? »

Iyad Jamal Al-Din : « Tout d´abord, je ne suis ni islamique ni laïque. »

Interviewer : « Vous n´êtes pas une personne islamique? »

Iyad Jamal Al-Din : « Non. La laïcité ne peut pas définir une personne. Elle définit un régime politique. Une personne ne peut pas être définie comme laïque ou non laïque. (...) J´ai lu le Coran et je n’y ai pas trouvé l´adjectif « islamique ». Le Coran contient les termes « musulman », « croyant », « polythéiste » et « hypocrite », mais « islamique » ne figure nulle part dans le Coran. (...) Il n´y a aucune distinction claire entre les termes « islamique » et « musulman ». Je me considère comme musulman : je suis témoin qu´il n´y a qu´un Dieu, Allah, et que Mahomet est son messager. »

Interviewer : « Vous voulez dire que c´est là le terme que l´on trouve dans le Coran, [´musulman´] et non « islamique ». »

Iyad Jamal Al-Din : « Ceux qui emploient le terme nouveau d´ « islamique » n´ont pas donné sa définition. Qu´est-ce qui le distingue du mot « musulman » ? Beaucoup sont offusqués d´être qualifiés de « non-islamiques » - comme si c´était une insulte - mais je suis fier de ne pas être islamique, parce que je ne sais pas ce que signifie ce terme. Je sais ce que signifie « musulman » : c´est quelqu´un qui récite les deux shahadas. »

Interviewer : « Le terme « islamique » est-il apparu avec les mouvements islamiques politiques ? »

Iyad Jamal Al-Din : « Oui. Le terme est apparu après la deuxième guerre mondiale et fait allusion aux mouvements de l´islam politique. Ce sont des mouvements politiques qui se servent de la religion comme moyen d´ascension, tout comme certains partis politiques emploient l´argent, les médias, les armes ou des milices pour s´emparer du pouvoir. (...)
Nous sommes des personnes qui aspirons au pouvoir. Nous nous mettons d´accord sur un programme politique et nous convainquons les électeurs en leur disant : « Si vous votez pour nous, nous ferons ceci et cela. » « Soit nous disons la vérité, soit nous mentons. Mais dire : « Votez pour nous, et nous vous apprendrons à prier » ou « Votez pour nous afin que nous vous montrions comment vous flageller pour la mort de Hussein », c´est d´une incroyable bêtise. C´est tourner le peuple en dérision. (...) A notre avis, les quotas sectaires sont contraires aux Droits de l’Homme et constituent une honte pour l´humanité. Vous considérez-vous plus chiite qu’Irakien ou inversement ? Je me considère, en premier lieu, comme un être humain et un citoyen. Selon moi, les citoyens irakiens passent avant l´Irak, parce que les Irakiens comptent plus que l´Irak. »

Interviewer : « Oui, les gens comptent plus que la terre. »

Iyad Jamal Al-Din : « Les gens sont plus importants que le temps et le lieu. Les instincts primitifs, l´instinct de la peur, sont sollicités par des phrases comme : « En tant que chiite, vous êtes opprimé », « en tant que sunnite, vous êtes en danger », « en tant que Kurde, vous êtes privé de vos droits » ... C´est se moquer du peuple. »

Interviewer : « D´autant plus que c´est ce que tout le monde fait : les chiites, les Kurdes et les sunnites. »

Iyad Jamal Al-Din : « Exactement. Nous parlons des droits des citoyens irakiens. Il n´y a aucune différence entre les pauvres - qu´ils soient Kurdes, sunnites, chiites ou chrétiens. Quant à la question des minorités ... Quand vous catégorisez les personnes comme étant chiites, sunnites, Kurdes, Turkmènes, et ainsi de suite, vous détruisez [le concept] d´ « irakien ». »

Interviewer : « Pourquoi ? »

Iyad Jamal Al-Din : « Parce qu´alors vous commencez à défendre les droits de groupes imaginaires, et non d´individus. Vous ne défendez pas les droits des individus chiites, mais de la nation chiite. »

Interviewer : « Depuis 2003 - et peut-être pour la première fois en 1 400 ans - l´Irak est gouverné par les religieux. Comment résumeriez-vous ce retour au pouvoir ? »

Iyad Jamal Al-Din : « C´est une expérience sombre et malheureuse. Nous n´avons vu qu´accroissement de la pauvreté, en dépit de l´abondance d´argent. Les services sont dans un mauvais état, bien que l´Irak se soit ouvert au monde entier. Le trésor public est pillé comme jamais auparavant. » (...)

« Le Hezbollah se contentera-t-il d´affronter Israël et de libérer la terre, ou a-t-il un autre programme, celui d´un vaste Etat religieux islamique ? C´est la question. Il y a des formules sacrées, telles que la libération de la Palestine et de Jérusalem, et la cause palestinienne. Depuis longtemps, les tyrans vivent à l´ombre de ces mots d´ordre, tandis que les peuples arabes subissent l´oppression, au nom de la cause palestinienne. La cause palestinienne est le prétexte à l´absence de développement économique et politique. Quand on prive la population de liberté, c´est au nom de la Palestine. En opprimant les Irakiens pendant 35 années, Saddam Hussein le faisait au nom de la Palestine, affirmant « qu’aucune voix n´est plus forte que le bruit de la bataille. » Le Hezbollah emploie la même formule « sacrée ». Il se sert de la cause palestinienne comme n´importe quelle autre puissance politique. »

Interviewer : « qui l´utilise ? »

Iyad Jamal Al-Din : "Oui, parce qu´Allah seul connaît nos véritables intentions. Saddam a attaqué Israël avec des missiles - 38 missiles, je crois. Gamal Abdel Nasser a combattu [Israël] pendant 50 années, Kadhafi a poussé des cris au nom de la Palestine, et les dirigeants arabes parlent au nom de la Palestine. Mais regardez dans quel état se trouvent les Arabes. Voyez l´état des Arabes en Palestine, des Arabes vivant dans la ligne verte de 1948 ... »

Interviewer : « Le Hezbollah est-il responsable du problème du développement dans le monde arabe ? »

Iyad Jamal Al-Din : « D´autres partagent cette responsabilité. Il n´est pas le seul à avoir combattu pour la Palestine. Le Hezbollah a été fondé en 1982, et la Palestine a été perdue en 1948. De 1948 jusqu´au au Jour du Jugement - je ne sais pas combien de temps ce conflit va durer ... Il y a ceux qui brandissent la bannière de la Palestine, tout en opprimant leurs peuples au nom de la Palestine. Les gens comme Saddam disent qu’ils libéreront la Palestine, mais perdent leurs propres habitations. Il disait qu´il libérerait la Palestine du fleuve du Jourdain à la mer Méditerranéenne, et il a perdu l´Irak dans sa totalité. Le slogan de la Palestine est un slogan attractif mais trompeur. Il est attractif parce que n´importe quel voleur, contrebandier ou menteur peut prétendre libérer la Palestine, et l´histoire chantera ses louanges. »

Interviewer : « Pensez-vous que le Hezbollah emploie le slogan de la Palestine pour masquer son programme politique ? »

Iyad Jamal Al-Din : « C´est, à mon avis, évident. Comme j´ai dit, n´importe qui peut se servir de la cause palestinienne. Montrez-moi un Libanais chiite - bien que je n´aie pas le droit d´intervenir dans les affaires libanaises, parce que les habitants de ce pays sont libre ... Mais n´y a-t-il pas d´autre voix chiite au Liban hormis celle du Hezbollah et des siens ? N´y a-t-il pas des intellectuels ? Pourquoi quelqu'un comme Ali Al-Amin est-il opprimé ? Pour ne parler que de lui, qui n´a ni parti politique, ni milices, ni journal, ni radio ou station de télévision derrière lui. Il ne représente pas une menace. Il a juste une opinion. Ils ont incendié sa maison et son bureau. N´est-ce pas une honte ? »

Dépêche spéciale memri n° 2488

04 septembre 2009

La cause oubliée des Ouïgours, par Caroline Fourest

Les émeutes en Chine et la répression sanglante qui s'en est suivie remettent en lumière le cas d'une dissidence singulière, bizarrement oubliée par les défenseurs habituels de toute cause musulmane : celle des Ouïgours.

On parle moins d'eux que des Tibétains. Ces 8 millions de musulmans turcophones peuplant la province du Xinjiang subissent pourtant de véritables persécutions au nom de la sinisation. Colonisée au XIXe siècle et mise au pas par l'empire, la province est riche en hydrocarbures, en ressources minérales et en terres agricoles. Le régime communiste a toujours redouté que le développement d'une culture ouïgoure autonome ne débouche sur une volonté d'indépendance. Comme pour les Tibétains, il s'emploie donc à diluer l'identité de la région à grand renfort de population han. Ce qui provoque régulièrement de vives tensions entre les deux communautés et, de temps à autre, des révoltes.
Tout le monde a en tête la répression sanglante ayant frappé le mouvement étudiant place Tiananmen. On sait moins que huit ans plus tard, le régime écrasait dans le sang une tentative de soulèvement ouïgour. Les chiffres sont difficilement vérifiables, mais on parle de 8 000 disparus et de 50 000 emprisonnés ou torturés. Depuis, la contestation n'a cessé de se radicaliser. Certains Ouïgours ont rejoint les rangs de mouvements islamistes extrémistes. Ce qui permet à Pékin de mener sa politique de répression au nom de la lutte contre le terrorisme. Pourtant, l'essentiel de la dissidence reste mené pacifiquement, notamment par le Congrès mondial ouïgour de la dissidente en exil Rebiya Kadeer. Pékin l'accuse aujourd'hui d'avoir orchestré les émeutes. Celle qui a failli recevoir le prix Nobel de la paix dément et demande une enquête internationale.

J'ai eu la chance de la rencontrer il y a un an et demi à Bruxelles. Celle qui incarne l'espoir d'une ethnie musulmane opprimée ne porte ni burqa ni voile d'aucune sorte. Mère de sept enfants, dont plusieurs sont en prison, elle a fait fortune dans le textile avant d'être élue au Parlement chinois. A l'époque, Pékin l'exhibait pour montrer son respect de sa diversité culturelle. Tout bascula en 1999. Elle fut arrêtée alors qu'elle était en route pour rencontrer un émissaire de la diplomatie américaine et lui apporter les preuves de la répression. Elle passera six ans dans les geôles chinoises. 

Avec interdiction de parler, et même de sourire. Aujourd'hui réfugiée aux États-Unis, elle est intarissable sur le "génocide culturel" en cours contre son peuple. Plus de 15 000 Ouïgours auraient été arrêtés ces dernières années. Certains attendent toujours d'être exécutés pour "terrorisme".
Bizarrement, ce procès en terrorisme ne passionne pas les musulmans des autres pays. Le monde arabe s'enflamme pour les Palestiniens, mais jamais pour les Ouïgours. Rebiya Kadeer a son explication : "A leurs yeux, nous ne sommes que des Asiatiques, et puis, surtout, nous ne sommes pas opprimés par les États-Unis ou Israël, alors cela ne les intéresse pas." Alors que douze petits dessins danois peuvent mettre en émoi, le fait que des corans puissent être brûlés par des officiers chinois au Xinjiang (une information donnée par Rebiya Kadeer que je n'ai toutefois pas pu recouper) ne donne pas même lieu à une rumeur. Lorsque des dissidents ouïgours tentent de se réfugier dans des pays musulmans, ils sont immédiatement renvoyés aux autorités chinoises.
Aucun pays "frère" n'a voulu accueillir cinq Ouïgours libérés de Guantanamo ... Il a fallu les envoyer sur une île du Pacifique dépeuplée, où ils vivent désormais. C'est dire l'indifférence du "monde musulman" (en réalité très divers) pour ces coreligionnaires asiatiques. Certains réseaux habitués à traquer l'"islamophobie" de "l'Occident" restent étrangement silencieux face aux persécutions, bien réelles, subies par cette minorité musulmane de la part d'un régime autoritaire d'Extrême-Orient.

Caroline Fourest
Article paru dans le journal « Le Monde », édition du 11.07.09

02 septembre 2009

Vue sur la baie d'Alger, en charmante compagnie ...

Le café sur la terrasse,
huile sur toile d'Emile Deckers (Alger, 1934)
Une toile sur la Toile
- septembre 2009

Retour, avec ce beau tableau, à une rubrique un peu abandonnée ces derniers temps - « Une toile sur la toile », série qui vous fait découvrir le monde musulman avec le regard amoureux des peintres orientalistes ... mais pas seulement l’Orient, d’ailleurs, comme le découvriront les nouveaux lecteurs !

Souvent une peinture m’a servi un peu de prétexte pour disserter sur d’autres sujets : pas celle-là ! Intitulée « Le café sur la terrasse », on la doit au pinceau d’Emile Deckers (1885-1968), peintre de l’école belge qui la réalisa à Alger en 1934. Elle fut mise en vente à l’Hôtel Drouot en mars 1995.

Juste pour le « fun », donc, et pour partager avec moi, en cette fin d'été, la douce contemplation de la baie d’Alger, « la ville blanche » que l’on devine en arrière plan : et la compagnie de ces jeunes algériennes dégustant leur café turc est tout à fait charmante !

J.C