Le président de l’Iran Hassan Rouhani a sans surprise
salué mardi l’accord nucléaire conclu avec les puissances mondiales sous le
commandement américain, et tourné en dérision les efforts « échoués » des «
belliciste sionistes ». Son plaisir, et la joie de l’Iran, sont facilement
compréhensibles.
L’accord légitime le programme nucléaire de l’Iran,
lui permet de conserver les installations nucléaires de base, lui permet de
poursuivre la recherche dans des domaines qui va considérablement se rapprocher
du seuil nucléaire s’il choisit de faire fi de l’accord, mais lui permet
également d’attendre la fin de ces restrictions et de procéder pour devenir un
État au seuil nucléaire, et ce avec une pleine légitimité internationale. Voici
comment.
1. Est-ce que le régime iranien a été tenu, comme
condition pour parvenir à cet accord, de divulguer les dimensions militaires de
son programme nucléaire – à avouer ses propres violations – à la fois pour
assurer des inspections efficaces de toutes les installations pertinentes et
pour briser le mythe iranien qu’il n’a jamais manqué à ses obligations de
non-prolifération nucléaires ? Non. (Cet échec, sans doute le péché originel de
l’approche dans les négociations de l’Occident, est habilement détaillé ici par Emily B. Landau.)
Plutôt que d’exposer les violations de l’Iran, le
nouvel accord affirme solennellement que le Traité de non-prolifération
nucléaire que l’Iran n’a pas réussi à honorer, « reste la pierre angulaire »
des efforts constants pour prévenir la propagation des armes nucléaires.
L’accord prévoit un mécanisme « pour résoudre les
problèmes actuels et passés des préoccupations concernant son programme
nucléaire », mais l’Iran a réussi à esquiver ces efforts pendant des années, et
l’accord inspire peu d’espoir d’un changement dans ce domaine, anticipe allègrement
« la conclusion de la question » dans les prochains mois.
2. Est-ce que le régime iranien a dû mettre fin à
l’enrichissement de l’uranium, y compris éteindre les milliers de
centrifugeuses tournant à son usine d’enrichissement de Natanz ? Non. L’accord
légitime notamment l’enrichissement sous certaines limitations d’érosion.
3. Est-ce que le régime iranien a dû arrêter et
démanteler son réacteur à eau lourde à Arak et son usine de production de
plutonium ? Non, il va convertir, et non pas démonter l’installation, en vertu
d’un processus très complexe. Même s’il honore cette clause, son engagement à
la disposition : « pas de réacteurs à eau lourde supplémentaires ou
l’accumulation d’eau lourde en Iran » expirera après 15 ans.
4. Est-ce que le régime iranien a dû fermer et
démanteler l’usine d’enrichissement d’uranium souterraine qu’il a construit en
secret à Fordo ? Non. (Convertir, pas démonter.)
5. Est-ce que le régime iranien a dû stopper son
développement de missiles ? Non.
6. Est-ce que le régime iranien a dû mettre un terme à
la recherche et au développement des centrifugeuses plus rapides qui lui
permettront de fabriquer la bombe beaucoup plus rapidement qu’il ne peut le
faire actuellement ? Non.
L’accord légitime spécifiquement la R & D en cours
dans certaines limites. Il prévoit expressément, par exemple, que l’Iran
commencera les tests sur les « IR-8 les centrifugeuses simples et ses cascades
intermédiaires » dès que l’accord entrera en vigueur, et les « tests
commenceront jusqu’aux centrifugeuses 30 IR-6 et IR-8 après huit ans et demi ».
7. Est-ce que le régime iranien a dû se soumettre aux
inspections « n’importe où, n’importe quand » de toutes les installations où il
se livrerait à des activités liées au nucléaire ? Non. Au lieu de cela,
l’accord décrit longuement un très long processus de préavis et de «
consultation » pour résoudre les problèmes.
8. Est-ce que les procédures établies par la
communauté internationales énoncent comment elle va répondre aux différentes
catégories de violations iraniennes, pour assurer que la communauté
internationale puisse agir avec une rapidité et une efficacité suffisante pour
contrecarrer la fabrication de la bombe ? Non.
9. Est-ce que le régime iranien a dû mettre un terme à
son armement, au financement et à la formation de l’armée terroriste du
Hezbollah dans le sud du Liban ? Non. (Ce genre de questions non nucléaires n’a
pas été discuté lors des négociations.)
10. Est-ce que le régime iranien a dû traduire en
justice les membres de son leadership placés sur une liste de surveillance
d’Interpol pour leur implication présumée dans l’attentat, par un kamikaze du
Hezbollah, des bureaux du centre de la communauté juive AMIA à Buenos Aires en
1994 qui a entraîné la mort de 85 personnes ? Non. (Ce genre de questions non
nucléaires n’a pas été discuté lors des négociations.)
11. Est-ce que le régime iranien s’est engagé à fermer
ses 80 (chiffres estimées) « centres culturels » en Amérique du Sud à partir
desquels il favoriserait des réseaux terroristes ? Non. (Ce genre de questions
non nucléaires n’a pas été discuté lors des négociations.
12. Est-ce que les dirigeants iraniens ont accepté de
cesser d’inciter ses habitants à la haine contre Israël et les États-Unis et à
cesser ses appels incessants à l’anéantissement d’Israël ? Non. (Ce genre de
questions non nucléaires n’a pas été discuté lors des négociations.)
13. Est-ce que le régime iranien a décidé de mettre
fin aux exécutions, actuellement la moyenne est d’environ trois par jour, le
taux le plus élevé depuis 20 ans ? Non. (Ce genre de questions non nucléaires
n’a pas été discuté lors des négociations.)
14. Est-ce que l’accord nucléaire brise le régime des
sanctions, soigneusement construites, qui a forcé l’Iran à se présenter à la
table des négociations ? Oui.
15. Est-ce que l’accord nous fera rentrer dans une
nouvelle ère d’échange commerciale mondiale avec l’Iran, la relance de
l’économie iranienne et de la libération des ressources financières que l’Iran
utilisera pour renforcer ses forces militaires et les réseaux terroristes ?
Oui.
16. Est-ce que l’accord nucléaire cimentera le régime
répressif et idéologiquement rapace de l’Iran au pouvoir ? Oui.
Pas étonnant que l’Iran et ses alliés célèbrent.
Personne d’autres ne devrait le faire.
David Horovitz
Times of Israël, 14 juillet
2015