Le voyage
éclair de François Hollande au Mali fut un triomphe.
A Tombouctou,
à Bamako, des milliers de personnes ont exprimé leur joie et leur
reconnaissance en agitant des drapeaux français et maliens, en chantant, en
dansant, en serrant le président à l’étouffer mettant le service de
sécurité sur les dents. L’émotion de François Hollande et de son entourage
était réelle et l’on a pu voir un Laurent Fabius au bord des larmes.
Et puis, il y
a eu le discours , fort, très fort, dans la lignée de ceux qui ont marqué notre
histoire. De même que De Gaulle avait annoncé à Brazzaville la fin du
colonialisme, François Hollande a signé le 2 février l’acte de
décès de la « Françafrique de papa » , inaugurant une page nouvelle dans
nos relations avec nos anciennes colonies, sur la base d’une authentique
égalité et non plus de néo-colonialisme ou de paternalisme.
Mais si notre
armée a remporté une belle victoire, elle n’a pas encore gagné une guerre qui
peut se révéler longue et difficile contre un ennemi qui évitera le plus
possible le combat frontal pour privilégier les attentats et la guérilla
sur un terrain qu’il connait fort bien .
Notre
président a affirmé sa volonté de combattre sans pitié le terrorisme.
S’il a engagé
cette bataille contre les djihadistes qui nous menacent certes, mais
vivent à 5.000 kilomètres de nous, on peut espérer qu’il comprendra mieux
la nécessité vitale pour Israël de défendre sa population contre
des terroristes aussi fanatiques et aussi cruels qui fourbissent
leurs armes à quelques kilomètres de ses centres vitaux avec l’intention avouée
de le détruire. Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures. On ne peut
pas engager notre armée si loin de ses bases pour mettre fin à la menace
islamiste et blâmer Israël quand il lutte contre les mêmes ennemis
pour sa survie. Quelle différence y a-t-il entre les terroristes du
Nord Mali, et ceux du Hamas ou du Hezbollah que la Bulgarie accuse
officiellement aujourd’hui d’être à l’origine de l’attentat anti-israélien qui
en 2012 fit 10 morts sur son territoire ? Quand, l’Europe et François
Hollande, qui s’est instauré chef de guerre contre le terrorisme se
décideront-ils à reconnaitre le caractère terroriste de l’organisation de
Hassan Nasrallah et l’inscrire sur leur liste noire ? Pour
Jose-Maria Aznar, ancien premier ministre espagnol et David Tremble, ancien
premier ministre d’Irlande du Nord et prix Nobel de la paix en 1998,
l’Union Européenne refuse de faire face à la réalité.
Al-Qaïda a
réussi à s’implanter dans la partie nord du Mali, parce que les Touaregs qui la
peuplent, se sentent brimés par le pouvoir central et se sont proclamés
indépendants.
L’unité du
Mali ne sera assurée que lorsqu’un accord de coexistence pourra être trouvé
entre les différentes ethnies qui l’habitent . Le gouvernement
malien devra donc négocier.
Pas seulement
avec le MLNA, mouvement touareg qui s’est allié aux islamistes avant de
retourner ses armes contre eux et qui semble avoir les faveurs de la France,
mais avec l’ensemble du peuple touareg.
L’objectif
prioritaire étant toujours la neutralisation des terroristes où qu’ils soient.
André Nahum
Judaïques FM,
le 6 février 2013
Nota de Jean
Corcos :
Pour ce qui
concerne le "deux poids deux mesures", mon ami André Nahum aurait pu
aussi souligner l'incroyable partialité des journalistes qui ne "commentent
pas" les très nombreux tués qu'a déjà fait cette vraie guerre. Soyons
clair :
1)
Quand "Le Figaro" du 5 février relève que des centaines d'islamistes ont
été tués - il aurait mieux valu écrire "de combattants islamistes",
ou "de djihadistes" -, cela ne me fait franchement pas pleurer ; ces
types là étaient des fanatiques, des salauds qui terrorisaient la population en
imposant la Charia, et des dangereux qui allaient conquérir toute l'Afrique de
l'Ouest ... j'étais pour l'intervention française, et je le confirme !
2)
Des centaines de tués, ce n'est vraiment pas surprenant en raison : du rapport
de forces en présence - des bombardements aériens à coups de missiles et des
blindés contre des miliciens se déplaçant en 4x4, il n'y a jamais photo ; du
fait que c'était une vraie guerre, et que dans toute guerre il y a des tués, le
bilan n'est pas étonnant, le but étant qu'il y en ait le maximum dans le
camp d'en face, pour l'écraser ...
3)
Seulement, "nos chers journalistes", si curieux du nombre de civils
touchés par les bombardements soit-disant "aveugles" - même
lorsqu'ils sont clairement ciblés - quand c'est Israël qui fait la guerre au
Hamas, nos diplomates si pointilleux lorsqu'ils
réclament une "riposte proportionnée" quand on envoie des missiles
sur Tel Aviv, Ashdod ou Beercheba - et bien on ne les entend pas du tout. Ni
nos "belles âmes", les Stéphane Hessel, les Cécile Duflot et autres.
Alors quand ils nous parleront de "riposte disproportionnée", on leur
lancera à la figure "Et le Mali ?".