Les
résultats des élections israéliennes, bien que pas encore tout à fait
définitifs imposent trois constatations et posent deux problèmes.
Les
constatations :
1)
Bien que théoriquement vainqueur, Netanyahou doit se mordre les doigts d’avoir
procédé à la dissolution de la Knesset, la même erreur que Jacques Chirac en
France, il y a une quinzaine d’années. Avec 31 sièges, la liste Likoud-Israël
Betenou en perd au moins 11 par rapport à la précédente législature et se
trouve considérablement affaiblie.
2)
Le succès de nouveaux partis tels celui de Naphtali Benett, nouveau
venu en politique, l’ascension fulgurante de celui de Yaïr Lapid ancien
journaliste récemment entré en politique (18 sièges), la chute vertigineuse
de « Kadima» qui était la première formation en nombre dans la précédente
Knesset et obtiendra à ce jour deux sièges au maximum et peut-être même aucun,
témoignent du désir de changement d’une bonne partie de l’électorat,
surtout dans la jeunesse, et de l’imprévisible durée de vie des partis en
Israël.
3)
Le mode de scrutin à la proportionnelle intégrale, en discussion
depuis des années, n’est pas favorable à la création de majorités franches et
stables. Il devra obligatoirement être revu.
Les
questions :
1)
Qui sera premier ministre alors que le total de la droite et de la gauche
(compte tenu des 9 députés arabes) semble s’équilibrer ?
2)
Si comme c’est prévisible Benyamin Netanyahou se maintient à son poste, avec
qui gouvernera-t-il et pour faire quoi ?
Il
doit obligatoirement s’allier à Yaer Lapid et Naphtali Bennett, mais ne pourra
le faire qu’au prix de l’octroi de ministères régaliens.
Pourra-t-il
ou voudra-t-il obtenir l’accord de « Avoda »( 17 sièges) et celui de Tsipi
Livni ? ( 7 sièges)
Cela
ne pourra se faire qu’avec une orientation plus sociale et une reprise du
processus de paix, conditions "sine qua non" de l’adhésion éventuelle de ces deux
formations à un gouvernement d’union nationale, ce qui est peut-être la
meilleure solution et améliorera grandement l’image d’Israël à
l’extérieur.
N’oublions
pas que Netanyahou et Obama n’ont aucune sympathie l’un pour l’autre, ce qui est
bien embêtant dans la situation actuelle où une alliance solide avec les
Etats-Unis est plus que jamais indispensable, et que la personnalité de
Lieberman est bien mal perçue à l’étranger.
L’élargissement
de la formation gouvernementale vers le centre et les travaillistes de « Avoda
», sur une plateforme commune, ne pourrait qu’être bénéfique pour l’état hébreu
et lui permettrait d‘affronter dans de meilleures conditions les défis auxquels
il va être confronté.
André
Nahum
Judaïques
FM, le 23 janvier 2013
Nota
de Jean Corcos :
Les nombres de députés cités par mon ami André Nahum
correspondaient aux résultats sortis des urnes que l'on avait hier soir. Les
chiffres définitifs sont ceux du graphique du "Figaro", en
illustration.