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03 septembre 2012

Peut-on écrire l'Histoire avec des citations ? Eric Keslassy sera mon invité le 9 septembre



Dimanche prochain, je retrouverai nos amis auditeurs, après la longue pause estivale. Alors j'ai pensé qu'il serait bon, avant de replonger dans l'actualité brûlante, d'évoquer un peu l'Histoire pour les deux premiers numéros de rentrée, et le 9 septembre nous allons parler d'un livre bien original puisqu'il a pour titre : "Citations politiques expliquées" ; c'est édité chez Eyrolles, et je recevrai pour en parler son auteur, Eric Keslassy. Eric Keslassy est politologue et universitaire, il enseigne à Sciences Po Lille. Ce n'est pas la première fois qu'il vient sur notre plateau, la dernière fois nous avions parlé de son ouvrage précédent "Mémoires vives", où il avait analysé les défis de la concurrence des mémoires, sujet bien sensible pour les relations entre Juifs et Musulmans : et bien à nouveau on retrouve la mémoire dans cet ouvrage, plus précisément celle des citations historiques, petites phrases restées célèbres et parfois sorties de leur contexte. Il en présente dans ce livre quelques dizaines, toutes prononcées par des politiques, depuis la Troisième République jusqu'à la dernière élection présidentielle, citations de personnalités françaises mais aussi étrangères, et qu'il resitue, à chaque fois dans l'espace d'une page. Alors bien sûr, j'ai fait une sélection, et nous ne parlerons aujourd'hui que des citations concernant les Juifs, les Musulmans, et le conflit israélo-arabe. 

Parmi les questions que je poserai à Eric Keslassy : 

- Vous avez eu le grand mérite de publier la phrase de David Ben Gourion, proclamant l'indépendance le 14 mai 1948, c'était juste avant l'entrée du Shabbat : qu'a-t-il dit exactement en direction des Arabes ? Comment les pays voisins ont-ils réagi, on sait qu'il y a eu la guerre mais vous ne citez aucune déclaration en retour ? Et est-ce qu'à votre avis, ces paroles conservent encore une actualité, alors qu'on a connu tant de guerres et de déceptions ?
- Autre citation qui est régulièrement ressortie par les politiques de droite contre la gauche à propos de l'immigration qui, comme on le sait, est très majoritairement issues de pays musulmans : c'est ce qu'a dit Michel Rocard le 3 décembre 1989, en disant que "la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde" ; l'a-t-il vraiment dit, parce qu'il affirme autre chose ? Et comment être sur de ce qu'il a dit ou non ?
- Toujours à propos du Moyen-Orient, avec deux déclarations historiques, l'une qui a ouvert la voix vers une vraie paix, même si elle est menacée aujourd'hui, c'est le discours de Sadate devant la Knesset le 20 novembre 1977. On se souvient du rejet, véhément à l'époque de Yasser Arafat qui avait dit "nous couperons les mains qui ont signé les accords de Camp David". Or vous consacrez aussi la page 103 au fameux "c'est caduc", à propos de la charte de l'OLP, mot en français prononcé par Arafat au milieu d'une déclaration en arabe, lors d'un entretien à Paris le 2 mai 1989. Est-ce que, rétrospectivement et en reprenant exactement ce qu'ont dit l'un et l'autre, on pouvait deviner lequel était sincère et lequel ne l'était pas ?
- Vous rappelez comment Marine Le Pen, alors qu'elle était confrontée à Bruno Gollnisch, a comparé le 10 décembre 2010 les prières musulmanes dans les rues à une "occupation de pans de territoires". Vous dites que cela l'a aidé à triompher de son adversaire. Est-ce que c'était uniquement tactique, ou est-ce que le pensait vraiment ? Est-ce que c'était bien vu de la part de ce parti, parce que, finalement, la montée de l'islamisme est une réalité qui inquiète les Français ? Et est-ce qu'à votre avis, ce sujet - comme l'islamophobie qui est aussi une réalité - ne va pas polluer la vie politique française, à droite comme à gauche ?

Un invité intéressant, et une manière originale de revisiter l'Histoire ... j'espère que vous serez nombreux au rendez-vous !

J.C