Frontière israélo-libanaise
Mon invité dimanche prochain
sera Jacques Benillouche. Pour rappel, c’est le correspondant en Israël du
journal en ligne "Slate.fr" et le directeur du site Internet
"Temps et Contretemps". Nos auditeurs sont bien au courant de la
tension extrême aux frontières d’Israël, qui a duré toute l’année 2018 :
raids aériens préventifs contre des positions iraniennes ou du Hezbollah en
Syrie ; incident grave avec la Russie l’été dernier ; embrasement – au
sens propre du terme – à la frontière de Gaza, où le Hamas, par l’arme rustique
des ballons enflammés, a détruit tous les champs agricoles de l’autre côté de
la frontière, et où on est passé dernièrement tout près d’une nouvelle guerre.
On sait que le refus de Benjamin Netanyahou de s’engager dans un conflit a
provoqué une crise, avec la démission de son ministre de la défense dont le
parti a quitté sa coalition ; mais nous n’allons pas parler de politique
intérieure israélienne, et comme on le fait dans cette série on s’intéressera d’abord
aux différents acteurs arabes, potentiellement ennemis dans une guerre, ou
neutres, ou même alliés d’Israël sans le dire.
Parmi les questions que je
poserai à Jacques Benillouche :
-
Le dernier et plus violent affrontement avec le
Hamas a eu lieu le lundi 12 novembre, quand suite à une opération de Tsahal qui
avait mal tourné à l’intérieur de la bande de Gaza, le Sud du pays a reçu en
moins d’une journée près de 500 roquettes. Le Premier Ministre a préféré
conclure un cessez-le feu, avec la médiation très active de l’Egypte. C’est
étonnant parce que le régime Al Sissi a été fondé sur l’écrasement des Frères
musulmans, donc aurait pu souhaiter pareil pour le Hamas ; par ailleurs, on
croyait le Hamas affaibli avec la destruction des tunnels par l’Egypte, or il
semble qu’il se soit fortement réarmé depuis le conflit de 2014 : qu’en
penser ?
-
On s’est interrogé sur la grande retenue de
Netanyahou au moment de cette crise, une explication est l’inquiétude face à la
possibilité que le pays se retrouve sous un feu croisé de missiles et de
roquettes, la menace principale étant au Nord. Mais une autre explication
serait politique ; le même 12 novembre, Temps et Contretemps publiait un
article intitulé : « Netanyahou planifie la scission Cisjordanie-Gaza »,
de quoi s’agit-il ?
-
Les médias français et internationaux ont
beaucoup plus parlé des tentatives de franchir la frontière de Gaza par des
foules se présentant comme l’avant-garde du « retour » des
descendants de réfugiés de 1948. Interrogée sur le « Times of Israël »
le 30 juillet dernier, Einat Wilf, ex député travailliste, a dit qu’il faut
vraiment partir en guerre contre cette prétention du « Droit au
retour », car la grande majorité des Palestiniens croient vraiment ce « retour »
possible. L’administration Trump a décidé de ne plus financer l’UNRWA, est-ce
une bonne décision ?
-
Concernant la frontière Nord, le premier
élément qui est très préoccupant pour Israël, c’est la quasi victoire de l’axe
chiite constitué par le régime Assad, soutenu militairement par l’Iran et ses
supplétifs du Hezbollah, mais surtout soutenu par l’armée russe qui a permis
cette victoire. Quel est le but de l’Iran ?
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Que doit faire Israël au Liban ? La tension
est montée d’un cran avec la révélation par Tsahal d’un réseau de tunnels d’attaque
du Hezbollah. En cas de frappes préventives contre les positions de la milice
chiite, cela déclencherait un déluge de missiles sur le pays : le choix
est donc très difficile.
Une situation vraiment angoisse, que j’espère cette
émission permettra d’éclairer un peu : soyez nombreux à l’écoute !
J.C