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28 juillet 2021

Rendez-vous dans quelques semaines


 On appuie à nouveau sur ce bouton ... et cela fait du bien d'oublier un peu les réseaux sociaux !

Deuxièmes courtes vacances prévues donc dans quelques jours. Retour prévu ici en deuxième quinzaine du mois d'août. Bonnes vacances à ceux qui partent. Prudence à tous, même si on est vaccinés.

Portez-vous bien, et à bientôt !

J.C

27 juillet 2021

« Pour être sûr que la troisième guerre mondiale n’aura pas lieu, il faut voir qu’elle est en train de commencer et savoir s’y préparer »

 Comment faire face à l’irrédentisme chinois ? Si la nouvelle administration américaine assume le défi, Paris et Berlin veulent éviter la confrontation et restent dans le déni, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », le sinologue Jean-Yves Heurtebise.

Tribune. 

Le premier dirigeant étranger invité par Joe Biden à la Maison Blanche après son élection fut le premier ministre japonais, Yoshihide Suga ; le second fut le président sud-coréen, Moon Jae-in. En juin, Joe Biden rencontra les dirigeants du G7 mais aussi ceux du D10 (G7 plus Australie, Corée du Sud, Inde), puis ceux des 30 pays membres de l’OTAN. Toute cette activité diplomatique tourna autour d’une question centrale : « Comment faire face à la Chine ? ».

Plus exactement, comment faire face à cette Chine dirigée par ce Parti communiste qui vient de fêter en grande pompe ses 100 ans d’existence en promettant de « fracasser la tête et répandre le sang » (selon les termes fleuris de Xi Jinping) de tous ceux qui voudraient « l’intimider » ? Comment faire face à cette puissance économique, premier émetteur de CO2 au monde (27 % des émissions pour 18 % de la population), dont les pressions irrédentistes, sur terre ou en mer, inquiètent les pays riverains (Inde, Vietnam, Indonésie, etc.) et dont le modèle sociopolitique se dit seul aller dans le sens de l’histoire face à un « Occident en déclin » ?

Quand les Etats-Unis et le Japon d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre conduisent des exercices militaires communs dans l’Indo-Pacifique, l’Europe de la chancelière Angela Merkel veut, fin décembre 2020, ratifier un accord d’investissement avec la Chine, sans inviter ni l’Italie ni l’Espagne, et envisage, fin juin 2021, une rencontre avec Poutine, irritant pays baltes, Suède et Pays-Bas. On pourrait se demander si l’Allemagne, avec sa dépendance au gaz russe renforcée par la fermeture de ses centrales nucléaires et l’inféodation de son industrie automobile au marché chinois, n’est pas l’homme diplomatique malade de l’Europe.

La Chine, une menace pour l’OTAN ?

Quant à la France, elle reçoit les félicitations de Pékin pour sa quête d’une « indépendance stratégique » et répond à l’appel de Biden par le mantra : « Surtout pas de confrontation. » A la volonté de l’OTAN de qualifier la Chine de menace pour l’Organisation, le président Emmanuel Macron rétorque en soulignant que celle-ci est loin de l’Atlantique Nord. Cette position interroge : Vladivostok est bien plus à l’est que Shanghaï ; quant à la cyberguerre, elle ne connaît pas de frontières. De fait, la participation de sous-marins français à des exercices de liberté de navigation loin des côtes nationales, en mer de Chine du Sud, souligne la projection stratégique nécessaire.

Cette volonté « d’éviter la confrontation » est souvent justifiée par la nécessité d’inclure la Chine dans la lutte contre le réchauffement. En effet, si les deux tiers des émissions historiques de CO2 viennent des pays développés, depuis 2017 les deux tiers des émissions actuelles proviennent des pays en développement. Mais l’erreur est de croire que la Chine donnerait à « l’Occident » quelque chose en respectant ses engagements climatiques et qu’il faudrait, en retour, faire preuve de « relativisme culturel » quant aux droits humains au Xinjiang et à la censure généralisée.

En réalité, respecter les accords sur le climat est un enjeu de sécurité nationale : un article d’août 2020 du Lancet donnait le chiffre terrible de 1,24 million de morts par an dues à la pollution en Chine ; en outre, des projections topographiques montrent qu’un réchauffement de plus de 3 °C placerait les trois quarts de Shanghaï ou de Canton sous les eaux. La participation aux efforts climatiques étant aussi une question de survie pour Pékin, cela ne devrait induire nulle logique de concession à l’égard des autres domaines de friction. L’appel au boycott diplomatique par le Parlement européen des Jeux olympiques de Pékin indique-t-il un tournant ?

Engagements climatiques et droits de l’homme

L’Europe a longtemps pensé que, dans ses rapports avec la Chine, elle pouvait dissocier les domaines politique, économique et climatique. Après l’illusion libérale du développement économique qui aurait dû rendre la Chine démocratique, voici l’illusion moderniste (au sens du sociologue Bruno Latour) d’une séparabilité entre engagements climatiques (« objectifs ») et droits de l’homme (« subjectifs »). En réalité, sans respect des droits, nulle sauvegarde écologique. Quant à la volonté de dissocier partenariat économique et différends politiques, elle revient à ignorer que Pékin ne les sépare guère. Comme en témoigne l’usage de l’arme commerciale des droits douaniers pour punir l’Australie d’avoir demandé une enquête indépendante sur les origines du Covid-19.

L’Europe se réveillera-t-elle à temps de son rêve d’un monde « post-hégémonique » ? Nous sommes moins dans un monde post-hégémonique que « polyhégémonique » où chaque centre de pouvoir sait qu’il n’est pas assez fort seul. Les Etats-Unis savent que, dans le conflit à venir (Senkaku ? Taïwan ? Ladakh ?), ils auront besoin du Japon, de l’Australie et de l’Inde. Parallèlement, on assiste à un renforcement des liens Russie, Chine, Pakistan, Iran. L’Europe peut-elle simplement choisir de ne pas choisir ? L’enfer du « eadem sed aliter » [« la même chose mais autrement »] est pavé des bonnes intentions du « plus jamais ça ».

Selon le philosophe Jean-Pierre Dupuy, la seule manière d’éviter une catastrophe, c’est d’en accepter l’inévitabilité : pour être sûr que la troisième guerre mondiale n’aura pas lieu, il faut voir qu’elle est en train de commencer – et savoir s’y préparer. Encore ne faut-il interpréter cela comme un « choc des civilisations ». Les études contemporaines sur la réception du savoir chinois en Europe aux XVIIet XVIIIsiècles ont montré que celui-ci induisit un décentrement culturel permettant l’émergence de notre hybride modernité.

En restant fermes sur la défense des valeurs libérales, nous ne faisons que rappeler à la Chine (au moment où Xi se veut le seul prophète de la religion chinoise et où toute dissidence est traitée comme une hérésie) que c’est à son contact que l’Europe a élaboré l’idée d’une société libre, non dominée par la foi, basée sur le mérite et où le souverain vise le bien public. En s’opposant à « l’Occident », la Chine de Xi s’oppose en grande partie à elle-même.

Jean-Yves Heurtebise, professeur associé à l’Université catholique Fu-Jen de Taïwan et membre associé au Centre français d’études sur la Chine contemporaine (CEFC). Il est l’auteur d’« Orientalisme, occidentalisme et universalisme » (MA Editions, 328 p., 33 €).

Le Monde, 16 juillet 2021

24 juillet 2021

Cyril Hanouna, Mila, Charlie-Hebdo : un article à déguster


 Hé, toi là ! Oui, toi là, le petit brun. Je te connais. Je me souviens de toi. Tu t’appelles Jérôme. Ou Cédric. Vincent peut-être. Ou Saïd je ne sais plus. Cyril ? Ok, si tu veux, Cyril. De toute façon, je te connais.

J’ai été à l’école avec toi. Je me souviens de toi. Ou d’un autre qui était tout pareil. Le petit mec à tête de fouine prêt à tout pour être populaire. Pas très fin, pas brillant, mais suffisamment vif et malin pour « sentir » ce qui allait faire marrer les autres. Ton truc, c’était l’effet de meute. Tu as toujours su te trouver des alliés, de préférences les costauds, les riches, les impressionnants, les tricheurs. Et pour t’attirer les bonnes grâces de la classe, tu n’as jamais hésité à t’en prendre à plus petit que toi. La fille intello-moche à lunettes, que tu faisais pleurer, le petit gros nul en sport que tu humiliais devant tout le monde. Tu étais exactement le genre de mec qui harcèle, qui s’acharne contre un plus faible, juste pour le plaisir de mettre les rieurs de ton coté. Tu as toujours aimé la facilité. Et puis, quand ta victime craquait, quand elle allait se plaindre aux profs ou bien lorsqu’elle se faisait vraiment taper dessus, tu te faisais d’un coup doucereux et innocent. Subitement tu n’avais plus rien à voir avec l’histoire. Ce n’était jamais toi qui avais frappé. Tu étais trop futé pour ça. Tu allais même jusqu’à prêcher l’apaisement, la main sur le cœur en assurant que tout ça n’était qu’un jeu et que jamais, tu n’avais souhaité de mal à quelqu’un.

Puis tu as grandi, tu as bossé ton image d’amuseur et perfectionné tes techniques. Tu es devenu un pro. De vannes en vannes, tu as peaufiné ton rôle de bouffon, entouré de souffre-douleur toujours consentants pourvu qu’ils prennent aussi un peu de ta lumière. Aujourd’hui, tu as réussi, tu as du pouvoir, tu es entouré d’une cour télévisuelle qui glousse servilement à chacune de tes saillies ineptes. Barbe bien taillée, costumes sur mesures ou blousons de cuir, tu soignes désormais ton look autant que ton carnet d’adresse.

En revanche, comme au bon vieux temps, tu as gardé tes sales habitudes. Pour faire « ton intéressant » et pour t’attirer les bonnes grâces de ton public, tu restes prêt à toutes les bassesses et les lâchetés. Comme clouer des cibles sur le dos des journalistes de Charlie qui n’auraient pas dû « balancer de l’huile sur le feu en republiant les caricatures ».

Comme jeter des anathèmes et enfoncer la jeune Mila, qui, parce qu’elle n’a fait qu’user de sa liberté d’expression « devrait se faire toute petite et se faire oublier » face à ses agresseurs.

Je te connais. Tu t’appelles Jérôme, Éric, Saïd ou Cyril, je ne me souviens plus. Tu es de la race de ceux qui non content de hurler avec les loups, excitent la meute et s’étonne ensuite que celle-ci réclame du sang. Comme au temps de l’école, tu ne te feras jamais incriminer, à aucun moment, ce ne sera de ta faute. Et s’il devait à nouveau arriver malheur à ceux de Charlie, à Zineb ou à Milla, ils ne pourraient s’en prendre qu’à eux même ; Pire, ils l’auraient un peu cherché, à force de s’obstiner à lutter inlassablement pour la liberté d’expression, alors qu’il est bien plus simple et plus rentable de faire du buzz facile en brossant dans le sens du poil un public jeune, influençable, et plutôt favorable à l’instauration d’un délit de blasphème.

Je te connais. Jérôme, Éric, Saïd ou Cyril, je ne suis plus tout à fait sûre de ton prénom, mais je me souviens bien de ton visage.

C’est celui de la lâcheté.

Nathalie Bianco

Page Facebook, 23 septembre 2022

 

02 juillet 2021

Pause estivale


 Deux ans sans voir la mer ... cela commençait à me manquer !

Mais je ne devrais pas aller sur ce genre de plage exotique, car hélas nous ne sommes pas encore sortis de la "crise sanitaire" - même si on vit en ce moment comme une pause inespérée. Petit repos en tout cas, sur ce blog comme sur les réseaux sociaux.

Bonnes vacances à ceux qui partent, portez-vous bien et rendez-vous, je l'espère, le jeudi 22 juillet.

J.C