Tags antisémites sur la permanence électorale d'une candidate de confession juive,
Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis)
Un sujet brûlant pour ma
prochaine émission, nous n'irons pas cette fois-ci au Moyen-Orient ou au
Maghreb, mais tout près de chez nous, en banlieue parisienne. Le titre que j'ai
choisi pour ce numéro est long mais il recouvre bien les problèmes à aborder : Education,
laïcité, antisémitisme, un état des lieux dans le "Neuf-Trois". Par
ségrégation sociale ou en raison de causes plus complexes, la Seine Saint-Denis
compte maintenant plus de Musulmans que de Chrétiens, sans parler de la petit
minorité juive qui diminue. Dès que l'on franchit le périphérique débute un "autre monde", dont nos médias commencent à se rendre
compte, en particulier suite aux incidents en milieu scolaire qui ont marqué
les minutes de silence, au lendemain de l'attentat contre "Charlie
Hebdo". Nous aurons une invitée parfaitement qualifiée pour en parler,
Madame Danielle Guerrier. Je serai vraiment heureux de l'accueillir sur
Judaïques FM, pour plusieurs raisons. D'abord en raison de sa proximité et de
son amitié envers la communauté juive. Elle est en effet catholique, elle
travaille au Diocèse de Saint-Denis en France, mais surtout elle est la responsable du
Service Diocésain pour les Relations avec le Judaïsme. Au delà de cette amitié,
elle est un observateur de terrain du dialogue interreligieux en particulier
vers l'Islam. Mais surtout, elle est un témoin précieux, à la fois comme ancienne
enseignante qui connait bien les problèmes dans certains établissements dont on
commence à parler, et puis surtout, comme habitante du "neuf-trois".
Parmi les questions que je
poserai à Danielle Guerrier :
-
Jean Mouttapa, éditeur, journaliste, est très
impliqué pour aider Juifs et Musulmans à se connaitre et à se respecter. Il a
dit lors de la remise su Prix de "l'Amitié Judéo-Chrétienne de France"
au Père Shoufani, que le dialogue simultané entre les trois fois monothéistes
était préférable au dialogue "à deux" : en effet, on aurait parfois
le syndrome du "tiers absent" dont on peut dire du mal, justement
parce qu'il n'est pas là. Partagez-vous
son diagnostic pour les associations interreligieuses en général ? Et plus
particulièrement dans le cas du dialogue islamo-chrétien, pour le traitement
des Juifs ?
-
A propos des sentiments des habitants chrétiens
de la Seine Saint-Denis, tous ne se revendiquent pas d'une identité religieuse,
mais tous ont constaté, comme vous, une évolution dans les populations qui les
entourent. Quelle est leur réaction ? Est-ce que c'est un repli xénophobe,
voire une fuite vers des résidences pavillonnaires loin de Paris ? Est-ce qu'au
contraire, certains vivent la mixité comme une chance ? Et que disent les
acteurs de terrain, se revendiquant comme catholiques, prêtres ou laïcs ?
-
Vous avez été professeur de mathématiques
donc non confrontée aux problèmes spécifiques des professeurs d'Histoire
chahutés lorsqu'ils abordaient des sujets comme la Shoah, ou l'Histoire des
religions. Est-ce que déjà, en 2003 lorsqu'est sorti le livre "Les
Territoires perdus de la République", vous aviez entendu parler de ces
incidents ? Et quels sont les échos que vous avez eu de collègues encore en
activité, sur ce qui s'est entendu au lendemain des attentats du mois du
janvier ?
-
dès le lendemain de l'attentat contre Charlie
Hebdo, puis contre l'hypermarché casher de la Porte de Vincennes, on a vu se
répandre sur Internet des théories du complot comme quoi c'était un coup des
services secrets français, ou du Mossad, pour stigmatiser les Musulmans. La
Ministre de l’Éducation Nationale, Najat Valaud Belkacem, a poussé un cri d'alerte,
en disant : "ces théories du complot sont en train, vraiment, de miner
notre jeunesse. Un jeune sur cinq aujourd’hui
adhère aux théories du complot. C’est-à-dire la remise en cause des
institutions de la République (...) Quels outils, à votre avis, pour lutter
contre le complotisme ?