Saïd Mohamed Nourdine Mlanao
Notre émission de dimanche
prochain sera originale, et je l'espère vous intéressera, puisque nous aurons
d'abord un témoignage sur un évènement largement médiatisé il y a quelques mois
: le voyage de l'Imam Chalghoumi à la tête d'une délégation musulmane en Israël
et dans les Territoires Palestiniens. Ce témoignage sera celui de l'un des
participants, et nous en sommes ravis. Mais, au delà et comme j'ai eu le
plaisir de faire sa connaissance depuis, nous allons aussi entendre pour la
première fois un originaire des Comores ; ce sera l'occasion de découvrir cet
état de l'Océan Indien, membre de l'Organisation de la Conférence Islamique et
de la Ligue Arabe, et dont sont originaires beaucoup d'immigrés dans notre pays
: mes auditeurs fidèles savent que j'ai reçu des originaires de bien des pays
musulmans, du Maroc à l'Irak en passant par la Turquie et l'Egypte, mais là et
bien nous aurons un franco-comorien, et ce sera un plaisir de le recevoir ; il
s'agit de Saïd Mohamed Nourdine Mlanao. Il va nous raconter son parcours, son
engagement aussi bien spirituel que politique, mais disons déjà qu'il
est profondément impliqué dans la vie associative : élu du 15ème arrondissement de
Paris, il est le Président du C.N.D.R, Conseil National de la Diversité
Républicaine, une association qui milite pour
favoriser l'émergence en Europe des jeunes
d'origine africaine et originaires de l'Océan Indien ; conseiller de l'Imam
Chalghoumi, il est profondément engagé dans son travail de rapprochement des
communautés religieuses, en particulier entre Juifs et Musulmans ; musulman il
l'est, membre de la confrérie Chadhuli - et il va nous préciser à quelle
tendance de l'Islam il se rattache ; il travaille aussi pour le dialogue inter-religieux au sein de l'association CIEUX : bref, nous aurons vraiment un
copieux menu pour cette interview !
Parmi les questions que je poserai à Saïd Mohamed Nourdine Mlanao :
- A propos de l'Union des Comores et de sa population : sont-ils tous
musulmans ? Sont-ils tous arabophones ? Y a-t-il d'autres populations, par
exemple des Indiens comme ailleurs dans la région ? Et d'un point de vue
géopolitique, car ces îles sont d'une grande importance stratégique, est-ce que
c'est aussi un lieu de rivalité entre les grandes puissances - avec peut-être
récemment des tentatives de l'Iran de venir troubler le jeu ?
- Dans les années qui ont suivi les accords d'Oslo, l'Union des Comores
a fait partie des états membres de la Ligue Arabe qui avaient noué des
relations diplomatiques avec Israël, au niveau des chargés d'affaires ; ces
liens ont été ensuite rompus avec le Seconde Intifada. Est-ce que votre voyage
avec la délégation de l'Imam Chalghoumi en Israël a fait l'objet de critiques
au niveau de leur Ambassade ici ou aux
Comores-mêmes ?
- Est-ce que vous pensez vraiment que les jeunes d'origine immigrée ont
besoin d'associations comme le C.N.D.R que vous présidez, pour réussir socialement
dans notre pays ? Est-ce que nous avons toujours un retard en matière de
représentation de la "diversité" en France ? Et comment
expliquez-vous le raidissement des Français ces dernières années : est-ce
l'effet de la crise économique ? La peur de l'Islam ?
- En ce qui concerne le fameux voyage en Israël et dans les Territoires
Palestiniens, est-ce que vous en rêviez depuis longtemps ? Quelles ont été vos
impressions à l'arrivée par rapport à ce que vous avez vu - étant donné aussi
que vous n'avez pas eu de chance, car partis le dimanche 11 novembre, votre
voyage a été rattrapé le mercredi 14 par le nouveau "round"
d'affrontements entre Israël et le Hamas, avec même - et vous l'avez vu de près
- des missiles qui sont tombés à Tel Aviv alors que votre délégation y était.
- Quelles sont les membres
de la société civile israélienne que vous avez rencontrés ? Quels étaient les
Musulmans en particulier avec qui vous avez parlé ? Et quel type d'échanges
pour l'avenir faut-il pour contribuer à la "paix des cœurs", même si
bien sûr ce sont seulement les Israéliens et les Palestiniens qui doivent
négocier sur place.
J.C