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08 février 2013

Mali et Israël, deux poids et deux mesures



Le voyage éclair de François Hollande au Mali fut un triomphe.

A Tombouctou, à Bamako, des milliers de  personnes ont exprimé leur joie et leur reconnaissance en agitant des drapeaux français et maliens, en chantant, en  dansant, en serrant le  président à l’étouffer mettant le service de sécurité sur les dents. L’émotion de François Hollande et de son entourage était réelle et l’on a  pu voir un Laurent Fabius au bord des larmes.

Et puis, il y a eu le discours , fort, très fort, dans la lignée de ceux qui ont marqué notre histoire. De même que De Gaulle avait annoncé à Brazzaville la fin du colonialisme, François Hollande  a signé  le 2 février l’acte de décès de la « Françafrique de papa » , inaugurant une page nouvelle dans  nos relations avec nos anciennes colonies, sur la base d’une authentique égalité et non plus de néo-colonialisme ou de paternalisme.

Mais si notre armée a remporté une belle victoire, elle n’a pas encore gagné une guerre qui peut se révéler longue et difficile contre un ennemi qui évitera le plus possible le combat frontal  pour privilégier les attentats et la guérilla sur un terrain qu’il connait fort bien .
Notre président a affirmé sa volonté de  combattre sans pitié le terrorisme.

S’il a engagé cette bataille  contre les djihadistes qui nous menacent certes, mais vivent à 5.000 kilomètres de nous, on peut espérer qu’il comprendra  mieux la nécessité  vitale pour Israël de défendre sa population  contre des terroristes  aussi fanatiques et aussi cruels qui  fourbissent leurs armes à quelques kilomètres de ses centres vitaux avec l’intention avouée de le détruire. Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures. On ne peut pas engager notre armée si loin de ses bases pour mettre fin à la menace islamiste et blâmer Israël quand il  lutte  contre les mêmes ennemis pour  sa survie. Quelle différence y a-t-il entre les  terroristes du Nord Mali, et ceux du Hamas ou du Hezbollah que la Bulgarie accuse officiellement aujourd’hui d’être à l’origine de l’attentat anti-israélien qui en 2012 fit 10 morts sur son territoire ? Quand, l’Europe et François Hollande, qui s’est instauré chef de guerre contre le terrorisme  se décideront-ils à reconnaitre le caractère terroriste de l’organisation de Hassan Nasrallah  et l’inscrire sur leur liste noire  ? Pour Jose-Maria Aznar, ancien premier ministre espagnol et David Tremble, ancien premier ministre d’Irlande du Nord et prix Nobel de la paix en  1998,  l’Union Européenne refuse de  faire face à la réalité.

Al-Qaïda a réussi à s’implanter dans la partie nord du Mali, parce que les Touaregs qui la peuplent, se sentent brimés par le pouvoir central et se sont proclamés indépendants.
L’unité du Mali ne sera assurée que lorsqu’un accord de coexistence pourra être trouvé entre  les différentes ethnies qui  l’habitent . Le gouvernement malien devra  donc négocier.
Pas seulement  avec le MLNA, mouvement touareg qui s’est allié aux islamistes avant de retourner ses armes contre eux et qui semble avoir les faveurs de la France,  mais avec  l’ensemble du peuple touareg.

L’objectif prioritaire étant toujours la neutralisation des terroristes où qu’ils soient.

André Nahum

Judaïques FM, le 6 février 2013

Nota de Jean Corcos :

Pour ce qui concerne le "deux poids deux mesures", mon ami André Nahum aurait pu aussi souligner l'incroyable partialité des journalistes qui ne "commentent pas" les très nombreux tués qu'a déjà fait cette vraie guerre. Soyons clair :


1) Quand "Le Figaro" du 5 février relève que des centaines d'islamistes ont été tués - il aurait mieux valu écrire "de combattants islamistes", ou "de djihadistes" -, cela ne me fait franchement pas pleurer ; ces types là étaient des fanatiques, des salauds qui terrorisaient la population en imposant la Charia, et des dangereux qui allaient conquérir toute l'Afrique de l'Ouest ... j'étais pour l'intervention française, et je le confirme !


2) Des centaines de tués, ce n'est vraiment pas surprenant en raison : du rapport de forces en présence - des bombardements aériens à coups de missiles et des blindés contre des miliciens se déplaçant en 4x4, il n'y a jamais photo ; du fait que c'était une vraie guerre, et que dans toute guerre il y a des tués, le bilan n'est pas étonnant, le but étant qu'il y en ait le maximum dans le camp d'en face, pour l'écraser ...


3) Seulement, "nos chers journalistes", si curieux du nombre de civils touchés par les bombardements soit-disant "aveugles" - même lorsqu'ils sont clairement ciblés - quand c'est Israël qui fait la guerre au Hamas, nos diplomates si pointilleux lorsqu'ils réclament une "riposte proportionnée" quand on envoie des missiles sur Tel Aviv, Ashdod ou Beercheba - et bien on ne les entend pas du tout. Ni nos "belles âmes", les Stéphane Hessel, les Cécile Duflot et autres. Alors quand ils nous parleront de "riposte disproportionnée", on leur lancera à la figure "Et le Mali ?".