Comme le
savent ceux qui me font le plaisir de suivre régulièrement cette série, je
m'efforce régulièrement de faire connaitre au grand public les associations de
terrain qui travaillent pour le dialogue et le rapprochement entre communautés
et religions, et plus particulièrement entre Juifs et Musulmans, alors que le
climat est si difficile ces dernières années, pour ne pas dire tragique après
le massacre de l'école Ozar HaTorah de Toulouse. L'UEJF, l'Amitié
Judéo-Musulmane de France, le groupe Shalom Paix Salam, pour ne citer que ces
trois-là ont pu présenter leurs activités et leurs projets, et dimanche
prochain je serai heureux de recevoir les représentants d'une association de
jeunes pour le dialogue interreligieux, qui s'appelle "Coexister".
Trois jeunes invités, représentant autour du micro les trois grandes religions
monothéistes, Hélène Maitre, qui est chrétienne, et est une des responsables de l'organisation sur Paris ; Alexandra Gantier, qui est juive, membre de
l'Union Libérale Israélite de la Synagogue Copernic ; et un jeune musulman,
Sofiane Torkmani, qui a travaillé à "l'Institut des cultures d'Islam",
à Paris. J'avais déjà entendu parler de Coexister depuis un moment, puisque je
me suis inscrit dans leur groupe, sur FaceBook où ils parlent de leurs
activités. Ils ont une démarche et des idées originales, et nous allons en discuter
ensemble pour mieux connaitre leur action.
Parmi les
questions que je poserai à mes invités :
-
Qu'est-ce qui les a amenés à avoir cette démarche, Hélène qui n'est pas
directement concernée par la tension entre Juifs et Musulmans, Sofiane qui
a travaillé dans un centre culturel, et Alexandra qui fréquente une communauté libérale ?
- En quoi,
finalement, la démarche de Coexister est originale par rapport à celle d'autres
associations ? Vous vous investissez beaucoup dans la connaissance mutuelle de
chaque monothéisme, comme je l'ai lu sur votre site : "les jeunes apprennent à se connaitre,
à comprendre la religion de l'autre, à découvrir leur propre religion, dans le
respect de leurs ressemblances et de leurs différences" . Comment
faites-vous pour les intéresser ?
- Depuis
l'attentat de l'école de Toulouse, la blessure, la peur, n'ont pas fini de
bouleverser la communauté. Il y a eu la minute de silence demandée dans les
écoles, minute globalement respectée, mais en même temps on a relevé certaines
attitudes très inquiétantes de jeunes musulmans, parce que non seulement ils ne
s'associaient pas au deuil national, mais certains ont dit qu'ils comprenaient
Mohamed Merah, qu'il n'avait fait que venger des petits enfants palestiniens
tués par les Israéliens. Coexister organise des visites d'établissements
scolaires, vous avez donc été amenés à discuter avec des jeunes lycéens : quelles
impressions en avez-vous tirées ?
- Il y a
eu un mauvais climat pendant la campagne des présidentielles, où l'islam était
mis au centre du débat. D'un autre côté, il y a le ressenti d'une menace
identitaire que ressentent beaucoup de Français : est-ce que
"l'interculturel" que veut promouvoir Coexister, donc le respect des
différences, ne doit pas se fixer comme limite le "multiculturel",
c'est à dire une société où les communautés vivent l'une à côté de l'autre ? Et
est-ce que, vu ce climat, les drapeaux des pays arabes brandis place de la
Bastille le soir du 6 mai n'étaient pas une provocation inutile ?
Bien sûr,
les représentants de Coexister présenteront aussi à nos auditeurs deux beaux
projets de l'association, mais je n'en dirai pas plus ...
J'espère donc que vous serez nombreux à l'écoute, pour une émission qui devrait nous redonner, au moins en partie, de l'espérance !
J.C