Nous allons laisser de côté
pour la prochaine émission l'actualité brûlante, pour mettre à l'honneur, à
nouveau, celles et ceux qui construisent des ponts entre Juifs et Musulmans, ou
entre Israéliens et Arabes. Nous parlerons d'un travail remarquable réalisé par
une association française, en collaboration avec l'Hôpital Hadassah de Jérusalem,
et mon invitée sera le Docteur Muriel Haim. Muriel Haim est la présidente de
l'association "Un Cœur pour la Paix". C'est d'abord une œuvre
humanitaire puisqu'il s'agit de sauver des vies, et de sauver des enfants, ce
qui encore plus magnifique. Mais c'est aussi une œuvre qui rapproche les cœurs,
cette fois au sens symbolique du mot, puisque grâce à elle des enfants
palestiniens qui souffrent de malformations cardiaques sont opérés en Israël.
Pour cela, l'association a établi un réseau de médecins, médecins israéliens
mais aussi palestiniens qui travaillent avec eux, et c'est déjà beau de
maintenir ces liens, alors que hélas et comme on le sait les fils de la négociation
sont coupés depuis longtemps. Nous allons bien sûr parler de façon complète de
son travail et des moyens de l' aider, ici en France. Mais Muriel Haïm va aussi
nous parler du monde hospitalier en Israël : à l'heure où d'autres associations
- celles -là uniquement dédiées à la haine de ce pays, et au désir morbide de
le détruire après l'avoir dé légitimé - font une vile propagande en le
présentant comme un nouvel état d'apartheid, elle nous dira ce que l'on voit
sur place, aussi bien au niveau des patients que du personnel médical. Nous
espérons que ses paroles seront largement entendues dans le grand public ; mais
ce témoignage, je l'espère, sera écouté aussi par ceux des auditeurs de notre
fréquence qui, malheureusement n'ont pas honte de tenir des propos racistes dès
qu'il s'agit des Arabes ou des Palestiniens, et cela même s'ils sont
probablement les plus bruyants, à défaut d'être les plus nombreux.
Parmi les questions que je
poserai à Muriel Haïm :
- A propos du nombre relativement élevé
d'enfants palestiniens qui naissent avec des malformations cardiaques : il y en
aurait environ 300 par an, comment cela s'explique-t-il ? Quels genres de
troubles résultent de ces malformations ? Risquent-ils vraiment leur vie s'ils
ne sont pas opérés, et les opérations sont-elles toujours des succès ?
- Quand on lance un projet pareil, il est bien
sûr impossible de ne pas avoir des soutiens sur place. Premiers soutiens, au
niveau médical, est-ce que la direction de l'hôpital Hadassah vous a suivi,
comment avez vous géré l'aspect financier ? Ce sont des opérations coûteuses,
et les Palestiniens n'ont pas de Sécurité Sociale pour rembourser les frais :
pourriez-vous donner des chiffres pour éclairer nos auditeurs, combien coûte
une opération ? Et comment arrivez-vous à collecter des sommes en France ?
-
En ce qui concerne la logistique : les choses
ne sont pas simples avec la Cisjordanie, on sait qu'il y a la barrière de
sécurité, les check-points, donc on imagine que lorsqu'une ambulance va
chercher un enfant pour l'amener à Hadassah l'itinéraire doit être parfaitement
balisé et préparé. Mais que se passe-t-il lorsqu'on vient chercher un enfant à
Gaza, alors que le Territoire est totalement isolé d'Israël, par sécurité, et
que l'on a quasiment un état de guerre avec le Hamas ?
-
Votre nouveau logo - qui a été fait par un
dessinateur de presse - est très parlant, on y voit un petit personnage tenant
un drapeau à chaque main, un drapeau israélien et un drapeau palestinien qui
ont été chacun modifiés pour y faire apparaitre un cœur : qu'avez-vous envie de
dire à certains dans la communauté juive, qui professent sur l'Internet ou ailleurs des propos
racistes, en mettant des guillemets au mot "palestinien" ou en
affirmant, tranquillement, que la seule solution c'est d'expulser tous les
habitants des Territoires ? Est-ce que ces gens là vous ont attaquée ?
-
Tout le monde sait que l'image d'Israël s'est
énormément dégradée, depuis un long moment, et que cela va largement au delà de
la critique - que l'on peut parfaitement accepter - de tel ou tel gouvernement.
Alors, il est clair qu'un travail comme le votre doit au contraire recueillir
l'appui et l'assentiment de tous. J'ai relevé que vous aviez un comité
d'honneur prestigieux : est-ce que, avec cela, vous avez obtenu une bonne
couverture médiatique ?
Merci d'être nombreux au rendez-vous, et - je l'espère !
- de soutenir vous aussi "Un cœur pour la paix" !
J.C