Moïse bébé, sauvé du Nil par
la fille du Pharaon.
Fresque de la synagogue deDoura Europos
Un avertissement pour
commencer : la beauté, mais surtout l'importance historique des vestiges de
Doura Europos ; la connaissance approfondie de ce trésor permise par les
recherches archéologiques ; le débat entre historiens, enfin, sont tellement
importants que je renonce à tenter d'en faire un résumé, même le plus court.
J'ai donc décidé, après vous avoir donné les liens pour les lectures de
référence, de présenter ici un choix d'illustrations accompagnées du strict
minimum sur le sujet.
Tout d'abord, pour rêver à
propos des incroyables vestiges découverts il y a moins d'un siècle, cette
collection d'images que donne une
recherche Google images.
A l'origine, Europos, située
en plein désert, dans l'extrême Est du pays près de la frontière actuelle de
l'Irak, est une colonie macédonienne.
Elle fut fondée vers 300 avant J.C par Séleucos Ier, roi de l'Asie et qui fut
un des généraux d'Alexandre le Grand. Pour qui connait un minimum d'Histoire du
peuple juif, la dynastie qu'il fonda soumis, entre autres, la Judée, imposant
un culte païen dans le Temple ; et cela provoqua la révolte des Macchabés, libérant leur peuple
après l'épisode miraculeux de Hanoucca .... Au hasard des guerres et des
conquêtes, la cité sera sous le pouvoir des Grecs, puis des Parthes, puis des
Romains, jusqu'à l'arrivée des Perses sassanides qui détruisirent la ville vers
256 après J.C.
Lire ici pour en savoir plus sur Doura
Europos.
Ville très cosmopolite
pendant ses siècles d'existence, le site, découvert dans les années 1920-1923 a
fait l'objet d'intenses fouilles archéologiques au début du mandat français. Il
renferme de nombreux édifices liés à différentes religions. La population
d'origine comprenait une communauté juive autour de la fameuse synagogue.
La synagogue et ses
fabuleuses fresques font l'objet d'un article très
détaillé sur Wikipedia, avec plus de 270 références ! Les curieux pourront
donc approfondir ce sujet s'ils le
souhaitent.
La découverte de ce trésor
archéologique a causé un choc à l'époque car la présence de peintures de
personnages dans un lieu de culte juif remettait largement en question
l'interdit de la représentation humaine, qui est la marque du culte juif -
comme musulman d'ailleurs.
L'essentiel maintenant à
savoir sur les fresques elles-mêmes, autour de quelques illustrations ...
Il y a eu successivement
deux synagogues, la première étant trop petite. Sur cette carte, la synagogue
elle-même (en rouge) et ses dépendances (en rose) au cœur du quartier juif de
la cité.
Sur les murs de la synagogue
(ici sur le mur Ouest où se trouve la niche renfermant l'Arche Sainte), des
panneaux illustrant des personnages de la Torah, ou des scènes bibliques
diverses;
Selon les historiens, cette
figure pourrait être soit le Prophète Jérémie, soit le scribe Esdras.
Sur cette peinture, la prise
de l'Arche Sainte lors de la bataille d'Euben Ezer contre les Philistins.
L'essentiel des fresques et
panneaux ont été transportés du site archéologique vers Damas, où la synagogue
a été reconstitué en partie comme le montre cette illustration. Mais rares sont
les touristes qui peuvent la voir, comme le résume parfaitement l'article de
Wikipedia : "Alors que cette reconstruction est indubitablement la pièce
maîtresse des collections du musée, elle est, pour des raisons politiques,
presque cachée aux visiteurs depuis les années 1950 : fermée à clef, elle
nécessite l'intervention d'un gardien pour être ouverte, et son existence est à
peine mentionnée dans les guides touristiques officiels."
Une dernière réflexion aussi
: alors que l'actualité nous envoie les images immondes de la destruction du
musée de Mossoul et de la destruction de sites assyriens par les fous furieux
du Daesh, on frémit en pensant à ce qu'ils feraient si par malheur, ce musée
tombait entre leurs mains !
J.C