Une toile sur la Toile
- mars 2015
C'est probablement l'artiste
peintre la plus connue de Syrie, mais elle n'y vit plus. Fuyant la guerre
civile, elle réside au Liban.
Née à Damas en 1975 d'un
père syrien et d'une mère libanaise, Sara Shamma qui ne s'est jamais engagée
dans la politique, avait vu son œuvre vite reconnue dans son pays, où elle a
obtenu de nombreux prix (voir sa
présentation par le centre culturel syrien de Montréal).
Elle a un site que je vous
invite à visiter sur ce lien
. Y figurent plusieurs reproductions de ses peintures, dont de nombreux auto portraits
de cette jolie artiste. Dans ces toiles se dégage une ambiance étrange, parfois
oppressante, souvent onirique où se croisent des humains, des animaux et
parfois de figures hybrides.
Elle n'a pas directement
évoqué les horreurs vécues dans son pays, mais cette interview en langue
anglaise est intéressante ; elle invite les gens à oublier d'où elle vient, à
accepter que la Syrie et sa guerre ne représentent que 2 % des influences sur
sa peinture ; et elle dit aussi que pour elle "l'art est plus grand que la
politique et plus grand que les guerres" (lire
ici) .
"People see me first as a Middle Eastern artist,
then as a woman, and now as a female artist coming from a war zone, but I hope
that after they see my work and enter inside my paintings, they will forget my
background and start seeing themselves in my subjects - then Syria and its war
become only two of the hundred identities that influence my paintings. I think art is bigger than politics and
bigger than wars. The wars finish in the end, but the art remains. Art doesn’t
have to remind us about war and it doesn't have to make immediate change - it
is a continuous development of the human feeling toward life, and it is almost
the opposite of politics."
Mais si un seul tableau
devait évoquer, avec l'approche pudique qui est la sienne, la terrible souffrance
vécue par son peuple, ce serait bien celui que j'ai choisi ici : visage
angoissé d'un enfant ; et peut-être, visage du même enfant défiguré par
d'horribles blessures.
J.C