Le couple présidentiel Bashar et Asma al-Assad
Étrange destinée que celle d'Asma al-Assad, née
Fawaz Akhras à Londres en 1975 ! Grandie dans la
riche famille d'un médecin cardiologue émigré en Angleterre deux décennies plus
tôt, rien si ce n'est une rencontre sentimentale avec le futur dictateur ne la
prédestinait à aller vivre à Damas, au milieu d'une guerre civile et risquant,
comme toute sa famille une fin tragique.
Une biographie très complète existe sur ce lien en Français.
A noter que son nom s'écrit al-Assad pour les articles en anglais, patronyme
que j'ai retenu personnellement pour le blog, mais "el-Assad" est généralement donné pour
la version française.
Vous y apprendrez donc que cette très jolie et moderne jeune femme -
très mince, toujours vêtue à l'occidentale et tête découverte, ce qui ne
correspond pas du tout aux "canons féminins" dans son pays - a fait
de brillantes études, puis a travaillé comme femme d'affaires en particulier à
la JP Morgan Chase, ce qui l'a amenée à séjourner à New-York et Paris. Tout bascule lorsqu'elle rencontre
Bashar à Londres, où il vivait encore, exerçant le métier d'ophtalmologiste :
leur couple se forme en 1996, mais deux ans plus tôt Assad junior avait été
intronisé "dauphin officiel" de son père Hafez, après la mort
accidentelle de son frère ainé ... une destinée, encore une fois !
Le même article vous apprendra que sa famille est
sunnite, mais liée au départ au régime : sa confession est d'ailleurs
régulièrement mise en avant par le régime pour vanter son pluralisme théorique.
Cependant, une fois la révolution engagée, sa propre famille prendra ses distances. Extrait de
l'article : "Son
père, résident britannique, déclare dans la presse être horrifié
par la répression sanglante menée par son gendre."
Et
pourtant, tout avait commencé sous les meilleurs hospices ! Mariée quelques
mois après l'accession au pouvoir de son époux (après le décès d'Assad père à
l'été 2000), elle arrivera d'abord à s'imposer à une belle-famille jalouse.
Puis, alors que après 2005 et le retrait du Liban, le régime redevient
fréquentable pour les Occidentaux, sa beauté et son modernisme en font vite - trop
vite -, une icône d'une improbable ouverture du pays. Autre extrait : "Elle
est aussi engagée dans des œuvres caritatives et humanitaires, ainsi que dans
des mouvements pour l'émancipation de la femme. En 2005, elle fonde "Massar",
une organisation éducative pour des jeunes gens âgés de 5 à 21 ans avec "des méthodes d’enseignement non conventionnelles pour les
aider dans la connaissance d’eux-mêmes et du monde", affirme-t-elle
en 2008 au magazine français "Paris-Match" (...). Elle projette alors
un partenariat avec le musée du Louvre."
Hélas,
pour son image - et pour le peu de réputation qu'il reste de certains
hebdomadaires comme "Paris Match" - ceci n'était que du vent car, contrainte
et forcée probablement, elle soutiendra totalement la politique de répression
de son époux, accroché au pouvoir depuis 2011. Alors que la Syrie sombre dans
les massacres et les destructions, "elle continue ses
achats frénétiques de bijoux et autres produits de luxe", selon des
e-mails piratés de ses comptes privés et des comptes de son époux, auxquels le journal
"The Guardian" a eu
accès"
Aujourd'hui,
épouse de dictateur volontaire ou forcée à en partager le destin, elle est
instrumentalisée par le régime, apparaissant aux côtés de son mari ou seule, pour
réconforter des victimes du conflit ou des familles endeuillées.
Elle apparait ainsi dans une
page FaceBook,
"The First Lady Asma al Assad", qui aurait (chiffre invérifiable)
plus de 270.000 "likes". Sur la photo ci-dessous, on la voit recevant des mères de soldats blessés.
J.C