La
première remarque qui vient à l’esprit dans cette guerre entre le
Hamas et Israël c’est l’étonnante prouesse technologiques de l’état juif.
Je veux parler de ce fameux « dôme d’acier », système de
missiles antimissiles qui bien que n’étant pas encore tout à fait
au point, a réussi à détruire en vol au moins 80% des engins que le
Hamas et le Djihad islamique ont lancé contre le sud et le centre
du territoire israélien. On tremble en pensant aux dégâts humains et matériels
qu’aurait subi Israël si les deux mille missiles envoyés par les
terroristes avaient pu atteindre leurs cibles, notamment à Tel-Aviv ou
Jérusalem. On peut imaginer que dans un avenir proche l’ensemble du pays
pourra bénéficier de la protection de ce système malgré son coût
élevé.
La
deuxième constatation qui s’impose c’est l’unité,la discipline et
le sens de la responsabilité dont ont fait preuve les Israéliens
confrontés à une situation des plus périlleuses. Les organisations
djihadistes ont accumulé au cours des années un formidables arsenal de
fusées fournies par l’Iran avec les instructeurs appropriés, et ont
réussi à contourner le blocus israélien (et égyptien du temps de Moubarak),
grâce à des centaines de tunnels reliant Gaza à l‘Egypte. Elles
n’hésitent pas à se servir comme d’habitude de la population civile comme
bouclier humain, rendant inévitables les très regrettables dégâts
collatéraux qu’elles utilisent avec habilité pour leur propagande et la
diabolisation d’Israël dans l’opinion mondiale. Quelle parade pourrait-il y
avoir contre des gens qui ne vivent et ne travaillent, au détriment
de leur population, que pour détruire Israël ?
Dans
ce conflit, Barack Obama a fermement soutenu Israël, contrairement à
ce que l’on pouvait craindre vu son animosité envers Netanyahou après sa
réélection. L’Europe n’attendant qu’une occasion pour reprendre sa
politique pro palestinienne, même si les extrémistes au
pouvoir à Gaza sont les ennemis jurés de l’Autorité palestinienne, de l’Occident
et de tout ce qu’il représente. La France a voulu faire un geste en
envoyant son ministre des affaires étrangères faire un rapide
aller-retour à Jérusalem et Ramallah pour présenter, dit-on, un projet
qatari de cessez le feu qui n’a été retenu par aucune des parties.
Et maintenant que va-t-il se passer ? Y aura-t-il une opération terrestre ? Ce
n’est pas souhaitable. Elle couterait trop d’hommes à Tsahal et provoquerait
d’importantes pertes humaines au sein de la population gazaouie, dans un
territoire truffé de pièges en tous genres, d’un système complexe de
souterrains et d’une forte imbrication entre miliciens et civils. On peut être
sûr que l’état hébreu se verrait alors complètement isolé et soumis aux
accusations les plus ignobles, comme cela commence déjà à se faire. Il n’est
que de voir la façon dont Recyp Erdogan, premier ministre turc accable sans
vergogne l‘« état criminel qui tue des enfants et des Musulmans, » ,
oubliant que son pays occupe un tiers de l’ile de Chypre et mène une guerre
féroce contre les opposants kurdes eux aussi musulmans.
On
peut penser que ces excès de langage, au demeurant coutumiers, sont motivés par
l’importance que prend l’Égypte dans le processus de négociations en cours entre
Israël et le Hamas puisqu’elle lui vole la vedette en redevenant la
puissance régionale qu‘elle était naguère. Son rôle est essentiel dans cette
crise et le président Morsi, tout islamiste et anti -israélien qu’il
soit, est obligé de faire preuve de pragmatisme s’il veut continuer à recevoir
les indispensables dollars des États-Unis.
En
cas d’accord de cessez le feu, il est plus que probable qu’Israël
lui demandera d’en garantir la bonne fin.
Ce
qui est de l’intérêt de toutes les parties.
André
Nahum,
Judaïques
FM, le 21 novembre 2012