Eli Cohen (à gauche) pendant son procès
Introduction
:
Impossible
d'oublier dans ce "mois de la Syrie", publié sur le blog d'une
émission de la fréquence juive, la figure légendaire d'Eli Cohen (1924-1965).
Considéré comme un des plus grands espions de l'Histoire contemporaine, les renseignements
qu'il fit parvenir à Israël ont joué un rôle décisif dans la victoire de la
Guerre des Six Jours.
J'ai
repris intégralement la version française de Wikipedia pour cet article, à
l'exception du paragraphe sur son arrestation et son exécution, où la version
anglaise est beaucoup plus complète.
J.C
Enfance et éducation
Son père, Saul Cohen, né à Alep en Syrie, vit en
Égypte depuis ses 7 ans. C'est là que naît Eli dans une famille juive
modeste. Il reçoit une éducation religieuse juive orthodoxe. Eli se montre très
doué pour les mathématiques (il désire devenir ingénieur après avoir failli
opter pour le rabbinat) les langues étrangères et doté d'une mémoire
exceptionnelle, ce qui lui rendra service pour ses activités de renseignement.
Activités
En1944, Eli Cohen rejoint le mouvement sioniste d'Alexandrie.
Il est impliqué dans des actions clandestines visant à permettre aux juifs
égyptiens de rejoindre la Palestine. Il est emprisonné quelques mois pour son
implication dans l'affaire Lavon. Il rejoint Israël en 1957 suite à l'expulsion des juifs d’Égypte
après la crise de Suez . Il devient analyste pour le contre-espionnage
militaire. Blessé par le rejet de sa candidature au Mossad, il quitte l'armée,
devient employé de bureau dans un cabinet d'assurance de Tel Aviv et épouse en
1959 Nadia, une nouvelle immigrante d'Irak. En1960, son dossier de candidature
étant rouvert, il est engagé par les services de renseignements israéliens en
tant qu'« illégal » : ne bénéficiant d'aucun statut protecteur
comme celui de diplomate, il opèrera à l'étranger sous une fausse identité. Il
est pris en main par Yitzhak Shamir. Le contrôle de ses activités sera
transféré au Mossad en 1964.
En1961, il est envoyé en Argentine (où il existe une
forte communauté arabe, un demi million d'exilés) pour y élaborer sa couverture
en tant que marchand arabe syrien, notamment de meubles damascènes, sous le nom
de Kamel Amin Taabat. Eli Cohen entretient là-bas de nombreuses
relations au cœur des communautés arabes locales, notamment le général Amin
al-Hafez, attaché militaire syrien à Buenos
Aires. Moins d'un an plus tard, il « revient » à Damas et gagne
progressivement la confiance de plusieurs militaires et officiels du
gouvernement syrien. Il transmet des informations aux services israéliens par
radio et lettres secrètes ou même directement une fois tous les 6 mois au cours
d'un voyage d’affaires en Europe, profitant à cette occasion pour rendre visite
à sa famille à Bat Yam.
Il joue la carte du parti Baas qui est contre le
projet de République Arabe Unie et entretient progressivement des relations
d'amitiés avec des personnalités au plus haut niveau du pouvoir syrien,
incluant Hafez al-Assad. Quand celui-ci devient Premier ministre, Cohen-Taabat
est même pressenti pour un poste d'adjoint au ministre syrien de la Défense.
Cohen réussit notamment à visiter les fortifications
syriennes des hauteurs du Golan. Il rapporte ainsi aux services israéliens la
disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes.
Certains ajoutent qu'il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des
arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le
territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient
servir d'abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut
décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout
aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors
de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.
Cohen transmet également les identités de nombreux
pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d'empêcher le bombardement de
Tel
Aviv en 1967 par l'aviation syrienne.
Craignant d'être découvert, au bord de l'effondrement,
le Mossad ignore les avertissements de Cohen. Après un séjour de quelques mois
en Israël fin 1964, l'« espion au rendement exceptionnel » est
renvoyé en mission en Syrie. Certains estiment que le Mossad, bien conscient
des risques encourus, avait anticipé la capture de Cohen, espérant ainsi
déstabiliser les services secrets syriens par la révélation au grand jour d'un
espion si bien infiltré.
Découverte et condamnation
Utilisant un
système de détection radiogoniométrique de fabrication soviétique, aidés par
des experts détachés par l'URSS, les Syriens découvrirent la source des
transmissions vers Israël. Des officiers de la sécurité firent irruption dans
l'appartement de Cohen alors qu'il était en train d'envoyer un message vers Israël.
Après avoir été jugé par un tribunal militaire, il fut
déclaré coupable d'espionnage et condamné à mort. Il semble
qu'il ait été torturé à plusieurs reprises. Israël lança une campagne internationale pour obtenir
sa grâce, des Premiers Ministres, des Diplomates et le Pape Paul VI firent des
démarches, en vain.
Le 15 mai 1965, il écrivit une dernière lettre à sa
femme Nadia, lui demandant "de ne pas passer son temps à pleurer un passé
déjà révolu, de se consacrer d'abord à elle-même et de penser à un avenir
meilleur".
Le 18 mai, il fut pendu en
public sur la place Marjeh à Damas. Sa dernière volonté, voir un Rabbin, fut respectée par
les autorités, puisqu'il fut accompagné par Nissim Andabo, le Grand Rabbin de
Syrie.
Les autorités syriennes ont toujours refusé de
renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu'il soit enterré en Israël. Les
demandes de sa famille sont ignorées par le gouvernement syrien. En février
2007, un officiel turc confirme que son gouvernement est prêt à jouer le
médiateur pour obtenir le retour des ossements de Eli Cohen.
Cohen est considéré comme un héros par Israël (des
rues et jardins de plusieurs villages d’Israël ainsi qu'un village du Golan
portent son nom) et ses contributions ont été admises comme décisives pour
l'issue de la Guerre des Six Jours . Un film, "The Impossible Spy", qui fait le
récit de sa vie, est projeté au musée international de l'espionnage à Washington.
Source : Wikipedia